à votre question 1 : le péché d'avortement est à considérer sous deux aspects : le péché lui-même, comme offense faite à Dieu, avec toutes les circonstances qui peuvent augmenter ou diminuer la responsabilité de l'auteur, devant Dieu, (comme pour tout autre péché) ; et la peine d'excommunication qui frappe le ou les auteurs de l'avortement. La gravité particulière de l'avortement est telle que celui qui en est coupable s'exclut lui-même de la communion des saints, jusqu'à ce qu'il y soit réintégré par une décision de l'autorité ecclésiale compétente. Il faut donc bien distinguer ces deux aspects.
Sur le premier aspect, celui du péché, oui, Dieu, par le ministère du prêtre, peut pardonner le péché d'avortement, aux mêmes conditions que tout autre péché : l'aveu sincère, vrai et complet (sur les circonstances par exemple), le regret aussi parfait que possible, le ferme propos de se détourner de tout ce qui pourrait à l'avenir conduire de nouveau à ce péché.
Sur le second aspect, la peine de l'excommunication : elle est réservée à l'évêque, c'est-à-dire que seul l'évêque peut, à la demande du pénitent, le relever de cette peine et réintégrer dans la communion de l'Église, (c'est-à-dire la "communion des saints"), après l'accomplissement d'une pénitence qu'il aura imposée, comme peine médicinale pour la conversion du pécheur.
L'évangile dit par ailleurs qu'il n'y a qu'un seul péché qui ne peut être pardonné : le péché contre l'Esprit Saint. L'avortement n'est pas , de soi, un péché contre l'Esprit Saint !
Votre seconde question, sur le sort des enfants morts sans baptême : Vaste question, qui a fait l'objet de longues discussions parmi les théologiens., et qui est encore ouverte, l'Église n'ayant pas encore tranché par une déclaration dogmatique. Question difficile aussi, qui couvre les problèmes de la grâce et du péché originel, de la justice et de la miséricorde, etc... Dire que l'Église ne veut plus des limbes n'est pas tout à fait faux, mais n'est pas non plus tout à fait juste non plus !
Sans entrer dans le détail des thèses en présence, je renvoie au Catéchisme de l'Église catholique, qui dit que l'on doit confier ces enfants à la miséricorde de Dieu. En d'autres termes, le moyen de salut ordinaire est dans l'Église, en laquelle on entre par le baptême. L'enfant mort sans baptême ne peut donc bénéficier de ce moyen de salut ordinaire. Mais Dieu, dans son infinie miséricorde, peut toujours le sauver, dans sa liberté souveraine, de manière extraordinaire, c'est pourquoi il faut, comme le dit le C.E.C., le confier à la miséricorde de Dieu.
La question étant encore ouverte, je ne prétend évidemment pas la trancher !!! Mais c'est ainsi que je la comprends.