Le concile Vatican 1 qui a défini les conditions de l'infaillibilité pontificale ne parle nullement des canonisations. Seule donc l'unanimité des pères et docteurs de l'Eglise et des théologiens permet d'affirmer l'infaillibilité dans le cas des canonisations.
Le pape Benoît XIV s'est penché sur la question juste avant d'être élu pape (ce n'est donc pas un acte du magistère) et c'est la seule étude exhaustive sur la question. Benoît XIV montre que les théologiens sont unanimes à reconnaître l'infaillibilité des canonisations après le XII° siècle. En revanche avant le XII° siècle, ils ne sont pas du tout unanimes et Benoît XIV cite les noms des pères de l'Eglise qui sont d'avis opposé.
Benoît XIV attribue cela au fait qu'avant le XII° siècle, le pape se contentait de couvrir de son autorité la conclusion de l’enquête, menée de bout en bout par l'autorité diocésaine. Après le XII° siècle, l'autorité pontificale reprend toute l’enquête à zéro et dans son intégralité, comme s'il n'y avait pas eu d'enquête diocésaine (mais celle-ci est quand même maintenue préalablement et intégralement afin de servir de "filtre" pour que la juridiction pontificale ne soit pas saturée par la masse des cas à étudier). Autre différence notable apparue au XII° siècle l'enquête doctrinale préalable à toute procédure de canonisation.
Cette étude de Benoît XIV ne pouvait être ignorée de ceux qui ont conseillé Jean-Paul II dans la réforme de la procédure des canonisations (encore une fois, c'est quasiment la seule étude exhaustive). Et puisque le but était de s'affranchir du frein de l'infaillibilité afin de pouvoir canoniser qui on voulait, on est tout simplement revenu, et presque à la lettre, à l'ancienne procédure d'avant le XII° siècle.
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