Et qu'en avez vous pensé? Cette question me permet pertinente dans la mesure où tous les médias ne tarissent pas de critiques contre ce film. PAr exemple cet article de TF1 d'une mauvaise fois parfaite: pour discréditer Nicolas de Villiers qui se défend d'avoir voulu faire un film avec un message politique, le journaliste cite un historien des plus objectifs puisqu'il a écrit un livre contre le Puy du Fou...

Tourné sur le site du célèbre parc vendéen, le long-métrage interprété par Hugo Becker est sorti mercredi dans toute la France.

Il met en scène le destin de François Athanase Charrette de La Contrie, chef de file de l’insurrection vendéenne contre l’armée républicaine.

Descendu par la critique et attaqué par les historiens, il n'a pas franchement rempli les salles.

C’est un film "inédit", dans son sujet comme dans son financement, qui a débarqué ce mercredi sur les écrans. Inspiré d’un spectacle joué au parc du Puy de Fou, Vaincre ou mourir raconte le combat de François Athanase Charrette de La Contrie, le chef de file de l’insurrection vendéenne contre l’armée républicaine, qui sera fusillé en 1797 après trois ans de batailles sanglantes.

Tourné sur place pour un budget de 5 millions d’euros, avec le soutien de StudioCanal, le film de Paul Mignot et Vincent Mottez a été co-écrit par Nicolas de Villiers, à la tête du parc qui a battu l’an dernier son record de fréquentation avec 2,34 millions de visiteurs. "Les gens vont venir parce qu'ils font confiance à la marque Puy du Fou, plus que pour le film lui-même. Même si je suis convaincu que le film est bon", déclarait-il en décembre dernier à Puremédias.

Verdict ? Sorti sur 188 copies dont 7 à Paris, Vaincre ou mourir affiche 32.271 entrées au terme de son premier jour. Un chiffre à prendre avec des pincettes puisque 25.891 entrées ont été réalisées lors des avant-premières qui se tiennent depuis le mois de décembre. Au final, c'est donc une moyenne de 34 spectateurs par écran qu'il a attiré mercredi.

Emmené par Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade ou encore Grégory Fitoussi, le film n’avait pas franchement enthousiasmé la critiqué. Le Monde déplore "une bouillie audiovisuelle qui égrène tous les poncifs les plus éculés du film historique, remuant son imagerie christique et viriliste à coups d’effets visuels d’un autre âge".
"Si mauvais que même les royalistes détesteront"

Pour Libération, qui lui a consacré sa une avec le titre choc "Le Puy du Fourbe", Vaincre ou Mourir est "un étrange objet à thèse tout entier engagé dans la défense du ‘c’était mieux avant’ (quand la France était une monarchie catholique), voulant tour à tour nous faire croire qu’il est un film et un docu-fiction soucieux de véracité historique."

Pour Première, Paul Mignot et Vincent Mottez signent "une fresque historique qui se voudrait épique, mais qui ne parvient qu'à faire de son propos réac le cache-misère de son cruel manque de moyens". De son côté, Télérama estime que le résultat est "si mauvais que même les royalistes détesteront".
Hugo Becker joue François Athanase Charrette de La Contrie, chef de file de l’insurrection vendéenne contre l’armée républicaine
Hugo Becker joue François Athanase Charrette de La Contrie, chef de file de l’insurrection vendéenne contre l’armée républicaine - Saje Distribution

Si Nicolas de Villiers se défend depuis le début d’avoir une ligne politique, ce n’est pas l’avis de l’historien Guillaume Lancereau, co-auteur de l'ouvrage Le Puy du Faux - Enquête sur un parc qui déforme l'histoire. "Le film porte une vision anti-républicaine, catholique et royaliste de l'histoire", a-t-il expliqué à l’AFP.

En parlant d'une volonté "d'extermination" des Vendéens, en mettant en scène "les valeurs aristocratiques omniprésentes, la parole donnée et le sang versé" ou encore en présentant le peuple comme à la recherche d'un chef salvateur, il propose une vision "politiquement orientée", s'inquiète-t-il.


Il faut également souligner que Vaincre ou Mourir est distribué par Saje Distribition, une société dont l’objectif est de promouvoir des films "basés sur la foi", souligne son dirigeant, Hubert de Torcy, qui vise un public de "niche" chrétien, "pas hyper cinéphile" mais intéressé par "tout ce qui touche à la foi".

Ces derniers mois, Saje Distribution s’est occupée de la diffusion sur C8 de Unplanned, un film américain anti-avortement qui a provoqué l'émoi de nombreux téléspectateurs. Mais aussi de la sortie ciné de Reste un peu, le film de Gad Elmaleh sur sa conversion au catholicisme. Si ce dernier a attiré près de 500.000 spectateurs, Vaincre ou Mourir aura sans doute du mal à franchir la barre des 100.000 entrées, l’objectif annoncé par ses producteurs.

Jérôme VERMELIN

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