Certains sites internet mentionnent le "témoignage" du cardinal Nasalli Rocca di Corneliano. Je cite :
Pour confirmer ce que le père Pechenino rapporte, nous disposons du témoignage irréfutable du cardinal Nasalli Rocca [1903-1988] qui, dans sa Lettre Pastorale pour le Carême diffusée à Bologne en 1946, écrit :
« Léon XIII a lui-même rédigé cette prière. La phrase : “Satan et ses légions d’esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes” trouve une explication historique que son secrétaire particulier, Mgr Rinaldo Angeli, nous a plusieurs fois racontée. Léon XIII a vraiment eu la vision d’esprits infernaux etc.
A cela, je ferai quatre remarques :
Première remarque : il y a une confusion entre le cardinal Jean-Baptiste Nasalli Rocca (1872-1952), archevêque de Bologne, et son neveu Mario (1903-1988).
Deuxième remarque : Testis unus, testis nullus.
Troisième remarque : c’est une preuve par ouï-dire, et pas n’importe quel ouï-dire, par triple ouï-dire. Tout repose sur les paroles que le pape aurait rapporté à quelqu’un qui les aurait rapporté à quelqu’un, qui nous les rapporte sans que nous puissions recouper les faits par aucune source indépendante.
Imaginez-vous dans un tribunal, face à un juge, avec ce genre de preuve.
Et si des historiens nous lisent, je leur dis : imaginez-vous devant un panel de vos pairs tentant de prouver l’historicité d’un événement absolument extraordinaire avec ce genre de témoignage.
Quatrième remarque : Les paroles prêtées au secrétaire de Léon XIII mentionne une “vision de Léon XIII” sans spécifier le type de vision et son contenu si ce n’est que cela concernerait des “esprits infernaux”. Moi aussi j’ai une “vision”, celle d’une Eglise régénérée par un saint pape réformateur, est-ce à dire que je vois réellement la scène ? Non, je l’imagine, je l’espère, j’aspire à sa réalisation et ma foi m’oblige à croire en son accomplissement futur.
On parle aussi d’un homme politique visionnaire lorsqu’il évoque ses ambitions ou ses craintes pour son pays. C’est en ce sens que je dirai que De Gaulle a été visionnaire lorsqu’il a décidé de désengager la France de l’Algérie, mais tout cela est loin de la scène fantastique décrite dans les récits plus détaillés de la vision : “la voix gutturale de Satan… la voix douce du Seigneur… la terre enveloppée de ténèbres... une légion de démons sortant d’un abîme…”. On se croirait dans une scène de combat du Seigneur des Anneaux.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !