sans en profiter pour grogner sur quelqu'un ou sur un système ?
Et dire que je me plains de lycéens qui n'ont jamais entendu parler de féodalité, d'orthodoxie, d'hégire...
Une anecdote : nous sommes en juillet 1962
- Que penses-tu de l'indépendance de l'Algérie ?
- Ben, que si les Algériens ne veulent plus d'un gouvernement français, ils ont raison de choisir, et c'est mieux de les laisser faire.
- !!!!
Et le père poursuit son silence exaspéré, il fulmine :
- Encore une fois, tu t'es laissé avoir par des profs, qui ne lisent que le journal "Le Monde" !
C'est bien le même ton que souvent le vôtre, non ?
Contexte : la demoiselle avait 11 ans, son père était revenu d'Algérie, blessé dans son âme d'officier par ce qu'il avait vu, dans les villages du désert au Sud, vu mais jamais raconté à ses enfants. Elle avait vécu avec la crainte qu'il fut, comme d'autres proches de lui, tué ou blessé là-bas, où il était parti pendant 6 ans, avec de très rares permissions pour revenir en famille.
A l'école ? personne ne lui avait parlé de l'Algérie, seuls de vagues paroles ou titres de journaux à la maison ou dans la rue lui disait que la question était sur le tapis pour préparer la suite de l'Algérie. Elle ne savait pas non plus ce que "le Monde" signifiait, à par que c'était un quotidien qui avait un autre avis que "le Figaro" ... Demoiselle vive, brillante, serviable, enfantine, et appliquée à vivre droitement.
Alors, pourquoi grogner sur elle qui "s'était laissée" endoctriner ? Complètement à côté de la plaque. Et elle resta ainsi, sachant la douleur du sujet chez son père, elle ne posa jamais aucune question, pas avant de rencontrer des gens plus éloignés de la sensibilité qu'elle percevait si écorchée.
Vos élèves ?
Ont-ils rencontré des gens qui ont désiré leur raconter ce qui est ? Si pas, n'est-ce pas à vous de les initier ?
Aimablement ! En écoutant leur désir, leur bonheur d'apprendre ce qui ne leur a pas été dit.
Je vous souhaite de comprendre, de ressentir cela.
Un enfant a soif, faim. Il est criminel de les sous-alimenter. Dans la Foi, dans la rencontre de Dieu, dans la lecture de la nature "Ce livre où Dieu parle", dans les choix intérieurs pour grandir en Dieu aussi.
L'anathémiser, le moquer, ou lui dire "Tu aurais dû savoir", n'est-ce pas identique à lui envoyer une gifle s'il a tourné l'oreille au moment de l'Elévation ?
Je remercie Dieu pour les gens rigides, matérialistes, et râleurs que j'ai vus si souvent. Sans eux, aurais-je eu envie de voir d'autres choses qui illuminent les jours terrestres ?
Sans ténêbres, pourrons-nous détecter les lueurs ?
Sans l'imparfait, pourrions-nous repérer notre envie du parfait ?
Je vous souhaite de donner tout votre savoir, avec écoute et bienveillance, sans passer par la case "je rouspète" d'abord, ou sa voisine : "les autres, y devraient savoir que ..."
Tout ceci aimablement, car je vous souhaite de tout coeur la force d'acquérir cette douceur qui écoute et qui sait renseigner juste.
Fin de mon petit sermon matinal
Avec mes bonnes salutations
Glycéra