Une toujours aussi excellente Philippine de Saint-Pierre (il faut la voir entretenir Otto de Habsbourg...).
Et très belle réalisation.

KTO

Le jour des 80 ans du cardinal, qui plus est affaibli, KTO ne peut pas non plus lui entrer dans le chou ou lui demander pourquoi il était si filandreux face à Elkabbach en pleine manif pour tous (désolé de ne pas vous fournir les liens...).

Tincq a pondu une biographie honnête de son ancien ami Lustiger, Fouilloux en a rédigé une, remarquable, de Tisserant. Je doute qu'il y en ai jamais une sur ce cardinal...

L'attaque de Philippine est involontairement acide...

Le courant Lustiger est tout de même étonnant à suivre. La liturgie n'est pas du tout leur affaire comme les beaux ornements (le fameux encensoir concentrationnaire de Notre-Dame, les zombies en bleu, l'autel atroce de la croisée...) et on sait combien l'arrivée de communautés traditionnelles était sous Lustiger et son successeur auraient été une atteinte à leur mainmise diocésaine. C'est Mgr Aupetit qui a mis fin au cirque de St-Merry, seulement.
L'école Notre-Dame aurait pu encore mieux tourner. Ces prêtres sont solides, wojtyliens si l'on veut, mais ils n'ont pas suivi le tournant de Benoît XVI.

Suis-je irrespectueux en disant qu'être archevêque de Paris, placide, permet de laisser la machine tourner, puisqu'on aura toujours l'illusion que les églises sont pleines, alors que G. Cuchet a montré que de longue date Paris a une faible pratique.

Il est venu jusqu'à mes oreilles que lorsque le cardinal accepta de donner à la Cté St-Martin une église dans le Marais, ledit cardinal ajouta : n'envoyez pas vos plus beaux prêtres...

J'aime cet humour.

Le cardinal faisait ses retraites à Fontgombault. On aurait voulu que cela se voit aussi dans sa pratique...

Qui a retenu quoi que ce soit de sa présidence de la CEF ? Il n'est pas aisé de parler dans les médias, mais quand Decourtray et Lustiger passaient à l'Heure de Vérité, on "imprimait" et les journalistes se tenaient sur leurs gardes, comme Mitterrand. Hollande put dormir tranquille avec un tel archevêque.

J'apprécie beaucoup ces entretiens en fin de vie, après des responsabilités, que cela soit celle d'un prêtre ou d'un évêque. Le cardinal n'a jamais beaucoup visité son titre romain, or depuis Paris, il est facile d'aller à Rome. Et Rome, pour un cardinal... Philippine le flatte en disant qu'il a bien connu les trois derniers papes. Le cardinal n'est pas un homme de la curie.

Le concile n'a rien déclenché selon le bon cardinal, mais l'exode et l'industrialisation. Il n'a pas lu Cuchet et il se dédouane à peu de frais. C'est la faute des autres...

Le concile lui a fait prendre conscience que l'Eglise était enfin universelle. Eh ben...

Ordonné prêtre en 1969.

Il loue la souplesse et l'adaptation des chrétiens quand la religion a changé (c'est lui qui le dit !). Il fallait surmonter les habitudes... Eh ben.

Il donne un témoignage qui pourra intéresser l'historien des paroisses parisiennes durant le concile (Luc Perrin, je dois préciser, même pour ceux qui n'ont pas lu son livre).

Au sujet des JMJ de 1997, il réécrit l'histoire. L'épiscopat ne croyait pas du tout à sa réussite et certains espéraient même sa défaite (sans parler des tradis qui conspuaient le pape, disaient qu'on couchait et distribuaient des préservatifs dans les veillées, que c'était une séance superficielle...). Beaucoup sont venus, comme moi, pour le pape et chercher de l'oxygène, et nullement pour rencontrer des jeunes d'ailleurs. Et on venait soutenir le pape, levier contre un certain épiscopat. Si le pape avait envoyé un légat, qui serait venu à Longchamp ? Le diocèse de Langres n'organisa qu'un bus pour Longchamp ! Et deux pour la messe de Reims en 1995 (soit autant que les deux bus organisés par votre serviteur). Il ne fallait surtout pas se rendre dans ces lieux de perdition en présence de méchants papes réactionnaires.

Un cardinal ne peut pas être mauvais quand il cite Bernanos, cela change des évêques qui ne citent jamais les romans et les livres qu'ils n'ont pas lus.
Le cardinal est encore dans l'interprétation sociologique de la pratique d'antan, qui a été remplacé par un choix et une foi adulte. C'est pénible.
Dans tous les milieux, passé un âge, on ne peut désavouer toute sa vie et la regarder lucidement. Mgr Gaidon, dans ses mémoires, a eu le courage, lui, de dire qu'il a manqué de courage et n'a pas été à la hauteur, en reprenant des actes bien précis (dois-je fournir le titre ?).

Il parle du "pansexisme" de la société pour dégonfler un peu les crimes dans l'Eglise : cela va être compliqué de le suivre... Des gestes qui autrefois seraient innocents, seraient coupables... Si un prêtre met la main sur l'épaule de mes enfants, je ne vais certainement pas le lui interdire. Le cardinal a été trop allusif et je redoute de comprendre la ligne de défense, cette fois encore au-dessous de ce qu'on attend.

Le prêtre est préposé à la vie sacramentelle des fidèles, dixit.

J'ai souvent entendu autre chose et bien des évêques ne diraient pas cela sur un sujet aussi capital.

Je vous laisse entendre ce qu'il dit des évêques...Il dit avoir passé 90 % de son temps dans des conseils.
On aurait pu espérer davantage de place pour la prière, l'étude, les confessions dans sa cathédrale, la liturgie, les visites des presbytères et des vieux prêtres...

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