Aujourd'hui, j'ai parcouru le "Catéchisme en images" publié par la Bonne Presse au début du XXème siècle. Ses illustrations dans le style de Gustave Doré ont bercé mon enfance.
Mon attention a été attirée par l'enseignement du catéchisme relatif au 3ème commandement :
Les dimanches tu garderas,
En servant Dieu dévotement.
Lorsqu'on lit avec quelle rigueur on concevait à cette époque l'exigence du repos dominical, cela laisse songeur. Je cite quelques passages :
"Il faut compter parmi les oeuvres serviles, celles qui n'exigent qu'un travail peu pénible [...] ce n'est pas le degré de fatigue qui change la nature d'un travail ; et une oeuvre ne change pas de nature, qu'on la fasse gratuitement ou non."
"tisser, travailler à l'aiguille ou au crochet sont des oeuvres serviles" [interdites].
"arroser des légumes, raser" [sont prohibés à moins que la coutume locale ne le permette].
Il n'est "PROBABLEMENT" pas interdit de peindre le dimanche "pourvu qu'on n'ait pas un grand travail à faire en préparant les couleurs, il en est de même de la photographie".
Ces exigences sont de toute évidence tombées en désuétude, et aujourd'hui règne le plus grand flou quant à la nature des travaux interdits le dimanche. La distinction entre "oeuvres serviles" (celles que réalisaient les esclaves) et "oeuvres libérales" (celles auxquelles s'adonnaient leurs maîtres) ne semble plus vraiment pertinente et n'est d'ailleurs plus reprise par le Catéchisme de l'Église Catholique.
Le CEC ne nous est pas d'un très grand secours pour clarifier la nature des travaux interdits le dimanche :
n° 2185 Pendant le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles s’abstiendront de se livrer à des travaux ou à des activités qui empêchent le culte dû à Dieu, la joie propre au Jour du Seigneur, la pratique des œuvres de miséricorde et la détente convenable de l’esprit et du corps (cf. CIC, can. 1247). Les nécessités familiales ou une grande utilité sociale constituent des excuses légitimes vis-à-vis du précepte du repos dominical. Les fidèles veilleront à ce que de légitimes excuses n’introduisent pas des habitudes préjudiciables à la religion, à la vie de famille et à la santé.
Ne conviendrait-il pas que l'Église clarifie cette question et édicte une règle simple qui mette un terme à la confusion actuelle ? Je suggère, par exemple, que l'on précise : "Le dimanche, sont interdits les travaux rémunérés qui ne sont pas indispensables à la société".
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