Cher Sacerdos Simplex,
Je ne peux pas répondre à votre question de façon précise : n’ayant jamais vécu à Rome, je ne connais pas le « milieu » de la Curie. Mais ce que vous dites au sujet de l’Abbé Coache est effectivement … au moins - surprenant !!! Toutefois je peux tirer des conséquences et des hypothèses de certains faits.
Car il y a des indices qui montrent soit que le Pape travaille seul sans se relire sérieusement, soit que ceux qu’il charge de le relire ne le font pas sérieusement, ne voulant pas le contredire – comme des courtisans.
A titre d’exemple je repense souvent au paragraphe 258 de « Tous Potes ». On y lit qu’aujourd’hui la guerre fait nécessairement (ou presque) plus de mal que de bien et donc qu’aujourd’hui on ne peut plus parler de guerre juste : on emploie là un critère traditionnel de la guerre juste (une guerre est injuste si le bien escompté est inférieur au mal prévisible pour celui qui aurait à prendre la décision de déclencher la guerre). Or tout de suite après on nous dit que les critères traditionnels de la guerre juste ne sont plus applicables ! La contradiction est manifeste. Il ne s’est donc trouvé personne pour constater cette contradiction et pour la faire remarquer au Souverain Pontife ?
Et puis, quoi ? Est-ce que vraiment la guerre contre Daesh devait ne pas être menée ? Est-ce que les chrétiens et les gens honnêtes du Mali devaient être abandonnés aux islamistes ? Enfin, s’il n’y a plus de guerre juste, cela veut dire que l’Etat n’a pas le devoir de protéger ses ressortissants, ce qui est contraire au simple bon sens. (Je ne tiens pas à discuter ici de la doctrine à ce sujet, ce n’est qu’une illustration de mon propos pour tâcher de vous répondre.)
Donc soit le Souverain Pontife fonctionne comme un autocrate, et certains faits vont plutôt dans ce sens , soit il est entouré de courtisans, comme on l’a vu quand un prélat a déclaré que les cardinaux en publiant leurs dubia avaient publié la correspondance privée du Souverain Pontife, alors qu’il s’agit d’une démarche officielle… Il y a donc un peu des deux, c’est le plus probable : le caractère du Souverain Pontife et un effet de cour. (Je n'ai pas le temps de citer tous les faits qui me viennent à l'esprit et qui vont aussi dans ce sens.)
Pour en revenir à votre question précise, on sait que le texte du Motu Proprio a fait l’objet d’une discussion en commission interdicastère et sa précision interdit de penser qu’il a été rédigé à la va-vite. Pour aller dans votre sens et vu ce que j’ai dit plus haut, on peut penser que la volonté du Souverain Pontife était réellement tranchante, que personne n’a voulu s’y opposer et qu’au contraire on en a rajouté. A l'appui de cette thèse, il y a l'attitude de Mgr Minnerath, qui faisait partie de cette commission, et a voulu anticiper le Motu Proprio en faisant de son diocèse un territoire sans VOM.
VdP
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