C'est surtout à partir de Scaramelli, au XVIIIe siècle, soit bien après Trente et les premières réalisations de la réforme tridentine, que l'on s'est mis à séparer l'ascétique de la mystique. Garrigou-Lagrange en parle assez bien :

Par une crainte parfois excessive du quiétisme, qui jeta le discrédit sur la mystique, bien des auteurs au XVIIIe siècle et au XIXe siècle suivirent Scaramelli, qui régna parmi eux. À leur point de vue, l'ascétique traite des exercices qui conduisent à la perfection selon la voie ordinaire, tandis que la mystique traite de la voie extraordinaire, à laquelle appartiendrait la contemplation infuse des mystères de la foi. [...]
Pour ces auteurs, l'ascétique n'est pas seulement distincte de la mystique, elle en est séparée ; elle ne lui est pas ordonnée ; car la mystique ne traite que des grâces extraordinaires qui ne sont pas nécessaires à la pleine perfection de la vie chrétienne.

Réginald Garrigou-Lagrange, Les trois âges de la vie intérieure, prélude de celle du Ciel, Quentin Moreau, 2022, p. 15-16.

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