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La messe “tradi” définitivement interdite ?
Selon un site américain, Rome s’apprêterait à publier un document interdisant la célébration de la messe dans le rite antérieur au concile Vatican II.

Élisabeth Caillemer
19/06/2024 à 15:21
L'abbé traditionaliste Guillaume de Tanouarn célèbre une messe en latin à des fidèles dans leur centre culturel de Paris, en 2006 (image d'illustration).
Une messe traditionnelle en latin célébrée dans un centre culturel de Paris, en 2006 (image d'illustration). AFP / © Thomas Coex

Le Vatican serait sur le point de publier un document interdisant de manière « stricte, radicale et définitive » la messe traditionnelle en latin. C’est ce qu’indique le blog américain « Rorate Caeli » dans un article publié lundi 17 juin, évoquant des « rumeurs graves, lourdes et persistantes » provenant de sources « très fiables », notamment des cercles proches du cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte divin.

Ces sources seraient les mêmes que celles qui avaient déjà annoncé, peu de temps avant sa publication en juillet 2021, le motu proprio « Traditionis custodes » limitant de manière drastique la célébration de la messe traditionnelle. Selon le site américain LifeSiteNews, ce nouveau document serait publié le 16 juillet prochain, jour du troisième anniversaire de la mise en œuvre de « Traditionis custodes ».

D’après « Rorate Caeli », ceux qui envisagent cette suppression définitive de la messe traditionnelle seraient « frustrés » par l’application jugée trop lente de Traditionis Custodes par le pape François, particulièrement aux États-Unis et en France, et souhaiteraient l’interdire de manière globale et immédiate.

Une autre hypothèse avancée par LifeSiteNews s’appuie sur les récents propos du cardinal Burke, ancien préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique et fervent défenseur de la liturgie traditionnelle, qui a noté que « si l’intention de la dernière législation Traditionis Custodes et des autres documents qui l’ont suivie était de décourager ou de diminuer l’attrait de la sainte liturgie selon l’Usus Antiquior, elle a eu, je dirais, l’effet inverse. »

« Les nouveaux baptisés et la jeune génération sont très favorables à la messe traditionnelle »
Corroboré à la fois par de nombreux prêtres français ayant constaté une augmentation notable de leurs communautés de fidèles ces dernières années et par le succès croissant du pèlerinage de Chartres, ce phénomène inquiéterait un certain nombre d’évêques français. « Ils voient que la pratique s’écroule mais qu’un renouveau de l’Église est en train de se produire grâce à cette messe : les nouveaux baptisés et la jeune génération y sont très favorables, les séminaires tradis continuent d’attirer des vocations, les communautés de s’agrandir… Or, cette approche de la foi diffère de la leur et ne leur convient pas. Ils se rendent donc régulièrement à Rome pour demander l’interdiction de la messe tradi. L’un d’entre eux, dont je tairai le nom, a même récemment demandé, sans succès, l’interdiction du pèlerinage de Chartres », confie un prêtre sous couvert d’anonymat.

Qu’adviendrait-il, si un document romain interdisait strictement la messe traditionnelle ? « Je pense qu’une résistance se formerait et que les fidèles ne céderaient pas. Nombre d’entre eux ont quitté leurs paroisses parce qu’ils n’en supportaient plus les délires liturgiques ou doctrinaux. Ils ont fait ce choix en connaissance de cause et ne voudront pas revenir en arrière », poursuit l’ecclésiastique avant d’ajouter : « Qu’un document se prépare est tout à fait possible, mais il n’est pas dit que le pape François, qui est très imprévisible, le signera. »

Dans le motu proprio Summorum Pontificum de 2007, élargissant l’autorisation d’utilisation de la forme extraordinaire du rite romain, le pape Benoit XVI avait, lui, précisé : « Ce que les générations précédentes considéraient comme sacré reste sacré et grand pour nous aussi, et ne peut pas être tout à coup interdit ou même considéré comme nuisible. »

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