Des membres de l'Académie Catholique remettent en cause le rapport Sauvé. par Polydamas 2021-11-26 18:18:15 |
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Quelques extraits.
Huit membres de l’Académie catholique de France ont mené une lecture critique du rapport de la Ciase, dénonçant des faiblesses méthodologiques, théologiques et juridiques. Un document sévère qui a été adressé au pape François.
(...)
La Croix a pu se procurer le texte d’une quinzaine de pages. C’est d’abord la médiatisation du rapport Sauvé qui est critiquée, notamment quant à l’estimation de quelque 330 000 victimes d’abus sexuels commis dans l’Église : « On est en droit de s’interroger sur la méthodologie de l’enquête quantitative qui a conduit à lancer à l’opinion le chiffre de 330 000 victimes, le seul chiffre retenu par les médias. »
S’ensuit un décryptage méthodique des chiffres figurant dans le rapport, opposant le nombre de témoignages reçus, à hauteur de 2 738, la démarche statistique de l’enquête d’opinion de l’Ifop de l’ordre de 330 000, et l’estimation de l’École pratique des hautes études (EPHE) à 27 808 personnes.
« La rigueur scientifique n’a pas présidé à ses travaux. (…) L’évaluation disproportionnée de ce fléau nourrit le discours d’un caractère “systémique” et fait le lit des propositions pour mettre à bas l’Église-institution », dénoncent les huit signataires, parmi lesquels le président de l’Académie catholique Hugues Portelli, mais aussi le père Jean-Robert Armogathe, le philosophe Pierre Manent ou encore le père Philippe Capelle-Dumont.
« Le rapport de la Ciase est né d’une démarche courageuse et justifiée », concèdent les signataires qui, ayant dénoncé les faiblesses du document, relativisent la portée de ses conclusions : « Les recommandations d’une commission sans autorité ecclésiale ni civile ne peuvent être qu’indicatives pour guider l’action de l’Église et de ses fidèles. Certaines pourraient être ruineuses pour l’Église (…). D’autres remettent en cause la nature spirituelle et sacrée de l’Église. »
Tout en gardant à l’esprit que les chiffres de la criminalité réelle ne peuvent être mesurés à partir d’un travail sur archives, nous pouvons avancer une fourchette large située entre 4832 (nombre de victimes dont l’identité est connue et/ou l’abus attesté) et 27808 personnes abusées. Ce dernier chiffre est obtenu à partir des pourcentages relevés dans le graphique 1 et de l’estimation haute du nombre d’abuseurs évoquée précédemment (3200)244. Pour autant, ce type de calcul nous paraît quelque peu aléatoire, d’autant qu’il n’historicise pas la question abusive. Il était à l’évidence plus aisé de récidiver au début de notre période d’étude que dans la société actuelle.
Le calcul opéré est le suivant : 57% des 3200 abuseurs ont violenté une victime, soit 1824 personnes abusées. 33% ont sévi auprès de 2 à 4 victimes. Nous cherchons ici à mesurer une fourchette haute. Nous retenons ainsi que 33% des 3200 abuseurs ont pu violenter 4 victimes maximum, soit 1056x4=4224 personnes abusées. 7% des 3200 agresseurs ont commis sur des abus sur 5 à 10 victimes. Comme précédemment, nous retenons le chiffre le plus élevé, soit 224x10=2240 personnes abusées. 2% des 3200 agresseurs ont fait entre 11 et 20 victimes. Nous obtenons une estimation haute pour cette catégorie de 640x20=12800. Enfin, 1% des 3200 abuseurs a fait plus de 20 victimes, soit 320x21=6720 personnes abusées. L’estimation haute du nombre de victimes établie à partir des dossiers d’archives ecclésiastiques et pénales s’élève donc à 27808 personnes abusées.
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