...c'est que vous soyez perpétuellement sur ce Forum en train de défendre les dérives les plus modernes de la liturgie catholique, et ce depuis vos premières interventions... Je croyais que le FC était d'abord consacré au respect de la Tradition séculaire de l'Eglise catholique, apostolique et romaine y compris dans sa liturgie... Visiblement pas pour tout le monde.
Les filles enfants de choeur sont-elles une pratique conforme à la Tradition catholique ?
La réponse est clairement NON.
Dès le IVe siècle, le can. 44 de la Collection de Laodicée répond :
"quod non opporteat ingredi mulieres ad altare"
(Il ne convient pas d'autoriser les femmes de s'approcher de l'autel)
Cette règle a été confirmée à de nombreuses reprises jusqu'au concile Vatican II, comme dans le Code de droit Canonique de 1917 qui
précise (can. 813)
"Le ministre qui sert la messe ne peut être une femme, sauf en l'absence d'un homme et pour une juste cause, mais de façon que la femme réponde de loin et n'approche pas de l'autel".
Le service de messe par des femmes est-il autorisé selon le missel de 1962 ?La réponse est toujours :
NON !
Le missel traditionnel (de 1570 à 1962) reprend encore cette interdiction dans la liste des
défauts qui, "bien qu’ils n’empêchent pas la vérité du Sacrement, peuvent cependant s’accompagner de péché ou de scandale" :
s’il n’y a pas un clerc ou quelqu’un d’autre qui sert la messe, ou s’il y en a qui ne doit pas servir, comme une femme.
Le service de messe par des femmes est-il autorisé dans le missel de Paul VI en 1969 ?Et bien, la réponse est toujours :
NON !
La Constitution apostolique Missale Romanum du 3 avril 1969 (2ème édition du 7 décembre 1974) continue de prohiber l'accès aux femmes du service de messe.
De même, les Normes relatives au culte du mystère eucharistique Inaestimabile donum de la Sacrée Congrégation pour les Sacrements et le Culte Divin, du 17 avril 1980, interdit aux femmes "les fonctions d'acolyte (celui qui sert à l'autel)"
MAIS...
Le service de messe par des femmes est-il autorisé quand même depuis ?Et bien, malheureusement,
plus ou moins... Cela fait partie des ambiguïtés d'une église qui autorise d'un côté ce qu'elle interdit de l'autre...
- Le code canonique de 1983 supprime l'interdiction explicite sans donner d'autorisation explicite non plus.
- Le Conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs répond en 1992 "Oui, et selon les instructions que donnera le Siège Apostolique"
- la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements répond en 1994 que l'évêque peut, pour des raisons particulières, autoriser l'accès des femmes au service de l'autel... tout en précisant que "
Le Saint-Siège rappelle qu'il sera toujours très opportun de suivre la noble tradition du service de l'autel confié à de jeunes garçons".
Enfin, l'édition 2000 du Missel Romain indique simplement que "pour ce qui est de la fonction de servir le prêtre à l'autel, on observera les dispositions prises par l'évêque dans son diocèse", sans parler de distinction entre hommes et femmes.
En Conclusion, les zones d'ombre n'existent pas que dans la tête de Nemo, loin de là. La dernière édition du Missel du rite ordinaire n'interdit rien, et le Saint Siège tolère, sur appréciation de raisons particulières laissée au choix de l'évêque, l'accès des filles au service de messe, tout en rappelant qu'il est "très opportun" de confier plutôt cette tâche à de jeunes garçons...
Et il est effectivement regrettable que pour une visite pontificale, on trouve des "raisons particulières" qui poussent à préférer la parité des sexes à la Tradition de l'Eglise, même si le cérémoniaire n'a effectivement violé aucune loi de l'église moderne, tout en ne respectant pas le missel de 1969 lui-même.
(voir l'article très complet du CIEL sur le sujet, repris par
Ceremoniaire.net, dont cette réponse est inspirée).
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