Cher Roger, les catholiques progressistes que vous fréquentez ne me semblent pas du tout représentatifs de l'archétype du catholique progressiste.
Votre définition suivante du catholique progressiste me semble totalement fausse :
Aimer le prochain n'a guère de portée individuelle car sauf à être Bill Gates vous comme moi ne pouvons pas vraiment venir réellement au secours de tous les malheureux du monde.
Et c'est même exactement le contraire. Pour un catholique progressiste, le commandement d'aimer son prochain comme soi-même s'applique hic et nunc et quels que soient ses revenus - on a toujours plus pauvre que soi.
Dans la pratique, le catholique progressiste est généralement aisé et il effectue concrètement des dons financiers importants (pas une piécette, comme un sermon scandaleux transmis sur le FC le suggérait, de plus sans être catégorique. De mémoire c'était même une question du genre "faut-il ou non donner une piécette pour accomplir son devoir de charité", et la morale c'était faites attention qu'à force de donner des piécettes vous ne puissiez plus "tenir votre rang").
Et surtout, le catholique progressiste donne significativement son temps personnel. Il va tenir des soupes populaires, donner des cours, visiter des malades, des prisonniers, accompagner des alcooliques etc.
Et malheureusement le fil récemment ouvert par XA pour recenser les associations tradis s'occupant de charité concrète de ce type n'a pas rencontré un immense succès. Certes ces initiatives existent réellement, il y en autour de chaque apostolat significatif, mais elles ne semblent pas, vu de loin, constituer quelque chose d'absolument existentiel pour un tradi. Sur le FC, un fil sur une nième erreur de traduction plus ou moins hérétique du missel de Paul VI aurait eu beaucoup plus de succès.
Et donc le catho progressiste se sent pleinement sûr de lui pour dire qu'il est vraiment catholique, lui, et il assiste oui à des "messes" qui sont des rassemblements fraternels de façon parfaitement assumée - et il est révolté par ces tradis qu'ils perçoit comme étant parfaitement secs de cœur, qui ne se serrent même pas la paluche pendant la messe, bien raides comme des piquets les uns à côté des autres sans se regarder une seconde. Du coup, quand François veut supprimer ce que le progressiste perçoit comme un rassemblement de piquets, le progressiste pense que c'est un service à rendre auxdits piquets.
Voilà cher Roger, en fonction de mon expérience personnelle de cathos progressistes différents des vôtres ! Merci en tous cas d'avoir initié ce fil.
Bonne journée