Cela devient pénible.
S'il y a un Pape légitimement, si pas glorieusement, régnant,
s'il y a dans le monde entier des milliers d'évêques validement ordonnés et consacrés, capables de transmettre la plénitude du sacerdoce,
si le rite qu'ils utilisent pour le faire est effectivement un rite valide de l'Église, et si par conséquent des dizaines voire des centaines d'évêques sont consacrés validement chaque année, pourvus d'un mandat pontifical, comme le prévoient le rituel et le droit canon,
alors IL N'Y A PAS ÉTAT DE NÉCESSITÉ.
Pas plus en 2015 comme en 1988.
La proximité d'un guerre mondiale, ou la réalité d'une guerre mondiale déjà commencée, n'y change strictement rien, si cette guerre n'entraîne pas, notoirement, l'incapacité du Pape pour donner un mandat, ou celle d'une très grande partie des évêques dans le monde entier, pour conférer des sacres, même secrètement, comme en 1926 pour le sacre de Mgr. d'Herbigny à Berlin. L'état de nécessité surviendrait, mais seulement après la réalisation d'une pareille situation apocalyptique universelle.
Il n'en est rien.
Mais, S'IL n'y a PAS de Pape légitimement régnant pour donner un mandat, et, S'IL reste dans le monde entier moins de cent évêques validement ordonnés et consacrés, quasiment incapables de transmettre la plénitude du sacerdoce, étant tous presque centenaires, et SI le rite qui est utilisé généralement dans l'église conciliaire n'est plus un rite valide de l'Église, ou est devenu un rite douteux, pour des raisons théologiques sérieuses, alors, mais seulement alors, IL Y A ÉTAT DE NÉCESSITÉ.
Mais pour Mgr. Williamson, et pour Mgr. Lefebvre avant lui, subjectivement, ces conditions ne sont pas remplies. Leur acte est schismatique dans la mesure où pour eux il y a Pape, il y a évêques, et il y a rites valides. À ce titre, ils ont donc abusé de leur pouvoir pontifical, pour une raison de préférence subjective, aléatoire, politique, corporatiste, ou esthétique, mais pas pour une raison suffisamment théologique, et seul le Seigneur est juge de leur degré d'aveuglement, d'ignorance ou de culpabilité.
Ceci dit, objectivement, ces sacres sont bien sûr valides et, pris en soi, aussi licites, mais bien malgré les évêques concernés.
Car une autre question, primordiale dans le problème qui nous occupe, mais que l'on ne saurait traiter ici, est la réalité objective de cet état de nécessité comme décrit ci-dessus et qui justifie de fait des sacres sans mandat, soucoupes volantes ou pas.