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Denier de l’Église : « Le nombre de donateurs est en baisse »
Chaque année, le diocèse de Saint-Claude lance sa campagne du denier de l’Église. Celle-ci est la ressource principale de l’Église qui permet de financer les traitements des prêtres en activité ou à la retraite ainsi que des laïcs présents dans les 67 paroisses du Jura.
Par Maryline CHALON
Chaque année au mois de février, le diocèse de Saint-Claude lance sa campagne du denier de l’Église. Elle est ouverte jusqu’à la fin de l’année et constitue la principale ressource de l’Église, soit 45 %.
« Nous n’avons aucune subvention, l’Église ne vit que des dons », rappelle Olivier Dufay, économe au diocèse, qui supervise « l’ensemble des aspects financiers et des ressources humaines » au côté de son équipe. Si l’absence de subside date de la loi de séparation de l’Église et de l’État, le diocèse doit bien trouver des sources de revenus. Après le denier, viennent les quêtes des messes (30 %), les offrandes lors d’événements tels que mariages, baptêmes ou enterrements (entre 10 et 15 %) puis les offrandes de messes qui correspondent par exemple à une messe anniversaire d’un défunt. Ces recettes servent à couvrir les frais de fonctionnement des édifices.
35 salariés laïcs
« Le denier sert exclusivement au traitement des prêtres et ceux à la retraite afin qu’ils aient une somme pour vivre, au salaire des laïcs et aux séminaristes », liste Olivier Dufay. « Nous comptions 35 salariés laïcs en décembre 2021 soit 22,75 équivalents temps plein et 62 prêtres dont 33 en activité. » Le budget total pour une année correspond à 1,6 million d’euros. « En 2021, nous avons reçu 1,36 million d’euros avec le denier, détaille-t-il. En 2020, avec l’arrêt du culte causé par la crise sanitaire, il y a eu moins de quêtes et d’offrandes mais les gens se sont reportés sur le denier. Il y a eu une hausse de 4 % des dons, pour un total de 1,42 million d’euros. »
L’Église reçoit aussi occasionnellement des legs. « Les ressources récurrentes comme le denier et la quête ont tendance à baisser, ça suit la baisse de la pratique, analyse-t-il. Le nombre de donateurs baisse, leur moyenne d’âge est élevée. Les legs quant à eux prennent de plus en plus d’importance. Les gens veulent donner du sens, transmettre leur patrimoine à l’Église ou des associations. » Le diocèse a pour objectif de faire stagner ses ressources. « On essaie de mobiliser les jeunes, appuie Olivier Dufay. On envoie des mails et des courriers aux gens qui ont un contact avec l’Église et ne sont pas forcément donateurs. Nous avons des spots sur les radios nationales qui sensibilisent à l’Église catholique. »
En 2021, 6 870 personnes avaient effectué un don à l’occasion de la campagne du denier de l’Église auprès du diocèse de Saint-Claude. Aujourd’hui, les donateurs ont le choix sur le moyen, en numéraire, chèque, en ligne ou encore par prélèvement. Le don moyen était de 200 euros. Qu’en sera-t-il cette année compte tenu du contexte ? « Un certain nombre de donateurs ont des petites retraites », pointe-t-il. « Ils ont des efforts à faire avec le coût de la vie qui augmente, il y a un risque que les offrandes et le denier baissent. Nous n’avons pas encore perçu la conséquence avec les personnes qui donnent par prélèvement. » C’est à la fin de l’année que l’économe sera fixé car il s’agit de la période la plus importante pour recueillir les dons.
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