Notre civilisation est déjà morte. Elle s'est même suicidée, en abandonnant le réel pour se jeter dans l'idéologie. Rappelez vous, c'était lors d'une déclaration fameuse qui nous a imposé le totalitarisme des droits de l'Homme sans Dieu.

Maurras l'a dit (il n'a pas dit que des bêtises): il y a eu un ancien régime. Il n'y en a jamais eu de nouveau.
Une civilisation s'inscrit dans le réel, pas dans l'idée.
Marcel de Corte analyse cela très bien dans son ouvrage "la fin d'une civilisation".

C'est tout le livre qu'il faudrait citer. Contentons nous d'extraits:

Deux siècles après la chute de l' Ancien régime, nous attendons encore la société nouvelle qui, par la grâce de la politique, devait sortir de ses ruines. Les révolutions que la politique tente pour y aboutir, soit par la violence, soit par la voie légale, avortent l'une après l'autre. Une politique séparée de l'être inséré dans les communautés naturelles et vivantes est incapable de susciter un ordre social; elle est dans son existence même une contradiction permanente puisqu'elle est faite pour le gouvernement des cités et qu'il n'y a plus de cités à gouverner mais ce que Valéry appelle si justement "la multiplication des seuls".

Tout recommencera par quelques petits groupes d'hommes qui s'aimeront et qui referont une civilisation terrestre sous le regard de Dieu.

Nous tenons pour certain que les immenses collectivités anonymes édifiées par le rationalisme social sont destinées à disparaître et à s'entre-dévorer. L'histoire porte ici son témoignage. Là où elles subsistent encore, elles ne le font qu'en vertu des forces vitales propres aux communautés concrètes qui les soutiennent et qui n'ont pas encore été anéanties.
C'est à la restauration et à l'adaptation aux conditions actuelles de ces communautés concrètes (...) que nous devons, contre vents et marées, nous attacher.

Il faut donc se résigner à laisser mourir cette civilisation moderne dont nous ne pouvons à peine nous disjoindre tant nous sommes encore happés en son processus. Elle mourra comme toutes celles qui l'ont précédée. Rien ne la sauvera parce que sa tentative de se soustraire au rythme de la vie et de la mort par les artifices de la technique et de la science est encore une intégration anticipée dans le cycle qui affecte tout ce qui est humain. Rien ne la sauvera, pas même le Christianisme. Ne nous leurrons pas d'espoir. Le christianisme ne sauve que l'éternel en l'homme, et le cycle n'est que l'image lointaine de l'éternité. (...)
En cette fin de civilisation, il s'agit d'assurer le salut de ce qui ne périt pas, de ce qui se rapproche le plus de l'éternel: le rapport fondamental de l'homme à la création et, au delà de celle ci, au Créateur, en le vivant le plus possible en lui-même et en ses ramifications essentielles.

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