Bonjour Jean-Paul PARFU,
J'espère me tromper, mais je crois que le pape François, il est vrai en fonctions depuis mars 2013, peut aussi bien être un redoutable et remarquable précurseur de ce que sera une grande partie de l'Eglise catholique, au niveau de l'épiscopat, pendant toutes les années 2020.
J'en suis vraiment désolé, mais enfin c'est ainsi : il est d'ailleurs possible que ce que je constate ait commencé à se concrétiser depuis le début des années 2000, ou, en tout cas, celui des années 2010 : nous sommes en présence d'évêques qui, dans leur assez grande majorité, vivent apparemment assez bien le passage
- de la réconciliation montinienne de l'Eglise catholique avec la modernité dite humaniste, libérale, rationaliste et universaliste,
- à la subordination bergoglienne de l'Eglise néo-catholique post-conciliaire à la mondialisation et à la postmodernité, laquelle
a) est anti / post humaniste, libérale, rationaliste et universaliste,
et
b) insiste, ad nauseam,
. d'une part sur une égale dignité entre presque toutes les identités et/ou orientations, dans les domaines de la morale et de la religion,
. d'autre part sur la déconstruction et la destitution "émancipatrices" de "stéréotypes" provenant d'un passé "forcément" dépassé et porteurs de "discriminations" illégitimes.
Manifestement, depuis le début des années 2010, il est encore moins question qu'avant de résister à la tentation de transformer, d'une manière presque complète et quasi définitive, l'Eglise, en tant que Mère et Maîtresse au service de la vérité, en une "autre" Eglise, ou en une Eglise "différente", Soeur et servante au service du consensus.
Il est vrai que bien des équivoques, notamment pontificales, des décennies 1960 aux décennies 2010, facilitent quelque peu la tâche du pape François, dans la mesure où il peut toujours dire qu'il ne fait jamais qu'actualiser au XXI° siècle ce qui a été formalisé au XX° siècle, mais il est également vrai que cette stragégie d'actualisation n'est pas dépourvue d'habileté, sous l'angle de la "contemporanéité" de certains sujets ou thèmes, comme dans Laudato si et Fratelli tutti.
En d'autres termes, je doute fort que nous soyons en présence d'un "queue de comète" des années 1960-1970, et je crois au contraire que l'actualisation bergoglienne, notamment, du "gaudium-et-spisme", soit la marque de fabrique du néo-catholicisme post-conciliaire pour toute cette décennie.
Bonne journée.
Scrutator.