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Chronique de carême : L'argent ! (pour vous emmener au-delà de la civilisation)...
par Davidoff2 2023-03-16 19:01:17
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Je commence cette chronique par la base de la base, et d’abord de quoi on parle, d’argent, de millions, de milliards, de trilliards, mais pour s’en rendre compte, il faut visualiser, je vous donne donc les images avec, pour simplifier on va prendre la plus grande coupure en dollars, le billet de cent avec le portrait de Benjamin Franklin. En euro c’est pareil, vous pouvez imaginez avec des billets de 100 euros, tandis qu’en Suisse le volume est plus faible car on a des billets de mille, mais sinon 1 dollars = 1 euro = 1 franc Suisse (peu ou prou), donc en billets de 100, le volume est le suivant  :

- 10’000 dollars/euros c’est une liasse de 100 => 1,2 cm d’épais
- 1 millions c’est 100 liasses => 1 mètre 20cm de haut (impossible à mettre dans une mallette comme dans les films, avec des billets de mille suisse c’est possible).
- 100 millions correspond au volume d’une palette d’un mètre cube.
- 1 milliards correspond à 10 palettes, soit un camion bourré de liasses de 100.
- 1 trilliards (1000 milliards). Pour visualiser ce volume, il faudrait faire un petit exercice d’imagination, empiler 3 palettes de liasses de 100 l’une sur l’autre, et recouvrir entièrement un terrain de football, c’est le volume d’un trilliards.

La dette extérieure française étant de 3000 milliards, donc 3 trilliards, il faudrait recouvrir un terrain de football de 9 mètres de billets de 100 euros. Voilà, ainsi il est facile de visualisez exactement ce que la France préfère laisser rembourser aux générations futures, dans les limites de jeu du Stade de France, 9 mètres d'épaisseur en liasses de 100 euros. ... Sauf si vous croyez comme Mélenchon que tout ceci n’est que du vent, des écritures comptables…, mais la finance ne fonctionne pas comme Mélenchon le pense. N’importe quel état peut rembourser 9 mètres de billets sur une surface de 100 mètres de long et disons 60 mètres de large, il suffit d’avoir du papier et d’imprimer si on a une banque centrale qui émet la monnaie. Des pays choisissent ainsi de dévaluer et de rembourser en monnaie de singe. Le problème en tel cas, c’est l’inflation pour les vrais gens, j’ai vu à Buenos Aires des mendiants avec des liasses de billets de 10 ou 20 centimètres d’épais, ce n’était pas suffisant pour acheter un petit pain. En réalité, il était plus économique de se moucher dans un billet de banque que dans un mouchoir, plus cher…

Si le gouvernement a une banque centrale capable de maîtriser le cours et de dévaluer, il remboursera mais ce sera comme s’il mettait ses fleurons nationaux en braderie internationale. Les pays de l’union européenne ne peuvent plus maîtriser le cours de leur monnaie car la banque centrale européenne doit contrôler une monnaie qui est en usage dans de multiples pays qui n’ont pas les mêmes intérêts, c’est très compliqués pour eux. En richesse, la Grèce ne pèse que 2 % de la création de richesses européennes, et ce petit 2 % a totalement déstabilisé la zone euro, la note de la Grèce a été dégradée, faisant grimper le taux d’intérêt de leurs emprunts à 15 %, ils n’avaient plus de quoi rembourser et ont votés pour un type qui a fait les mêmes promesses que Mélenchon. Mais finalement, l’un de leurs créanciers, la Chine, a prit le port du Pirée en guise de solde de tout compte (ils en ont besoin pour leur projet de route de la soie). Lorsqu’on n'a pas de banque centrale pour émettre et dévaluer, ce petit 2 % a déstabilisé toute la zone euro. Vu de Suisse, on a simplement vu que l’euro valait 1,6 CHF et qu’il est descendu à la parité, 1 euros = 1 CHF, avant que le président de la banque nationale Suisse intervienne.

Les chinois ont aussi prit le port de Trieste en Italie, et ils ont aussi reprit le plus grand port du Sri Lanka qu’ils avaient construit eux-mêmes sur un terrain à bail. Mais en mars 2022, lorsque le Sri Lanka a fait défaut sur les marchés internationaux et qu’ils ont mendié à l’Inde et à la Chine car ils n’avaient plus de devises internationales (dollars, euros, CHF, Yen) pour acheter simplement de l’essence ou du papier pour les écoliers (ils ont fermé les écoles à cause de ça). Donc les chinois prêtent, mais si le pays débiteur ne peux pas rembourser à l’heure, ils se servent. Mélenchon peut croire ce qu’il veut, c’est ainsi que le monde tourne actuellement.

En 2008, il s’est passé un évènement, la crise mondiale des supprimes, l’immobilier américain s’est écroulé, les banques qui avaient trempé dans ce système sont restées debout, sauf la première pour l'exemple. Pour les autres, le peuple payera. C’est ce que me dit mon cousin qui gère un fond de pension d’une valeur de plusieurs milliards : « Il n’y a pas de problèmes pour ces banques, le secret c’est la privatisation des bénéfices et la nationalisation des pertes ! »

On en arrive à une situation où on voit des états gérer leur budget moins bien qu’une ménagère. Avec des taux directeurs négatifs, les 3000 milliards de dette ne coûtent rien à la population, mais si le taux directeur grimpe de seulement 1 % au-dessus de zéro, c’est 30 milliards d’intérêts par an. A titre de comparaison, le budget de l’Otan avant la guerre d’Ukraine était de 3,2 milliards d’euros, et le budget de la défense française de 39 milliards en 2021. Dans les pays occidentaux, le budget de la défense est important, c’est lui qui détermine la puissance du pays, tandis que dans les pays à ascendance communiste, c’est plus difficile à faire le parallèle, que ce soit la Russie qui est le seul pays dont le président nomme les milliardaires (ils appellent cela oligarques, mais en réalité, c’est Poutine qui nomme ses proches à la tête des principales entreprises, ainsi tout le monde lui mange dans la main, il se créé des « obligés »), en Chine c’est un peu différent avec l’aristocratie rouge (les compagnons de route de Mao qui se croyaient intouchables), mais Xi Jimping a remis de l’ordre même dans cette aristocratie, avec des lois anticorruption sévères en 2016. On ne peut donc pas vraiment comparer les budgets de la défense Russe (90 milliards de dollars), ou chinois (225 milliards de dollars), car les entreprises appartiennent pour ainsi dire à l’état et les prix ne sont pas les mêmes que si c’est Dassault qui fabrique. Les USA misent absolument sur la force avec un budget de la défense de 740 milliards. La France dépense beaucoup plus pour l’éducation que pour la défense => 59 milliards pour l’éducation contre 39 pour la défense, et le budget de la santé en est à 240 milliards.

La balance commerciale française est déficitaire d’environ 40 milliards par an depuis la crise de 2008, elle s’est accentuée avec le Covid en 2020-21 à – 60 milliards, et a chuté depuis le début de la guerre à – 150 milliards fin 2022 à cause des sanctions il me semble. La Chine et l'Inde profitent d'un pétrole et d'un gaz Russe bon marché et l'Europe achète cher aux USA, et à la Norvège. Mais c’est des dettes gigantesques qui s’accumulent chaque année à la dette déjà existante.

Si les taux directeurs passent à 2 % d’intérêt, le prix de l’argent/dette supplantera celui de l’éducation ou de la défense.

Alors non, l'argent ce n’est pas comme le dit Mélenchon, si on ne veux plus de dette, soit on dévalue pour rembourser en monnaie de singe (impossible dans le cas de la France avec la BCE et une monnaie qui couvre des pays qui n’ont pas les mêmes problèmes), alors comme la Grèce, il faut céder ses bijoux de famille aux créanciers.

Toujours en est-il que dans ce monde, l’argent c’est le pouvoir, avec l’argent, on peut gagner des guerres, on peut piller des pays sans faire de guerre, l’argent c’est la puissance, et Crésus en est une bonne illustration : Roi de Lydie, il a tellement tout réussi et était si satisfait de lui qu’il demanda au philosophe Solon de nommer le plus heureux des hommes, mais ce dernier préféra les modestes argiens Biton et Cléobis, ce qui suscita l’ire de Crésus qui congédia le philosophe. Mais même lorsqu’il perd la guerre contre les perses, le roi Cyrus sait qui il est et lui donne la gestion des richesses aurifères de la rivière Pactole. Il nous en est resté des expressions jusqu’à nos jours, et pourtant, tout cela se passe en – 550.

L’once d’or (32,5 grammes) quand à elle, n’a jamais varié au fil de l’histoire, une once d’or vaut un très beau costume, que ce soit du temps des babyloniens, des grecs, des romains, du moyen-âge, de l’époque industrielle et de l’époque contemporaine, une once d’or valant aujourd’hui et depuis une bonne douzaine d’année environ 1700.-chf/euros = un très beau costume.

En ce qui concerne les monnaies fiduciaires, c’est une bonne invention qui permet de payer exactement le prix du consommable par des sortes de bons au porteur dont la valeur, le cours est adossé à la confiance que renvoie l’émetteur. Mais l’argent n’est qu’un moyen, à la base pour se nourrir et s’abriter des conditions extérieures. Si on en a plus, l’argent nous donne les moyens d’accéder au beau (œuvres), de faire la charité ou accéder à la puissance, comme on l’a vu ci-dessus.

Certains aiment l’argent pour ce qu’il est, tandis que pour d’autres, il représente d’abord un moyen d’arriver à leurs fins qui ne sont généralement pas pécuniaires. Pour un type comme moi, la devise est : « Les comptes en banque, ça va pour les dettes ; pour économiser, mieux vaut un coffre avec des valeurs tangibles", tandis que dans la prochaine chronique de carême, je vous emmènerais au-delà de la civilisation, là où l’argent n’a quasiment plus cours.

Aujourd’hui, il existe de l’argent papier (billets) / compte (très différent du papier, car pour l’argent compte en banque, la banque centrale n’a rien besoin d’émettre, il ne s’agit que d’écritures) / virtuel avec les crypto-monnaies / tangible avec de l’or ou de l’argent métal / plastique avec les cartes de débit et crédit / et toute autre valeur monnayable, ainsi que des supplétifs comme les chèques (quasi inconnus en Suisse), mais chacun repose sur la confiance que les gens offrent à l’émetteur. Pour l’or, l’émetteur étant la planète, on sait qu’on peut en tirer 2000 tonnes par an environ, et avec l’augmentation de la population terrestre, il garde sa valeur parce qu’on a confiance en la planète, on vit dessus ! Mais d’après la bible, même l’or ne vaudra plus rien, il est écrit dans le livre de l’apocalypse que les gens jetteront l’or par les fenêtres, car dans ces temps-là, il ne vaudra même plus le prix d’une livre de pain, donc l’argent, les valeurs, sont très relatives.

Je souhaiterais juste vous donner un exemple d’un pays qui fonctionne très bien à ce niveau, la Suisse, non pas parce que c’est mon pays, mais parce qu’il a des capacités quasi sans limites, 6 des 7 plus grandes raffineries d’or du monde sont en Suisse (capacité à affiner jusqu' 999,9/1000), la Suisse est le premier exportateur de café du monde (étonnant mais réel, grâce à Nespresso et d’autres torréfacteurs), et les bourses de Suisse sont également les principales place de négoce en matières premières. Aujourd’hui, les gens spéculent sur des choses aussi immorales que l’eau. Vous pouvez acheter une part du château d’eau africain si vous voulez, il se situe dans la région des grands lacs, en Ouganda et Burundi, et donne sa source au Nil et au fleuve Congo. Il est aujourd’hui possible de préempter ces richesses, les soustraire aux africains et transporter toute cette eau en Europe au cas où on en a plus… En tout cas, chaque pays voit son intérêt dans toutes ces opérations, sauf l’union européenne qui réfléchit avec un biais idéologique, ce que personne ne fait, surtout pas les américains. S’ils investissent chaque année 750 milliards dans leur armée, ce n’est pas pour se faire emmerder, avec un budget et une puissance pareille, il savent qu’ils peuvent prendre ce qu’ils veulent quand il le veulent. Donc même si 750 milliards c’est gigantesque par rapport à la population (ça fait 2500 dollars par personne et par année, soit 10’000 dollars pour une petite famille de deux parents avec deux enfants), et si la population accepte de payer autant, ce n’est pas pour faire la police du monde, c’est pour être certain de pouvoir aller n’importe où et se servir.

Mais pour un système non belliqueux qui fonctionne, l’exemple Suisse est assez bon, car il montre qui commande réellement: Je vous en donne une explication, mais pour parler argent, je suis obligé de parler politique à ce niveau, car le peuple est impliqué :
Vu de Suisse, la politique et l’actualité française est beaucoup plus intéressante que la politique suisse. Chez vous, personne n’est d’accord avec personne, il y a une opposition, des mouvements sociaux, des grèves, des choses comme ça.
 
Tandis que chez nous, on élit tous les 4 ans des députés et des sénateurs, et c’est eux qui élisent le conseil fédéral (l’exécutif) 7 ministres censés diriger le pays, et puis chaque année, ils deviennent président à tour de rôle tout en conservant leur ministère. Donc le président n’a qu’un poste de représentation, pas de pouvoir supplémentaire et beaucoup de suisses ne connaissent même pas son nom.
 
Et puis, les 7 ministres votent entre eux, à 7 il y aura obligatoirement une majorité, et une fois voté, tous doivent défendre l’avis du conseil fédéral. Ils sont de bords politique différents, selon la taille des partis :
- 2 UDC (Union démocratique du centre), parti nationaliste bien à la droite de Marine Le Pen, ils défendent la patrie, la morale, et les valeurs judéo-chrétiennes, c’est le plus grand parti de Suisse
- 2 PLR (Parti libéral-radical 3ème parti de Suisse), droit économique, ils défendent l’économie libérale et mondialiste
- 1 PDC (parti démocrate-chrétien, 4ème), actuellement au centre, autrefois un puissant parti conservateur, mais depuis qu’il est devenu progressiste, il a perdu le 50 % de ses électeurs.
- 2 PS (parti socialiste), gauche, 2ème parti de Suisse, mais en forte minorité au gouvernement.
 
Et voilà, ces 7 là sont sommés de s’entendre et de ne parler que d’une seule voix une fois qu’ils ont voté entre eux.
 
Ensuite, s’il veulent faire passer une loi, ils ont encore besoin de l’assentiment par vote des deux chambres, sénat et parlement (les types pour qui on vote tous les 4 ans). Là, en décembre passé, il y a eu les élections fédérales, l'UDC, le parti nationaliste a fait un si bon score qu'il s'est choisit les département les plus importants, et ont refilé les migrations et ce bordel à la socialiste fraîchement élue. Ils peuvent faire campagne sur les immigrés, mais une fois aux commandes, ils savent que leur vote vaudra autant que celui de cette ministre, et loger des réfugiés ukrainiens dans des casernes ou des abris de protection civile, ce n'est vraiment pas tellement intéressant pour un ministre...
 
Mais à la fin de l’histoire, si un groupe, une amicale ou un parti n’est pas content avec une décision qui a été approuvée par les deux chambres, il peut réunir 50’000 signatures au niveau fédéral ou 4'000 pour les lois cantonales (comme départements en France), et l’exécutif est obligé d’organiser un référendum populaire, ce qui veut dire qu’ine fine c’est le peuple qui tranchera.
 
De même, lorsqu’un groupe de personnes, ça peut-être l’association des chasseurs, les écolos ou n’importe quelle association ou parti, veulent imposer un thème politique que Berne ne veut pas traiter, ils n’ont qu’à a réunir 100’000 signatures et le gouvernement est obligé d’organiser une votation populaire et donc faire campagne sur un sujet dont il ne voulait pas parler, pour que le peuple puisse en fin de compte décider.
 
Parfois même, il y a des situations cocasses. Si on prend l’augmentation de l’âge de la retraite qui est un grave sujet capable de bloquer la France, le conseil fédéral (les 7 ministres) votent entre eux sur un projet préparé par une commission ad-hoc. Disons que les 2 socialistes et le PDC votent contre, ils perdent contre les 4 de droite. Du coup, avant la votation, le président vient plaider la cause du gouvernement au JT, et c’est assez drôle de voir un président socialiste plaider contre son propre parti qui a lancé le référendum… (l’inverse arrive aussi).
 
Du coup, on vote tout le temps, 4 fois par année sur une foule de sujets. Il paraît d’ailleurs que les Suisses votent en un an sur plus de sujets que les français ne voteront dans toute leur vie. On vote sur des trucs importants, mais aussi sur des sujets anodins, comme sur les cornes des vaches, l’instauration de quotas d’étrangers, interdiction des pigeons voyageurs dans l’armée, contre une sixième semaine de vacances (au lieu de 5), contre les minarets, et même, en juin 2021, les politiciens ont la brillante idée de nous flanquer une taxe CO2. Riposte immédiate : 50’000 signatures, votations, le peuple dit « niet », le gouvernement prend note et retourne à ses dossiers…
 
En plus des votations fédérales, il y a encore plein de votations cantonales (chaque canton étant indépendant sur tout un tas de sujets : Police, écoles, routes, politique budgétaire, et pas mal d’autres choses), et si on rajoute les votations communales, on n’est pas sorti de l’auberge.
 
L’avantage du vote, c’est qu’il coupe court à toutes velléités de manifestations, puisqu’à partir du moment où le peuple s’est prononcé à 50,1 % pour ou contre un sujet, les perdants n’ont plus qu’à se taire, sauf à se déclarer « ennemis du peuple », ce qu’ils ne font généralement pas. Un exemple concret : En 1992, tous les partis étaient d’accord pour entrer dans l’union européenne, sauf un, et à l’époque c’était un petit parti agrarien protestant. Bref, l’affaire semblait pliée, si on ne votait pas pour entrer dans l’Europe, la Suisse deviendrait le tiers-monde de l’Europe, l’apocalypse était à notre porte. Comme le conseil fédéral, le sénat, le parlement, avaient votés pour, le petit parti nationaliste lança un référendum, seul contre tous. Et 50,3 % des suisses ont dit « NON à l’UE » ! Fermez le ban, les politiciens ont fermés leur caquet, le peuple souverain venait de leur balancer un crochet du droit qui laissa hagard tous les grands partis. Les européistes convaincus ont encore lancé une initiative 9 ans plus tard : « Oui à l’Europe », balayée cette fois-ci par 77 % de la population. Après ça, on n’a plus entendu parler d’intégration à l’UE.
 
Dans ces années, le peuple s’est aussi rendu compte que l’état se laissait aller à dépenser plus que de raison. Hop, une votation avec un double sujet : Ancrer dans la constitution « Le contrôle des dépenses de la confédérations et le frein à l’endettement » (en résumé : économies tous azimuts et austérité). Le peuple a massivement voté pour (85% de oui), et l’état a été contraint de faire baisser la dette publique de 60 % du PIB à 30 %, interdiction aussi de dépenser plus qu’il n’en gagne (exception durant la période Covid car les cantons ont donné momentanément tous les pouvoirs à Berne pour gérer la crise).
 
Pas de grèves non plus, parce que c’est les corporations patronales et syndicales qui discutent ensemble des conventions collectives de travail, canton par canton et branches par branches… Ils s’engueulent pendant les réunions, mais finalement, après les disputes, ils se tapent sur l’épaule en rigolant et boivent l’apéro ensemble. Là je parle de vécu, car j’ai été secrétaire syndical, et j'ai pu choisir entre le syndicat chrétien ou le socialiste, j’ai choisis le chrétien. Après mon épisode sud-américain, je savais assez bien parler portugais et espagnol, donc pour défendre aux Prud'homme les étrangers travaillant en Suisse, j’étais à la bonne place. Au syndicat chrétien, le patron avait mit la vie de famille en priorité. Avant même d’apprendre les assurances sociales, le code des obligations ou les conventions collectives de travail, le patron m’a donné l’encyclique chrétienne-sociale de Léon XIII et m’a dit : "Voilà ce qu’on fait ici, lis d’abord les priorités là, dans ce que dit ce pape, pour les détails on verra plus tard". Mais comme en Suisse tout doit se mériter, les syndicats ne peuvent pas vivre avec seulement 8 % de membres comme en France. Pour rendre une convention collective de travail contraignante pour les patrons et les employés aussi (interdiction de faire grève si les patrons respectent la convention). Durant les négociations, si les maçons débrayent 2 heures, c’est tout une histoire au JT. Dans les branches du bâtiment, on atteint le taux des 50 %, sauf chez les électriciens, les intellos du bâtiment, ils pensent négocier mieux seuls qu’avec les syndicats, mais en général, sans contrat particulier, c’est la convention qui s’applique, alors dans la maçonnerie, ou ils sont à 95 % syndiqués, on a plus de poids dans les négociations, et avec les électros, où les syndicats n’arrivent juste pas au 50 % requis, ils sont moins bien payés.

Mais au final, tout est toujours une question d’argent, et en Suisse, les syndicats ne peuvent compter que sur les cotisation de leurs membres (pas de subventions de l’état). Mais comme tout est toujours une question d’argent quand-même, les patrons veulent aussi une convention, ils ont des délais à tenir, il n’est pas question de débrayage ou de grève. Exemple d’un ami que j’aidais sur un chantier, il a d’ailleurs choisis menuisier-ébéniste pour faire comme Saint Joseph. Nous habitons une région des Alpes où des personnalités comme Johny Hallyday viennent s’installer. En l’occurrence, c’était un grand patron danois qui économisait 10 millions de francs/euros d’impôts au Danemark si sa résidence était prête en Suisse le 31 mars. Si le 1er avril il n’avait pas ses papiers en Suisse, il devait payer ces 10 millions d’impôt au Danemark. Il a a acheté ce chalet avec vue sur toutes les Alpes, piscine panoramique au premier étage, mais il trouvait tout ça trop petit, alors il voulait prolonger la surface et faire un deuxième toit pour faire plus grand. Il avait payé 5 millions ce chalet, et avec les travaux, il fallait compter le double, donc si le 31 mars, il retirait ses papiers du Danemark, ce chalet lui revenait gratis. Les maçons avaient fait leur boulot, et il est tombé un mètre cinquante de neige. Je me souviens d’une réunion avec le promoteur du chantier. Mon ami avait décroché le travail de menuiserie, et il était content de pouvoir travailler du beau bois. Mais le promoteur disait que peu importe les conditions météo et peu importe combien ça coûte, fallait-il faire construire un deuxième toit et faire venir une autre grue pour le tenir sur le chantier, rien à cirer, mais il faut que ce soit habitable le 31 mars, vous faites tout ce qu’il faut pour ça !

Sitôt dit sitôt fait, une deuxième grue, un toit qui flotte par là au-dessus, les maçons qui reviennent et font tout fondre avec d'immenses chalumeaux, et on peut enfin bosser. On a dormi sur ce chantier, dans le chalet déjà existant avec la piscine au premier étage, chaque chambre d’ami avait un jacuzzi et un super lit. Le 31 mars, les autorités sont venues constater l’habitabilité de la chose, il y avait encore des échafaudages sur le dehors, mais chaque étage était habitable à part quelques bricoles à terminer à l’étage des domestiques. Le monsieur danois est arrivé en hélicoptère, s’est posé en contrebas, sur le terrain du vieux paysan qui refuse des sommes folles contre son terrain à vaches… et le Danois a le chalet gratis ! (économisé 10 millions d'impôts au Danemark). Donc tout est souvent toujours une question d’argent.

Ainsi, vous vous imaginez que dans un pays comme celui-là les délais c’est de l’argent, et les patrons veulent aussi ces conventions collectives, et ils font tout pour qu’il y en ait. Ceux qui ne veulent pas se syndiquer payent plus cher la cotisation professionnelle qui lui est remboursée s’il est syndiqué. De leur côté, les syndicats adaptent les primes syndicales pour que les ouvriers soient remboursés plus qu’il ne payent de primes, aucune subvention nécessaire.

Les patrons lâchent du lest sur les salaires, les horaires différents l’hiver de l’été, les restaurateurs ont aussi besoin de rassurer le personnel, les associations négocient les conditions de travail et tout le monde s’engage à respecter la convention signée. De leur côté, les syndicats s’engagent à respecter la paix sociale (pas de grève), tant que les patrons respectent les conventions. Mon patron avait eu l’idée saugrenue de faire venir les maçons sur un grand carrefour de la capitale cantonale, ils sont arrivés avec 4 camions de chaque côtés et ils ont murés le carrefour, avec des briques, sans ciment. Mais on est en Suisse quand-même, alors en tant que syndicat, on avait fait préparé du vin chaud et d’autres boissons pour les automobilistes qui étaient bloqués là, en expliquant qu’il s’agissait d’un coup de booste durant ces négociations d’automne pour obtenir de meilleures conditions dans le bâtiment. Mais après une demi-heure de mûrement du carrefour, les maçons ont tout remballé en un quart d’heure. Tout compris, le carrefour a été muré une heure, ils en ont parlé dans le journal, ça nous a fait de la pub, et on s’était bien comporté.

Donc finalement, un pays tranquille, tout se règle à la majorité, y compris les retraites, les salaires et les conditions par branches sont réglées de manière privée entre associations patronales et syndicales. D’ailleurs, c’est un fond de pension patronal qui gère ma pension de retraite avec un rendement très sécurisé. Tout ça fonctionne même si jamais aucun parti n’a la majorité, car la majorité, c’est le peuple.
 
Cependant, au-dessus du peuple et de l’état, il y a une entité si puissante qu’aucun politicien n’ose lui demander des comptes, c’est la BNS (la Banque Nationale Suisse). D’ailleurs, l’adresse de la BNS c’est : « Place Fédérale 1, Berne ». Si on veut écrire à un parlementaire ou à un ministre, ce sera : Place Fédérale 2, Berne.

C’est vous dire la place de l’argent en Suisse, donc on connaît. La BNS n’a aucun compte à rendre au gouvernement, c’est une SA (Société par Actions), les cantons sont les actionnaires majoritaires, viennent ensuite les banques cantonales et des investisseurs privés. Le Président, Thomas Jordan est une sorte de Super Conseiller Fédéral, sauf qu’il ne conseille pas, il décide. Il pourrait payer la dette nationale en claquant des doigts, mais la dette du pays n’intéresse pas la BNS. Il se contente de verser chaque année quelques milliards aux cantons (les actionnaires), qui se gardent bien de dire un mot tant qu’ils touchent ces dividendes. Autrement dit, la BNS est toute puissante, elle fixe le prix du Franc Suisse, la politique monétaire, elle gère ses stocks d’or, de devises et d’actions, et fait même payer un intérêt aux riches étrangers qui veulent mettre leur fortune en sécurité en la convertissant en francs suisses.
 
La signature de Thomas Jordan est présente sur tous les billets de banque Suisse, je pense que c’est l’homme le plus puissant du pays. Les autres, les politiciens et le peuple se chamaillent dans le bac à sable avec leurs idées de droite ou de gauche, et la BNS est comme une maman, elle surveille juste que ça ne dégénère pas, et elle mène les affaires sérieuses du pays : Que l’économie tourne. Et lorsque le président de la BNS parle, comme ça engage une partie du monde, il est tiré à quatre épingles et gominé, il ne prend que très rarement la parole, et s'il le fait, c'est devant une forêt de micros. Il peut annoncer des trucs dingues qui engagent toute la zone euro du style : « On ne laissera plus acheter un euro à moins d’un 1,2 chf (l’euro était descendu à parité à cause de la crise Grecque), pour ce faire, la BNS rachètera de l’euro en quantité suffisante pour qu’il se maintienne à ce tarif, le tissus économique souffre trop de la force du franc. » Et lorsqu’un journaliste lui demande jusqu’à quelle quantité la BNS peut se permettre d’acheter de l’euro, il répond : « Illimité, nous ne laisserons plus un euro s’échanger à moins d’1,2 chf ! ». Et la notion d’illimité est très étonnante en économie, ça n’existe pas, mais il rachète quelques centaines de milliards d’euros et le franc se maintient à 1,2 pour 1 euro. Si la BNS met en vente les euros qu’elle a amassé, ce sera autre chose que les sanctions contre la Russie, l’euro s’écroule, c’est aussi simple que cela. Ensuite, lorsque Thomas Jordan a décidé que le tissu économique s’était adapté, il laisse filer le cours et le franc revient à parité sans dommages. Les riches étrangers qui auront placé leur fortune en Chf, même s’ils payent 1 % d’intérêt par année, auront gagné 20 % vs s’ils l’avaient gardé en euros. Mais si tout à coup, Thomas Jordan et son conseil d’administration pensent qu’il vaut mieux un euro faible et qu’ils mettent les provisions en cette devise sur le marché en quantité, il s’agira toujours d’offre et de demande, la BNS peut se permettre de perdre, de se recapitaliser, elle détient la planche à billet, donc les gains sont réels et les pertes virtuelles.
 
Du coup, quand on regarde la politique française, on est fasciné, c’est tellement personnalisé qu’on a l’impression qu’un sauveur ou un fossoyeur peut chaque 5 ans sortir du chapeau / des urnes…

Mais à la fin du compte, c’est toujours l’argent qui décide.

Vous avez un comique en France, il s’appelle Christophe Alévêque, et dans l’un de ses sketchs, il s’indigne : « On n’arrête pas de nous dire que l’argent circule, là, on ne sait pas trop…, MAIS QU’ON NOUS DISES OÙ IL CIRCULE, qu’on puisse installer des barrages filtrants ! »

Ceci dit, l’expression est correcte, il y a tellement d’argent qui circule, que certains, comme Pablo Escobar, savaient où, et lui il les a installé, ces fameux barrages filtrants. Vous serez étonnés dans ces rubriques de carême des exemples que je prends, mais certains idolâtrent sans vergogne Che Gevara ou Gandhi, mais l’un et l’autre scandalisaient quand-même les petits enfants, et je pense qu’aux yeux de Dieu c’est le plus grave, car c’est ensuite un énorme travail pour Dieu de réparer ces enfants, c’est pour cela que je ne veux pas minimiser les choses de cet acabit dont le clergé pourrait être coupable. J’ai connu et mangé au restaurant, ma femme et moi, avec un prêtre à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession. Il venait de mon diocèse, mais l’évêque l’avait refusé pour la prêtrise, selon lui parce qu’il avait fait une thèse sur le mouvement Lefebvriste, Ecône, qui est dans mon diocèse. Enfin, il disait que l’évêque n’osait pas le regarder dans les yeux pour lui signaler son refus, et il a finalement été consacré prêtre dans le diocèse de Mgr Rey en France. Mais comme je vous le dis, Mgr Rey ne pouvait se douter de rien, moi-même, qui m’intéresse aux gens, je lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Aujourd’hui, il dort derrière les barreaux et tant mieux, lorsque je sais ce qu’il a fait, il a détruit des jeunes vies que le bon Dieu aura énormément de peine à réparer. Ça c’est un réel scandale, ma petite chronique sexuelle en plein carême n'est pas un scandale, elle peut tout au plus être choquante, mais comme elle s'adresse à des adultes, il n'y a pas de scandale. Alors je vais prendre un exemple au parfum de scandale mais qui n'en est pas un, juste un type que mon paternel, pourtant diacre, et moderne, a déjà voué aux feux de l’enfer, Pablo Escobar. Pour parler d'argent c'est un bon exemple.

Je vais ainsi prendre des exemples étonnants, ici pour parler de l’argent et du plus loin où un homme seul peut aller pour cela, ou pour atteindre un idéal trop grand, un idéal qui nécessite énormément d'argent. Pour y arriver, Escobar fait des trucs atroces, mais il a tellement d'argent qu'il en profite et il construit l'église que sa mère avait promis à une sainte protectrice lorsque sa maman l'a protégé des bandits durant sa jeunesse dans son école où ils se sont tous fait tuer (les autres enfants qui n'étaient pas avec la maman de Pablo). Elle les a caché et demandé la protection de cette sainte, et promis que s’ils s'en sortaient vivants, elle construirait une église dédiée à cette sainte, puis elle a prié, les bandits étaient dans la salle de classe, ils ne les ont pas vu, et Pablo a tout fait en beau et en grand quand il en a eu les moyens pour construire l'église. Mais pour arriver là, et pour transformer tout le bidonville de Medellín en petites maisonnettes pour les pauvres, il a fait faire les plans, elles se construisaient au fur et à mesure, ça marchait, mais il devenait trop populaire (il est d'ailleurs élu député, tous les pauvres l'aimaient). Lui n’a pas de champs de coca, il ne s’occupe pas de botanique mais de circuits de contrebande et garanti la livraison, même si elle est saisie, il paye. Par contre, en échange il demande toujours combien de maisonnettes les expéditeurs vont financer dans le bidonville pour se servir de ses connections ? C'est jamais gratuit, il force la charité. 

La CIA envoie des armes aux Contras du Nicaragua pour se battre contre les Sandinistes ? Il fait détourner les avions chargés d’armes en payant les pilotes, les armes atterrissent en Colombie et il charge les avions avec ce que veulent les Contras (des commodités pour arriver à subsister dans la jungle), il arrose de cocaïne toute la côte est des États-Unis, mais pour sa famille, il créer un jardin d’éden à Las Napoles, en important plein d’animaux d’Afrique, même des girafes et éléphants, ainsi que des espèces rares de perroquets brésiliens, il a d'ailleurs envoyé son jet pour un seul perroquet très rare et impossible a exporter. Son fils lui dit qu’il devrait faire payer l’entrée mais non, c’est juste un magnifique parc naturel et c’est aussi pour les pauvres. A ses enfants, pour parler cocaïne, il montre le speech que Nançy Reagan a fait aux côtés de son président de mari où elle conclut : « … que toute la jeunesse ait le courage de dire non à la drogue ! ». A ses enfants il la présente comme une grande Dame de los Estados Unidos de América, et il fait jurer à son fils de ne jamais toucher à la cocaïne...

A l’heure d’aujourd’hui, l’argent c’est le business, sauf pour encore quelques pouvoirs forts comme les USA qui n’hésitent pas à faire des guerres pour de l’argent, les ressources dont ils ont besoin. Dans le cas un peu plus individuel de Pablo Escobar, il voit juste comment ça fonctionne et quand le gouvernement lui met des bâtons dans les roues, le seul dossier que la justice a contre lui est l’import de 14 kilos de cocaïne d’Equateur, mais ce n'est même pas une condamnation. Comme il n’arrivait pas à corrompre les juges de Medellín, il fait tuer les deux policiers qui l’ont arrêté et les charges contre lui sont abandonnées, ensuite il rachète le dossier et le détruit pour être sûr que personne ne tombe jamais là-dessus. Mais à peine député, le ministre de la justice a retrouvé le négatif de la pellicule de sa condamnation lorsqu'il avait 20 ans, il n'y avait pas de cocaïne en Colombie à cette époque, c’était cette arrestation pour ces 14 kilos. Le ministre de la justice a retrouvé le négatif et il enlève le voile d'un tableau et là il y a Pablo Escobar plus jeune, encarté par une photo de police en plein parlement !

Catastrophe personnelle pour Don Pablo, il fait éliminer le ministre de la justice et fait en sorte que le palais de justice disparaisse. Des guérilleros d’extrême gauche enlevaient, torturaient et demandaient des rançons pour les femmes ou les fils/filles des narcos et ses hommes ? Il capture le chef des guérilleros et ses lieutenants, règle le problème, hérite de l’épée de Bolivar, et paye pour qu’ils attaquent le palais de justice et y mettent le feu, l’armée réagira sans doute, mais elle n’aura qu’à tirer sur le palais de justice avec les communistes à l'intérieur, comme ça c’est liquidé. Tout est réglé de ce côté, c'est les marxistes qui sont impliqués, c'est plus commode, et avec des promesses de financement, ça passe, parce qu'il sait que quelque soit le bord politique, tout le monde aime l'argent, donc tout va bien, il est blanc comme coke, mais à la fin, il fait tout de même tuer ces leaders du mouvement M19 qui avaient torturés les familles de ses hommes. Tout est bien qui fini bien, il garde l’épée de Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar, surnommé El Libertador, que ces voyous de marxistes avaient volé ! L'épée du fondateur de la Colombie est aussi de l'argent, une monnaie d'échange pour négocier avec le président.

Il avait fait construire 500 maisonnettes, ça a été jusqu’à 3000, mais dans l’illégalité totale, il avait fait fi de toutes les règles d’urbanisme, comme tous les habitants de ces bidonvilles, l’état lui a mis des bâtons dans les roues, l’a humilié face au parlement, et signe un traité d’extradition avec les États-Unis ? Bon, pour le traité d’extradition, l’armée colombienne a bombardé avec ses propres chars le palais de justice et la moitié des juges de la cour suprême ont été éliminés, le traité n’existe quasiment plus, et en 1989, il fait place nette pour l'élection présidentielle en faisant assassiner 3 des 5 candidats qui lui conviennent le moins. Voilà, avec de l’argent, on peut faire tout ça : De l’argent ou du plomb, sa devise, était de fait un système de corruption obligatoire. Mais le président veut faire réactiver le traité d’extradition sous la pression américaine, alors il entre en guerre contre le gouvernement. Comment peut-on faire une chose pareille ? - Toujours avec de l’argent !

Il était beaucoup plus organisé que les voyous des banlieues que la police française craint, alors toutes ces armes qui avaient été livrées par la CIA, il les a distribué dans les bidonville où le gouvernement avait mit un terme à ses histoires de maisonnettes, et il a fait une liste de prix : 500 dollars pour un policier, 1000 dollars pour un commissaire, et plus si juge, député ou ministre, il se fichait de l’argent. Selon son comptable, il dépensait 1000 dollars par mois en caoutchouc pour emballer les billets de banque et les stocker, mais il en perdait tout de même environ 10 %, grignotés par les rats. Il exportait des tonnes de cocaïne par jour à l’international, tous les cartels colombiens lui versaient un tribu allant de 20 à 35 %, et tous savaient qu’il préférait discuter calmement et payer plutôt que tuer, toujours sa devise : « L’argent ou le plomb », et il semble que tout le monde préférait l’argent, jusqu’aux plus hauts degrés de l’état. Pour les présidents, il assurait le coup en finançant les campagnes des deux potentiels vainqueurs en s’arrangeant que la remise des mallettes soit filmées pour rappeler ces Messieurs à son bon souvenir. En 1989, le magazine Forbes dresse une liste des 227 milliardaires mondiaux et il est classé 7ème. Il construit des terrains de foot, des infrastructures sportives pour les pauvres, des églises, des écoles, et il corrompt tout le monde. Voilà comment on peut déclarer la guerre à un gouvernement, c’est le pouvoir de l’argent. Les voyous de banlieue défendent leur barre d’immeuble, Don Pablo défend le 80 % du trafic international de cocaïne et tout le monde lui est redevable, même Frank Sinatra, qui est un point de chute aux USA. Mais il utilise tous les moyens pour acheminer la drogue aux USA, y compris des agents de la CIA et des militaires américains (plus grands avions), il envoie la poudre et reçoit les dollars et les armes destinées à ces Contras du Nicaragua, il exporte aussi par voie maritime, achète une île pour transférer la marchandise et finance quelques dictateurs d’Amérique centrale (comme les américains finalement, mais pour d’autres raisons, lui c’était pour assurer les transits), sans compter ses petits sous-marins. Il a amassé 30 milliards de dollars, soit 30 grands camions bâchés et bourrés de liasses de 100 dollars qui se suivent sur la route, voilà pour l’image et voilà ce qu’est l’argent.

L’argent ce n’est que cela, un moyen, des billets de banque en nombre suffisant permettent de faire n’importe quoi, Georges Soros a pu mettre en difficulté la banque centrale anglaise dans les années 80 en utilisant des systèmes de leviers boursiers, Escobar peut faire tomber un gouvernement en utilisant les pauvres, et si Thomas Jordan décide qu'une zone euros chaotique est plus profitable pour l'économie suisse, il peut mettre le chaos (ce n'est pas dans notre intérêt), c'est juste pour montrer qu'avec ce moyen, dépend à quel niveau on se situe, on peut changer beaucoup de choses. Le reste n’est que détails, je me souviens, lorsque j’étais enfant, en été, durant les vacances de notre curé de paroisse, il y avait Don Carlos qui remplaçait, il s’occupait d’une petite paroisse rurale en Colombie et trouvait immoral que ses paysans de paroissiens cultivent de la coca, alors il nous a raconté qu’il a cherché à discuter directement avec Don Pablo (c’était son surnom), et un curé de jungle qui veut lui parler, voilà qui intéresse le gaillard. Il se pointe avec trois hélicoptères, le sien et ceux de son escorte, le padre lui demande l’autorisation pour planter des haricots noirs à la place de la drogue, Pablo trouve l’idée très bonne (il s’en fiche, la moitié de la drogue vient du Pérou, 30 % de Colombie, et 20 % de Bolivie), le padre Carlos lui accorde une bénédiction, et il n’y a aucun problème pour les paysans, qui plantent de l’haricot noir sous les conseils du curé, mais ils arrachent tout l’année suivante pour replanter de la coca, deux fois plus rentable que les haricots pour moins de travail. Ça c’est l’argent qui le veut ainsi, le monde tourne autour de l’argent, Pablo vend par tonne une marchandise qui est revendue 100 dollars au gramme. Une entreprise peut tourner parfaitement bien avec un rendement de 100 %, le cartel de Medellín rapportait 20’000 %, c’est à dire que pour 1 dollars investi dans ce business, il en gagnait 200, c’était l’entreprise la plus rentable du monde avant Wathsapp.

Mais avec une devise comme : « mieux vaut une tombe en Colombie qu’une prison aux USA », l’extradition était sa hantise, il avait financé les campagnes électorales pour revenir sur ce traité d’extradition, mais le président ne voulait rien savoir, alors il a commencé avec les bombes. Comme il le disait lui-même, après 2 ou 3 explosions, les colombiens vont réclamer ma peau coûte que coûte au gouvernement, mais n’ayez aucune inquiétude, après une douzaine de bombes (camions piégés), ils diront au gouvernement : « Donnez à Escobar tout ce qu’il demande, pourvu que ça s’arrête. » Il était très populaire auprès des pauvres et provoquait les explosions dans les quartiers de la bourgeoisie, mon ancien médecin, d’une grande famille colombienne n’aimait pas du tout Pablo Escobar, mais encore aujourd’hui, il garde une bonne image auprès d’une partie de la population pauvre. Après une dizaine d’explosions, le gouvernement lui a donné carte blanche pour se construire une prison sur une montagne en surplomb de Medellín, l’armée se contentant d’en garder la route d’accès.

Dans cette prison baptisée : La Catedral, le dimanche était consacré aux familles, la sienne et celles de ses hommes montaient là-haut et tout se passait bien, jusqu’à ce que deux barrons de la drogue n’acceptent plus de payer le tribu sur les routes d’export internationales. … donc l’argent ou le plomb ? Ceux-là on choisit le plomb, alors lorsque les militaires se sont aperçu que des gens importants disparaissaient dans cette prison, ils l’ont prise d’assaut. Escobar avait bien entendu un plan de fuite, mais à partir de là ça a été la guerre. Georges Bush et divers présidents ont participé au sommet de Carthagène en 1990, et ça devient si intense que les américains lâchent des groupes pires que le cartel de Medellín (des soldats US d’élites), il s’ensuit 25’000 morts en 1991 et 27’000 en 1992, notamment grâce au système de primes Escobar, et il a une espèce d’armée qui le protège de plus de 3000 hommes qu’il finance, mais il sait qu’il ne pourra pas gagner la guerre avec sa famille près de lui. Il les envoie en Allemagne pour avoir les mains libres afin de terminer cette guerre, il sait qu'il a assez d'argent pour la gagner (tout en cash/or/diamants, des camions et des camions planqués partout), son homme de confiance a tué tous ceux qui ont transporté et caché là, mais lui il sait où c'est et là il va donner sa mesure ! 

Mais les américains sont dans le coup, exigent des allemands qu'ils renvoient la famille, les allemands ne veulent pas, ils ne sont poursuivit pour rien, nulle part, il n'y a pas de raison de ne pas les laisser entrer s'ils ont le visa. Mais les américains sont assez persuasifs, et après 2 jours de pression avec cette famille dans un bureau des douanes de l'aéroport de Frankfort, les allemands les renvoient à Bogota, et là il sait que c'est la fin, sa famille est... "séquestrée" invitée dans le plus grand hôtel de la ville, tout le dernier étage est bunkérisé, personne ne sort (CIA, DEA, polices colombienne et groupe paramilitaires, tous ceux qui veulent tuer Pablo), et tout est aux frais de Madame Escobar, qui n'a presque plus rien, qui n'est que trentenaire, et elle l’aime encore aujourd’hui. Peut-on reprocher à quelqu’un d’aimer ? C’est une très bonne femme, elle a été invitée par Cyril Hanouna il y a quelques semaines. Elle peut tout dire sur Pablo sauf qu'elle ne l'aime pas, elle l'aime. Son fils Juan Pablo aussi, j'ai lu son bouquin, il ne cache rien sur son père, mais il l'aime, toute sa famille l'aime et lui il est complètement fou... Mais pour sa famille, Pablo leur offre un autre monde que la drogue et la violence, les pauvres c'est autre chose... Mais il est complètement taré, et s'il s'occupe bien de ses enfants, les seules fois que son fils a vu son père prier, c'était dans son lit, sous le crucifix et la vierge en tête de lit conjugal, prosterné, mais comme le publicain au fond du temple, sous une couverture, parfois il sanglotait, parfois un chapelet dépassait, mais il n'a jamais vu son père prier en vrai. Et sa mère ne parle pas de ça avec les animateurs comme Cyril Hanouna, elle dit juste qu'elle l'aime, c'est tout, mais elle veut bien raconter qui il était. Elle est maladroite et ne peux pas raconter à Hanouna comme je synthétise là, alors ce n'est pas très clair, le public ne saisi pas bien.

Bref, à la fin, il y a sa famille, il sait que toutes les lignes de l'hôtel sont sur écoute, il sait parfaitement combien de temps il a le droit de parler avant de se faire repérer (la seconde précise), il l'utilise le moins possible, il préfère les pigeons voyageurs, et là on se retrouve avec des agents américains entrain de flinguer des pigeons dans la jungle colombienne pour voir s'ils ont des messages accrochés aux pattes… Mais en ce moment, il n'est plus question de pigeons, il passe quelques coups de téléphones brefs, mais à la fin il s'en fiche, il doit sentir, entendre chacun des membres de sa famille, il sait qu'il est foutu mais tant pis, il se concentre sur chacun d'eux, ils sont étonnés (mais il est toujours rassurant : ne vous inquiétez pas, j'ai un plan, j'ai tout prévu, aucun soucis), et quand sa famille est rassurée, il peux les avoir et c'est bon, et tant pis s'il se fait tuer !

Il se fait tuer à cause de ça.

Après sa chute, les autres barons ont convoqué Madame Escobar pour lui annoncer qu'ils allaient devoir tuer son fils, mais le cartel de Cali avait mit au point un appareil d'écoute téléphonique, et ils passaient la bande à leur propre femme pour montrer comment était Madame Escobar, ils avaient beaucoup de respect pour elle, mais Juan Pablo, du haut de ses 17 ans, avait juré face journalistes qu'il vengerait son père, ils ne pouvaient pas prendre ce risque et devaient le tuer. Sa tente, la sœur de Pablo avait volé tout l'argent qu'il avait caché dans le ranch de las Napoles, un camion plein, bourré jusqu'au toit, quasi sur l'essieu quand il est parti. Grace à l'Amour de cette Dame, les barons de Cali ont laissé la vie au fils, mais lui ont prit toutes ses propriétés, se les partageant avec les politiques, et elle a fini dans une prison en Argentine sous un faux nom (à cause d'un type zélé qui l'avait reconnu).

Voilà ce qu'est l'argent, des montagnes de liasses avec lesquelles on peut faire n'importe quoi, même déclarer la guerre au gouvernement, utiliser les marxistes en Colombie, ceux de Pinochet au Chili, le général Noriega au Panama pour le transit, les américains l'utilisent aussi pour le canal et endiguer ces communistes, tout le monde veut soit l'argent, soit le pouvoir, soit la puissance.

Comment juger un fou pareil ?

Moi je laisse ça à Dieu.

Personnellement, au niveau de l'argent, j'ai été deux fois moins bon que Pablo Escobar, j'ai essayé deux trucs : Le premier c'est d'avoir acheté un ticket de loterie, je crois qu'il y avait un tirage à 2 millions, j'ai mit 2 francs et des numéros au bol en disant au bon Dieu : Si je gagne, je ne récupère même pas les 2 francs, j'envoie tout chez Mère Teresa.

Mais j'ai perdu, pas la bonne méthode, du coup j'avais lu dans la bible que le Christ en Personne avait donné un conseil de placement au jeune homme riche : "Donne tout aux pauvres, tu recevras le centuple déjà sur cette terre et tu amasseras un trésor au paradis." Le placement semblait prudent vu l'instigateur, j'ai regardé ce que j'avais en banque, mais j'étais apprenti géomètre et ne gagnait pas tant lourd. J'avais 2000 francs, environ 4 mois de salaire d'apprenti, j'ai fait le calcul du centuple et le rendement m'a semblé très intéressant. Mon paternel n'en croyait pas ses oreilles et m'a envoyé en discuter avec le curé, qui m'a presque traité d'hérétique, il s'était imaginé un truc compliqué, du genre le centuple en grâces sur cette terre et je ne sais pas trop quoi au Paradis. Moi je voyais ça plutôt comme un conseil de thread, je me suis rendu compte qu'ils ne croyaient pas vraiment à ce que Jésus racontait dans Ses évangiles, alors j'ai tout envoyé chez mère Teresa. Lorsque j'ai eu 25 ans, que j'étais marié et que j'avais un petit enfant, j'ai reçu le centuple = 200'000.-chf, j'ai pu acheter une maison en faisant une petite hypothèque. Mais ça a été très dur pour celui qui a donné, il a même dit à ma femme : "Ton mari veut me voler 200'000 francs !", mais elle ne savait pas de quoi il voulait parler, et moi je ne lui ai pas dit grand-chose, en fait il n'avait pas le choix, mais c'était si dur de se séparer de cet argent qu'il a préféré me donner un terrain de la même valeur, c'est très étonnant comment fonctionnent les choses, et de voir des gens se triturer les méninges et englués, ils ne peuvent pas faire autrement, c'est assez dramatique pour eux. Enfin, tout ça pour dire qu'en matière d'argent, Jésus a de meilleurs conseils que les traders de Wall Street, même si Escobar a fait mieux. Mais bon, quand on est aussi basique que moi, et qu'on ne se pose pas de questions, Il ne m'a jamais fait faux bon. C'est pour cela que je finance sans m'inquiéter d'aucune manière cette famille au Sri Lanka dont le père voulait aller bosser au Qatar pour le mondial (pour ceux qui n'ont pas lu la chronique de présentation).

Aujourd'hui, je ne réfléchis plus comme cela, je sais juste que si je donne je reçois tout ce qu'il nous faut en retour pour ma famille. Sur ce plan là, je suis très décontracté car si même les cheveux de ma tête sont comptés, pourquoi voudrais-je m'inquiéter pour des choses comme l'argent ?

Par contre, je sais depuis toujours le pouvoir que donne l'argent, sous quelque forme que ce soit, ça s'appelle du pouvoir d'achat, et c'est important, il permet d'accéder à tout. En Inde, tout servait de pouvoir d'achat, car la civilisation était partout, un appareil photo c'était du pouvoir d'achat, comme une carte Visa, Américan Expres, des roupilles ou des dollars, ou de l'or, des pierres, n'importe quoi.

Mais lorsque j'ai rencontré ma femme, derrière le rideau de fer, on était une équipe de suisses catholiques allés en Hongrie pour "retaper" un centre pour handicapé, j'avais une 2cv jaune et noire, je bossais dans la maçonnerie, et j'étais un hippie. Le dernier week-end, le curé qui était avec nous, nous a emmené de l'autre côté de la frontière, dans la partie hongroise de la Slovaquie. On arrive là le samedi, il devait y avoir une traductrice en français, mais elle s'était cassée la jambe le matin même. Alors il y avait une jolie petite traductrice en allemand pour une douzaine de suisses, et j'ai hérité d'un jeune traducteur anglais avec 2 autres suisses qui ne parlaient pas allemand. Je suis allé au plus rapide : Bancomat ? Guichet de change ? Dollars ? Francs Suisse ? Florin hongrois ? Rien ! Pas un bancomat à l'horizon, aucun pouvoir d'achat, ils étaient quand-même à la rue après la chute du mur. Enfin bref, je ramasse mon traducteur et je vais changer 100 francs dans une pizzeria, mais le patron refuse. Mais je n'ai pas besoin qu'il me change 100 francs, j'ai juste besoin qu'il me donne assez de couronnes Slovaques pour qu'on puisse passer une bonne soirée avec un groupe de jeunes. Alors j'ai calculé mon cours en me basant sur le prix des pizzas et des bières, et le patron m'a donné assez de couronnes pour passer une très bonne soirée.

Lorsque je suis revenu, ils tournaient autour de cette jolie petite traductrice, j'avais perdu un peu de temps à chercher du pouvoir d’achat, mais eux en avaient perdu à faire les jolis cœurs, j’ai offert la fin d'après-midi et la soirée, et je me suis rendu compte que la jeune et jolie traductrice était aussi intelligente : elle connaissait la valeur de 100.-chf suisse !, et je pense que certains n’ont pas apprécié cette fin d’après-midi puisque l’un d’eux a mit un spaghetti dans mes cheveux lorsque j’ai retiré mon bandana lors du repas communautaire. Lorsque j’ai vu arriver cette jeune traductrice qui traduisait dans une langue dont je ne captais rien, et qu’elle a tendu le bras en avant vers mon front, je me suis demandé si elle voulait me faire une bénédiction… ??!, mais elle voulait juste enlever le spaghetti qu’on m’avait mit dans les cheveux ;-) , en tout cas, il semble que la jolie jeune traductrice ait apprécié la soirée, car elle m'a ensuite offert 4 enfants ;-)

Voilà, il était nécessaire que je vous donne un point de vue décalé sur l'argent, car dans ma prochaine rubrique de carême, qui est déjà quasi prête, je vais vous emmener dans un endroit où l'argent n'a quasiment plus cours, je ne parlerais pas d'Escobar, mais la grande violence qui règne là-bas, au fin fond du fin fond, là où il n'a a plus de police si de tribunaux...

     

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