et qui vont dans les moindres églises reculées de leur diocèse, pour aider les curés à 60 clochers et y célébrer seul, sans aucun decorum, même le dimanche.
La soutane toute simple sans ceinture est éloquente, comme celle que portait l'ancien évêque de Luçon dont on a eu la peau.
Il y a des évêques qui connaissent l'état matériel des derniers presbytères de campagne ou les familles de leurs diacres, qui font même parfois la vaisselle de la semaine de leurs vieux prêtres.
Et ceux qui ont l'écologie plein la bouche, les demandes de pardon à la terre entière, qui culpabilisent d'être évêque, qui ne savent pas du tout sur quel pied danser, qui répondent à Libé mais pas Valeurs Actuelles, qui ont la charité fratelli tutti tout en posant des actes de raideurs régulièrement, qui se f... de quelques catholiques qui récitent le chapelet devant la cathédrale pour demander le retour du culte et qui souhaitent que les prêtres ne s'y associent pas... Ils peuvent traverser leur cité en vélo avec une écharpe, personne ne les reconnait...
L'Emmanuel n'est pas ma tasse de thé, mais Paul VI eut raison de reconnaître les chachas (le pape n'avait plus guère le choix...). L'Emmanuel a donné nombre de vocations, pas trop de détraqués sexuels, des familles pieuses et nombreuses dans la ligne de Jean-Paul II et Benoît XVI. Le mouvement s'essouffle aujourd'hui, mais dans le NOM, qui pratiquait régulièrement l'Adoration en dehors d'eux ?
L'un des prêtres qui ont introduit ce mouvement en France, l'abbé Marcel Bourland, a conduit une dizaine de jeunes au séminaire, célébrait la messe NOM comme personne, faisait bénir Dijon par le cardinal Gantin. Sa paroisse était ce qu'on pouvait faire de plus classique dans le NOM, avec vêpres aux grandes fêtes. Ses successeurs ont tout mis en l'air...
Un samedi matin alors qu'il était très occupé, je lui demandais s'il pouvait venir donner la communion à un saint prêtre hospitalisé depuis plusieurs jours dans la ville du côté d'une célèbre basilique (prêtre par ailleurs très proche de la Tradition et qui envoyait des familles démunies se faire confirmer au prieuré pidiste de Dijon à défaut d'avoir des choses branlantes dans un diocèse voisin). Il lui fallut deux minutes pour me demander si je voulais l'accompagner dans sa voiture.
Bref, les prêtres et a fortiori les quelques évêques sortis de l'Emmanuel ont un coeur. J'ai eu quelque mal avec les guérisons miraculeuses qui réunissaient des centaines de personnes à Paray le Monial, mais sur le fond, les dévotions et les livres vendus dans les stands étaient très sérieux. Durant les années de plomb, c'était une respiration et l'occasion de voir des jeunes catholiques.
Je vais être de mauvaise foi : montre-moi ta crosse d'ordination ou ta croix pectorale, je te dirai qui tu es !
Goudji pour certains, une truc qu'on ne trouverait même pas chez Emmaus chez d'autres... L'éducation du goût est une chose impossible pour plusieurs clercs. Indécrottable. Et je mets le cardinal Lustiger dans cette catégorie, aussi.
On pourrait aussi parler des évêques qui prêchent sans antisèche, et ceux qui annoncent cinq points d'après leur feuille aux obsèques d'un curé suicidé. Un évêque pas doué pour la prédication devrait passer son tour, car c'est le coeur de son office.
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