Le motu proprio Summorum Pontificum réaffirmait un principe violé par Paul VI dans sa tentative - manquée du fait du sensus fidei inspiré par l'Esprit qui vient au secours des opprimés - d'abroger le rit romain multiséculaire.

Le pape n'a pas pouvoir légitime d'abroger un rit reconnu dans l'Église, celui-ci comme tout autre (la question s'est posé pour le rit mozarabe au Moyen Age, pour le rit lyonnais au XIXe et depuis Mgr Villot, pour le rit dominicain, pour le rit ambrosien traditionnel, pour le rit malabar).
Tout acte pontifical de cette nature est un abus comme l'Église en a connu des milliers ou plus au cours de sa longue histoire, abus à tous les niveaux de la Hiérarchie tant séculière que régulière.

Benoît XVI, dans la lignée de son homélie - capitale un texte majeur de son trop bref pontificat - de mai 2005 à Saint-Jean de Latran pose les limites du pouvoir pontifical qui n'est pas un monarque absolu.
Le 7/7/7 était une conséquence logique de cette proclamation solennelle sur la nature du ministère pontifical : la réparation claire d'un abus de pouvoir, réparation entamée sous Jean Paul II avec l'Indult (1984) et le MP Ecclesia Dei adflicta de 1988.

Ceci va très au-delà d'une politique conjoncturelle et ciblée de miséricorde ou de paix fraternelle. On est dans l'ecclésiologie au-delà de la pastorale à court terme.

Le texte du Pape régnant souhaite l'éradication du rit romain traditionnel, refusant de garder la Tradition à rebours de son titre, mais reprend la formule de l'obrogation (abusive) utilisée par Paul VI en l'assouplissant. Comme l'avait dit feu Mgr Garnier en son temps, une "parenthèse miséricordieuse" pour parler des textes de 1984 et 1988.
On revient au temps de la parenthèse mais sans miséricorde.

Il reste que la donnée ecclésiologique sous-jacente demeure : le pape est-il un potentat absolu qui peut réécrire à sa guise les Dix commandements, les Écritures, les dogmes, user du "dépôt révélé" comme des finances du Saint-Siège ? ou bien n'est-il QUE l'intendant de la Vigne du Seigneur dont la tâche est de la préserver des maladies spirituelles et doctrinales, de la nourrir en engrais quand elle en a besoin, de tailler les sarments morts afin de présenter le jour venu une récolte plus abondante que celle trouvée à son élection?

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