Quant à votre pronostique qu'"après le fascisme et le communisme, l'islamisme sera le fléau du vingt et unième siècle", je pourrais y souscrire, sauf que, pour lutter contre l'islam, il est inutile de vexer les musulmans à longueur d'invectives politiciennes qui ne coûtent pas cher, et après se plaindre qu'ils sont vraiment trop violents; il faut d'abord se redresser, et ne pas montrer le spectacle d'un post-christianisme à la dérive, quin'a plus pour horizon historique immédiat que l'écroulement de ses bulles financières usuraires.
L'islamisme ne respecte pas l'usure. D'autre part, l'islamisme a une doctrine morale et une doctrine légale. En cela, il remplit un vide. Car, nous, chrétiens, nous avons un contenu de foi et une doctrine morale, mais notre doctrine légale est balbutiante. A peine osons-nous l'appeler "doctrine sociale", pour ne pas fâcher les "économiquement forts", ces financiers de l'aire territoriale et d'influence judéo-chrétienne dont les transactions continuent de dominer le marché mondial avec injustice et pillage.
Redressons cette injustice, et nous pourrons, non pas tenir la dragée haute, mais parler d'égal à égal avec les musulmans, qui ont l'atavisme de la "justice basique", eux qui sont nés de l'exploitation ou de la survivance de la délégitimation d'Ismael, considéré comme "un enfant naturel". Or l'islam ne trouve pas naturelles nos circonvolutions surnaturelles qui aboutissent à un ordre socio-ethno-économique injuste. On peut dénoncer ce raisonnement, mais il faut commencer par le comprendre et par en démêler le vrai du faux. Mais je reconnais qu'il est difficile de tenir la ligne de crête où on se fait le "compagnon de route" de la dénonciation de la situation d'oppression des arabo-musulmans, tout en ne devenant pas un "idiot utile" de l'islamisme politique à vocation hégémonique alter-suprématiste.
N'oublions pas que la première guerre du golfe, quarante-trois ans après la reconnaissance de l'Etat d'Israël en violation du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" promus par ailleurs, a créé un traumatisme à l'origine du "choc des civilisations" et que les musulmans ne sont pas prêts à nous pardonner.
Ce disant, je ne me pose pas en adversaire de l'Etat d'Israël; j'énonce simplement que l'existence d'un etat d'origine plus théocratique qu'ethnique n'aurait pas dû résulter des manoeuvres du laïcisme sioniste.
Notre conscience s'aiguise au fil de nos rencontres. Né en 1973, j'ai mesuré immédiatement le dommage qui s'ensuivrait de la guerre du golfe. Mais un islamiste intelligent a su me rendre empathique à la souffrance de cette "nation".
Notez enfin que "le printemps arabe" a au moins un avantage pour nous, occidentaux: c'est que la ressaisie de ces peuples au sein de leurs précarrés limite l'atomisation communautariste de nos sociétés, où les représentants de cette oppression mondiale sont en nombre et où des crimes aussi odieux que ceux qu'a commis Mohamed Merah ne seraient pas restés des épiphénomènes à forte charge émotionnelle, si le printemps arabe n'avait un peu endigué le désespoir des terroristes salafistes ou des djihadistes.
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