Chers liseurs,
Le titre de mon post, volontairement provoquateur, n'en est pas moins une vraie question, qui je pense se pose aujourd'hui à quasiment tous les parents, même si elle s'est certainement toujours posée.
Je veux aborder ici le souci d'une certaine incompatibilité apparente entre l'éducation de plusieurs enfants et la pratique religieuse des parents.
Je pars d'un point de vue très personnel, mais qui n'est certainement pas isolé.
Quand des enfants arrivent dans un foyer, ils sont une bénédiction, mais ils entraînent une inévitable baisse de la pratique religieuse chez les parents.

Il y a d'abord la question du temps : le temps passé avec les enfants diminue le temps disponible pour la prière personnelle et l'oraison, mais aussi pour les confessions, la messe en semaine, les retraites, pélés, etc.
Certes, pour la prière quotidienne ou l'oraison, soyons honnêtes, il reste du temps, quand on veut le trouver on le trouve, mais la qualité de ce temps est tout de même très amoindrie : quand il est 10h du soir : après une journée passée à courir, crier, laver, etc... pour la maman, à courir, travailler, debrieffer pour le papa : on est crevés.
Certes, on peut se mettre a genoux et réciter des prières, mais le bénéfice spirituel de cette prière est quand même très minime, du moins en apparence.

Il y a aussi la question de la disponibilité pendant les offices.
Dans le meilleur des cas : on passe sa Messe à gérer les livres qui tombent, les signes de croix oubliés, le bruit, l'agitation.
(La confession pendant la Messe : déjà on n'en a plus le temps en semaine, mais là aussi : on oublie.) D'ailleurs, même quand tout va bien (on a parfois 10 mn de calme d'affilée !), on reste à l'affut des premiers signes de fin de ces états de grace ... donc l'attention n'est pas, n'est jamais à 100% aux offices.
Dans le pire des cas : on est carrément obligé de sortir le plus bruyant pour le "sermonner", ce qui a pour effet, non seulement de rater une partie de la Messe, mais aussi de mettre le parent en question dans un état mental peu propice au mysticisme.
Sans compter que cela implique parfois aussi de devoir laisser les autres enfants sans surveillance, ou du moins laisser "les sages" avec maman et sortir "les bruyants" avec papa (ou l'inverse), ce qui d'ailleurs n'est pas si mal à l'usage, si ce n'est les innombrables "bouts de Messe" ainsi manqués.
Si l'on veut faire une action de grâce en fin de Messe : elle doit être courte ! Sinon : les enfants sortent d'eux-mêmes de l'église, et on les retrouve n'importe où (quand on les retrouve ! je plaisante ...).

Bien sûr : tout ceci est un tantinet exagéré, de nombreux parents ont des enfants calmes, voire mystiques, et marchent de conserve avec eux vers la sainteté dans une douceur mystique ... mais quand ce n'est pas le cas ?
Quand on a des enfants agités, accaparents, bruyants, et pas seulement pendant les offices mais dans la vie en général ? (ce qui je le répète : reste une bénédiction dont je remercierais le Ciel chaque jour si j'avais le temps !!)
Rester vraiment pratiquant, c'est à dire ne pas "perdre le fil" avec Dieu, devient parfois très difficile je trouve.
Peut-on dire que la sanctification par les gestes du quotidien supplée aux autres formes de pratique ?
Peut-on aussi dire que les actes de piété pratiqués avec les enfants (essentiellement prières et bénédicités) y suppléent aussi ?
Pour dire une grossièreté : il y quand même a des jours où je trouve que mes enfants m'éloignent de Dieu. Je ne pense pas totalement cette grossièreté, mais c'est une formule qui résume bien...
Qu'en pensez-vous ?
(NB : merci de ne pas lancer une n-iemme discussion stérile sur les enfants qui braillent à la Messe et que des parents sans-gène ne sortent pas, les méchants.)

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