et rêvent de régenter les lectures pour les adultes. On peut comprendre, à l'extrême rigueur, comment au XIXe s. certains ouvrages étaient persécutés dans les écoles catholiques, mais cela ne les grandissait pas. On comprend alors mieux combien un Lacordaire ou un Ozanam étouffaient... Dans les années 30-40, en certains diocèses, un grand séminariste n'avait pas le droit d'avoir une bible en français dans sa chambre. L'histoire de ces lieux est difficile à faire en dehors des témoignages toujours délicats d'usage. Certains cours étaient répétés bêtement d'une année sur l'autre. Combien d'amis curés formés avant le concile m'ont confié qu'ils n'avaient pas appris grand'chose et qu'ils se sentaient bien bêtes devant ceux qui revenaient de Paris ou de Lyon... Ils corrigeaient le tir avec L'ami du clergé, par exemple. A Rome, on passait sa licence en trois ans, puis son doctorat la quatrième année, et parfois un autre la cinquième année (je me demande ce que cela pouvait valoir vraiment... voir le journal inédit du cardinal Martin). Au XVe s., des papes et des légats, des universités pouvaient donner le bonnet de docteur pour une seule raison honorifique, sans examen, comme les recteurs donnent aujourd'hui l'agrégation à des profs bien dociles et lécheurs d'inspecteurs. Le Père Congar, lui, a passé en latin cinq ou six heures une épreuve considérable de son ordre pour devenir Maître en théologie.
Si Pie IX avait mis à l'index le foot ? Ou un Pie XIII en raison des débordements chroniques et des douches collectives impudiques ?
L'année passée, ici, quelqu'un ne voulait pas entendre parler de Virgile ! Qui était pourtant considéré à la fin du Moyen Age comme celui qui annonçait le Christ. On le voyait même comme un auteur "chrétien". Au lieu de réciter sa brochure, la personne qui vomissait ainsi Virgile aurait mieux fait de prendre quelques heures de latin... Pas celui de la liturgie, j'entends par "latin", le vrai, celui de la fin de la république et du début de l'empire.
Un catholique romain est aussi héritier de la Rome païenne ! De grands penseurs ont pu haïr la Renaissance des XVe-XVIe s. pour cela, ce qui est de tout même idiot. J'imagine qu'un catholique antisémite ne récite jamais les psaumes, ne dit jamais alleluia et amen, censure les textes vétérotestamentaires de son missel.
(j'en dirais autant des catholiques bas du front qui font commencer l'Eglise avec l'adoption du français et Vatican II, ce qu'on lit dans les comptes rendus synodaux écrits avec les pieds : Le célébrer (sic)...)
Mgr Duchesne, qui fut directeur de l'Ecole française de Rome, fut persécuté par l'Eglise dans ce qu'elle a de plus officiel et d'anté-conciliaire ! Même quand ici j'ai affirmé que des listes épiscopales sont totalement fantaisistes pour de nombreux siècles et que beaucoup de sièges n'en avaient encore pas à l'an mille, ce fut accueilli par de grands médiévistes par une volée de bois vert...
Il y a même des évêques de Rome dont l'existence n'est pas du tout prouvée, fussent-ils cités au canon. Il faut le savoir, c'est tout. Le canon n'énumérait pas les mêmes noms à l'époque carolingienne partout en Europe, loin de là ! Et alors ?! Faudrait-il trafiquer la connaissance comme un vulgaire communiste pour justifier le respect actuel du canon de la messe de St-Pie V ?
Le premier qui appellera son enfant Sénateur n'est pas encore né. Parce que les Langrois du XIe s. ont trouvé chic, dans une ancienne cité romaine peuplée d'inscriptions latines (le 4e corpus gallo-romain en épigraphie...), d'inventer un premier de la liste affublé d'un nom pareil, S. Senator... Bénigne n'a jamais existé, mais son culte a existé pour encadrer un culte déviant autour d'un sarcophage de l'une des deux nécropoles autour du castrum, je suis au courant, merci. Grégoire de Langres l'a encadré, ancêtre de Grégoire de Tours... Oui, des évêques avaient femme et enfants. C'est plus hypocrite en Provence...
Ainsi un bon catholique peut-il lire Le canard enchaîné, Le Monde et même La Croix ! Quel prêtre traditionnel n'a jamais feuilleté le trombinoscope des derniers agités de Lyon ?
On peut lire Gide sans s'en prendre à des petits garçons (et l'actualité récente a prouvé qu'on peut dire cent fois la messe et abuser d'enfants en toute immoralité, même au temps du latin).
Libre à chacun de ne pas écouter Haendel, Bach ou Mahler ! Mais ne pas le faire sous prétexte qu'ils ne sont pas de la bonne religion, conforté par un commentaire de M. l'abbé.... Qui ose se priver de Mozart parce qu'il a fricoté avec la maçonnerie de son temps ? Et Joseph de Maistre alors ?! Cela rejoint les mêmes raisonnements stupides de l'Eglise et d'évêques, dont Pie XI, qui ont coupé les ailes de l'Action Française sous prétexte que. On n'a encore pas entendu un Père Eychenne - l'évêque qui demande pardon pour les cathares - demander pardon pour les soutiens de l'AF qui n'ont pas eu d'obsèques ! Que Maurras en outre se soit converti à la fin de sa vie ne pèse rien à leurs yeux ! Et les prières du carmel de Lisieux non plus !
Il vaut mieux écouter le bon catholique Gounod, même s'il trompa sa femme de longues années (les apparences bourgeoises étaient sauves...). Comme Chateaubriand qui se moquait pas mal de sa femme et de l'hospice Marie-Thérèse !
Si vous voulez des artistes et des auteurs parfaits, autant lire les pages jaunes ou celles déjà rances des synodes synodalisants. Mieux ! Les livres du Père Rouet ou du Père Dagens ! Idée de cadeau pour la plage.
Eh bien j'écoute tout sans avoir de fiches sur les auteurs, j'apprécie Julien Green et Wilde, Woolf et Hugo d'après 1830 ! Barbey d'Aurevilly ? Pô bien ! L'archevêque de Paris avait dit que. Louis XIV était un modèle de vertus sponsales, c'est certain.
Ces catholiques sont des calvinistes cachés ou des chiites dans l'âme.
Il va falloir surpeindre quelques fresques au Vatican...
L'Eglise s'est grandie en supprimant ses listes de livres interdits. Pascal et Balzac furent mis à l'index. Il y a des pays qui n'ont pas les moyens d'avoir de livres, d'ailleurs. Mes vieux curés de campagne n'avaient pas de grosses bibliothèques, mais racontaient moins d'âneries que des théologiens de Paris. Pour trouver une librairie en certains diocèses, c'était compliqué. Et même aujourd'hui. Tout le monde n'a pas internet et les moyens de savoir se repérer. Des représentants ambulants passaient dans les presbytères.
Dire que des scrupuleux en privent leurs enfants ou s'en confessent ! Criminel pour l'esprit dans le premier cas, sacrilège dans le second.
Je frémis souvent en pensant aux enfants "formés" dans certains écoles, surtout en Histoire et en littérature. Le but n'est pas de faire la contre-propagande qui se fait parfois/souvent dans le public... Vu le niveau général des écoles publiques, du primaire au supérieur, tout ce qui peut être dit est globalement oublié le jour même. L'apologétique n'est pas plus sérieuse que la propagande. Le maréchal a dit que, Pie IX a dit que. Pauvres enfants.
Cristo : si un jour nous nous croisons, il faudra faire signe, car je ne sais qui vous êtes. Vos interventions sont toujours pondérées et pleines de bon sens. J'ai déjeuné au pied de Jeanne ce midi au martroi, je puis offrir un café un autre jour... Il m'a été donné de saluer en personne Sic transit jeudi dernier à Paris lors de l'ag des amis de Notre-Dame, j'en fus ravi (et admiratif du métier exercé par cette personne).
Que chacun lise "Un prêtre marié" de Barbey, ou "les Diaboliques" ! Vous verrez si c'est mal écrit et si ce n'est pas édifiant, quoi qu'en ait pensé un XIXe s. catholique qui me fait honte. Et Bloy, donc !
Ce ne sont pas ceux qui manipulent les synodes qui peuvent comprendre ces deux auteurs, mais justement, plutôt les traditionnalistes en politique et dans le domaine religieux...
A Ci(va)vitas, on distribuerait bien en allemand gothique toute l'oeuvre de Heidegger pour des universités d'été "Haches et faisceaux", mais Martin a eu une relation avec Hannah Arendt et portait le même prénom que Luther ! Il y a même, ut dicitur, une cellule spécifiquement chargée de chercher les descendants d'Edouard VIII pour détrôner Elisabeth II, pour rendre justice au tropisme hitlérien du roi éphémère (le mariage avec la divorcée surlouche et nymphomane est excusé).