Golias (28/11) soulève une autre vraie question - qui ne concerne pas seulement les évêques diocesains.
"C’est ce que toutes mes années dans l’Eglise m’a
fait comprendre : ce qui motive un évêque n’a rien
à voir avec Dieu, avec la fraternité ou l’intelligence
de la foi. Ce qui excite un évêque, c’est le pouvoir.
Presqu’au sens érotique du terme. Comprenez bien :
vous n’êtes pas bon à grand-chose, vous entrez au
séminaire, vous obtenez des bonnes notes. On vous
envoie à 25 ans à Rome. Vous savez alors que vous
allez devenir quelqu’un d’important dans la société.
Et tout le monde se fiche de vos compétences réelles :
vous êtes l’homme de Dieu. L’homme qui parle à la
place de Dieu. Quand on ne possède aucun talent pour
rien, c’est inespéré ! Et tout le monde est à genoux
devant vous. Vous parlez bien, vous êtes un prophète,
vous bégayez, vous êtes Moïse.
L’Eglise catholique est fondamentalement un monde de
clercs piédestalisés et devenus accros aux hommages
qu’on leur rend. Ce sont des junkies du pouvoir, et
quand bien même ce pouvoir n’en est plus vraiment
un car désormais tout le monde se fiche des évêques,
on ne sait même plus qui ils sont, ni comment ils
s’appellent. Interrogez votre coiffeuse, elle sait tout
mais connait-elle le nom de l’évêque local ? Sait-elle
ce qu’est un diocèse ? Dans les années 80, Lustiger,
Decourtray passaient dans des émissions politiques à
forte audience. Aujourd’hui, le moindre évêque qui
parle fait chuter l’audience. Raison pour laquelle on
n’en voit plus aucun à la télé.
[...] Aujourd’hui, comme hier, l’opacité
règne. Un évêque fait ce qu’il veut dans son diocèse. Il
n’existe aucun contre pouvoir. Il n’est même pas tenu
de convoquer le collège des consulteurs s’il veut bâtir un bâtiment délirant qui ruinera les finances. C’est
ce qu’ont fait Scherrer à Laval et Le Saux au Mans
s’agissant de la rénovation fort onéreuse de leurs
maisons diocésaines : ils n’ont consulté personne.
Donc sur la question des abus, il y a du mieux certes,
maintenant l’épiscope local est tenu de faire un
signalement au procureur de la République. Mais si
vous pensez que l’omerta, la couverture, l’exfiltration
n’existent plus, vous vous trompez. Les tribunaux
ecclésiastiques, c’est de la blague absolue. Les victimes
jurent sur la Bible mais le prêtre qui les a violées en
est dispensé. Le procès fini, les victimes se retrouvent
seules, si elles espèrent un soutien, un réconfort, un
suivi quelconque, qu’elles se rassurent : elles n’auront
rien. C’est efficace, à sa façon, beaucoup de gens qui
pourraient signaler des faits qu’elles ont pu subir ne le
font pas. Simplement parce qu’elles savent qu’elles ne
comptent pas et qu’elles collectionneront de nouvelles
humiliations. Il faut une sacrée détermination et avoir
fait le deuil de toute confiance à accorder en l’Eglise
pour mener jusqu’au bout une plainte canonique. Mais
à part cela : tout est grâce !".
Il n'y a du reste pas que les évêques. Combien de responsables de "communautés nouvelles ", et même d'apostolats traditionnels vont dans les plus grandes dérives cléricales "car au XIXe siècle ça marchait". Non, ça ne marchait pas, et couplé à l'incompétence voire à un certain cléricalisme ça créait des drames alors et maintenant....
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