Vous soulevez, avec Versailles, un cas intéressant, cher Alexandre, où un ancien diocèse, pourvu d'un propre diocésain "traditionnel", c.-à-d. d'avant 1960 (pour simplifier), a subi des pertes territoriales (ou des gains, le cas échéant), disons au moins de fait, suite à des démembrements survenus pendant ou après la réforme liturgique dans l'Église conciliaire.
Ce problème concerne surtout les desservants "traditionnels" diocésains, ou les desservants ex-ED, officiant dans un diocèse particulier, dans l'obédience conciliaire, et qui désirent appliquer les propres diocésains (ce qui est a priori strictement obligatoire).
(Dans mon "obédience", si vous me permettez, et de ceux qui ignorent comme moi en pratique ce qui s'est passé après 1955 en matière liturgique [je m'en suis expliqué ailleurs dans ce Forum], et 1958 en matière canonique, ce problème ne se pose évidemment pas, mais on compatit charitablement avec les adeptes de l'Église de Dieu Affligée, encore plus affligés depuis le 16 juillet 2021 par les Gardiens de la Tradition ...).
En général, autant que je sache, la "solution" de ces desservants, au moins chez nous, est de s'en tenir (pour l'office et la messe) au propre du diocèse auquel appartenait en 1960, ou en 1955, pour les plus réac, la paroisse qu'ils desservent. Ainsi un prêtre de ma connaissance, incardiné dans l' "archidiocèse de Hambourg", qui n'existe que dans l'Église conciliaire depuis 1994 (le diocèse catholique de Hambourg fut vacant depuis 1648, et pratiquement aboli en 1821), et qui n'a évidemment aucun propre utilisable pour le missel ou le bréviaire de 1962 ou antérieur, utilise le propre du diocèse d'Osnabrück, duquel fait partie, depuis 1929-1930 (le concordat de Prusse et la bulle de circonscription Pastoralis officii nostri, en grande partie toujours en vigueur aussi chez les conciliaires), le territoire de la ville libre et hanséatique de Hambourg, antérieurement partie du vicariat apostolique du Nord.
Dans cette optique, rien ne changerait en principe pour Versailles (seule la congrégation des Rites ou son successeur est habilitée à supprimer une fête diocésaine), alors que les desservants qui officient de façon "tradie" dans une paroisse appartenant depuis 1966 à Corbeil (et depuis 1988 à Evry-Corbeil-Essonnes), ou à Pontoise, continueraient à utiliser le propre de Versailles (un sanctoral de leurs nouvelles circonscriptions pour le bréviaire et le missel de 1962 étant bien entendu inexistant), alors que les desservants des nouvelles circonscriptions conciliaires de Créteil, Nanterre et Saint-Denis devraient utiliser, pour la messe et l'office selon 1962 ou avant, le propre de Versailles ou celui de Paris, selon la paroisse où ils sont.