Le miracle:

Le 14 septembre 2012, un homme atteint d’une leucémie en phase terminale était en train de mourir à l’hôpital de Créteil. Il était dans le coma et les médecins ne lui donnaient que quelques heures à vivre. Sa femme avait réglé les obsèques, et venait pour un dernier adieu. La religieuse polonaise qui s’occupait des malades dit à la femme que ce serait bien qu’il y ait un prêtre. La femme répond que ce n’est pas la peine, puisque son mari a reçu les derniers sacrements alors qu’il était encore conscient. Néanmoins il y a un prêtre dans la chambre d’à côté, où un patient vient de mourir. La religieuse va le chercher. Ce prêtre de 65 ans vient d’être ordonné, en avril, après avoir vécu 40 ans hors de l’Eglise. En juillet il est allé en Pologne. Il s’est recueilli sur la tombe du P. Popiełuszko, et il s’est rendu compte que tous deux étaient nés le même jour : le 14 septembre 1947. Depuis lors ce prêtre a toujours sur lui des images et une relique du bienheureux polonais. Quand il entre dans la chambre et ouvre son livre de prières, il tombe sur une photo du P. Popiełuszko. Il se souvient alors que nous sommes le 14 septembre. Il se met à invoquer Jerzy Popiełuszko : « Père Jerzy, aujourd’hui c’est ton anniversaire. Si tu peux faire quelque chose, fais-le aujourd’hui. Aide-nous ! » Dès que le prêtre et la religieuse furent sortis, le moribond ouvrit les yeux, parla, et se leva pour aller aux toilettes comme s’il venait de faire une sieste. Il n’y a plus en lui la moindre trace de leucémie.

Le procès diocésain s'est ouvert le 20 septembre 2014. Le dossier a été transmis à Rome l'année suivante.

J'ai connu le premier tombeau du P. Popiełuszko, là où se trouve le tombeau définitif, dans le jardin de son église Saint Stanislas Kostka. C'était extrêmement émouvant. Chaque soir était une veillée de prière, avec d'innombrables cierges. Toutes les grilles de la clôture de l'église étaient tapissées de banderoles de Solidarność, mais la police avait ordre de ne jamais intervenir. L'église était donc un sanctuaire de liberté où l'on pouvait tout dire et tout lire. J'avais longuement rencontré le curé de la paroisse, Mgr Teofil Bogudski, qui m'avait remis un article intitulé "Les chemins de la vie du prêtre Jerzy Popiełuszko", dans un français impeccable, que j'avais publié dans La Pensée Catholique. Et que j'ai publié de nouveau, cette fois avec les photos que le curé m'avait données, dans Reconquête à l'occasion de la béatification en 2010.

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