Il n’y a pas grand chose, si ce n’est rien, à ajouter à la réponse énergique et pleine de bon sens de M. Maugendre.
Néanmoins j’aimerais mettre les pieds dans la plat, voire être méchant comme Nemo peut l’être.
Nous voyons aujourd’hui une publicité inédite faite au pèlerinage de Chartres. Un grand merci au cardinal Roche, au motu proprio Traditionis Custodes. Bien sûr, les persécutions lancées de Rome par certains prélats en perte de vitesse ont causé localement de grandes souffrances et inquiétudes. Mais elle ont mis en lumière de façon tout à fait providentielle l’alternative traditionnelle, et ce de façon irréversible. Merci Monseigneur Roche, évêque peu brillant devenu soudain célèbre par la publicité qu’il nous a faite.
Maintenant que le pèlerinage laisse entrevoir un retour de la jeunesse vers les sanctuaires, des carriéristes en mal de notoriété et en insuffisance mitrale essayent de se positionner : comment s’appuyer sur un succès pastoral auprès des jeunes tradis qui semblent de plus en plus majoritaires tout en louant les beautés du concile et de la liturgie associée, ce qui plaira au nonce.
Et ce qui est amusant, c’est d’une part des abbés de Sinety , (qui sauf erreur ne serait plus Mgr après son échec à Paris où il fut vicaire général) font montre de clairvoyance dans leurs jugements sur la messe, et d’autre part les tradis tout aussi clairvoyants n’osent pas ratifier ce que voit l’abbé de Sinety.
Ce dernier dit :
Comme si cet ordinaire était indigne ou indigent.
C’est une bonne définition, il est moins digne de la Majesté Divine à cause de son indigence, souvent indigne (il suffit de visiter certaines paroisses) et indigent car il exprime moins les réalités de la messe, il les rend moins visibles.
Et finalement peu de prêtres tradis avoueront à l’abbé de Sinety que nous voulons rester attachés exclusivement à cette messe pour ces raisons. Et aussi parce que le fossé se creuse dangereusement entre les tradis qui pour la plupart croient en les vérités qu’ils confessent dans le Credo, alors que ce n’est plus le cas et depuis longtemps dans nombre de communautés et paroisses “conciliaires”., et que ça s’aggrave. De même pour l’enseignement moral.
Peu de tradis exprimeront les mêmes remarques sur le concile Vatican II. Tant que nous ne réfuterons pas clairment le fait que le concile devrait être une boussole pour notre temps, nous ne nous en sortirons pas.
Mgr Batut qui fut curé de Saint-Eugène et qui y célébra longtemps, avec une piété indéniable du reste, n’avait rien compris au monde tradi quand il créa la maison Sainte-Blandine à Lyon, un séminaire pour blanchir les tradis en les faisant insensiblement passer au rite réformé. Echec cuisant.
Alors que des abbés Amar ou de Sinety veuillent à nouveau imposer leur liturgie fabriquée il y a plus de cinquante ans, avec le succès qu’on lui connaît, dans un pèlerinage où souffle l’Esprit n’a rien de nouveau, et c’est cette énième tentative qui est surprenante.
Remarquons aussi que l’abbé de Sinety sait que les nouveautés, messe en plein air, confession hors des confessionnaux, lectures seulement en français (là j’ai un gros doute) et on pourrait ajouter messes du soir, quasi disparition du jeûne eucharistique ont été accordées au moment de la guerre. Il y voit un grand bienfait. Mais il se trompe sur la motivation de l’Eglise : cette dernière n’y voyait pas du tout un grand bienfait. Elle avait accordé avec réticence ces indults parce que les obus tombaient. L’idée était de revenir à la loi ordinaire à la fin du conflit. Ce qui ne s’est pas fait car les habitudes étaient prises.
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