Ramasser un gars au bord de la route, lui faire des pansements, le mettre au repos = moyen ordinaire donc obligation morale (pour le médecin de soigner et pour le patient de se faire soigner).
Pour une greffe cardiaque c'est une autre affaire : intervention très lourde, problèmes de rejet, mortalité élevée si le terrain n'est pas bon. Il faut peser le pour et le contre mais ça n'est pas une obligation de le faire comme de faire une dernière chimiothérapie (avec tout son cortège de désagréments) à un cancéreux en phase terminale.
L'objectif du médecin n'est pas forcément de faire durer la vie le plus longtemps possible (mais guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours).
PS : vous trouverez ci dessous la version originale (pas la version light du Conseil de l'ordre, adaptée à la pratique de l'IVG) du serment d'Hippocrate que vous n'avez jamais du lire. Je ne vois pas en quoi il interdirait de ne pas utiliser des moyens extraordinaires (autrement dit en quoi il obligerait à l'acharnement thérapeutique)
« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants :
Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.
Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté.
Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille1.
Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.
Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire et mourir dans la tristesse. »
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