Rebonjour,

Voici :

"Parce que le mouvement traditionnel de la messe latine se développait, en particulier parmi les jeunes et les jeunes prêtres, le pape a dû le tuer."

Or, ce n'est pas parce que le "mouvement traditionnel de la messe latine" se développe d'une manière nostalgique, inoffensive, que le pape doit "le tuer", mais c'est parce qu'il se développe d'une manière rétrograde, contre-offensive, ou considérée comme telle par ce pape.

En effet, nous ne sommes pas ici avant tout en présence de personnes toutes nées avant 1970, qui ont bien connu la liturgie tridentine dans leur enfance, et qui veulent continuer à en bénéficier, d'une manière marginale ou résiduelle, jusqu'à leur mort, ou qui vivraient à l'écart, pour ainsi dire comme des Amish.

Mais nous sommes ici avant tout en présence de personnes qui, pour bon nombre d'entre elles, sont nées après 1970, et même après après l'an 2000, et qui sont bien décidées à donner, en elles et autour d'elles, toute sa place à la liturgie tridentine, dans le cadre d'une dynamique d'affermissement de son développement, au sein ou, en tout cas, autour de l'Eglise "diocésaine", voire dans celui d'une dynamique d'amorçage d'un embryon de néo-tridentinisation.

En outre, pendant longtemps, il n'y avait pas de comparaison possible entre la liturgie tridentine et une autre liturgie, or, depuis que la liturgie motinienne est apparue et que la liturgie tridentine a résisté, puis s'est développée, la comparaison est possible, et le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'est pas, toujours et partout, globalement favorable à la liturgie montinienne, précisément sur le plan liturgique...

Ce dont il est question ici n'est pas sans rappeler ce mot d'ordre conciliaire, porteur d'un niveau intellectuel digne d'une "entrée de gamme" : "il faut vivre avec son temps" qui signifie, en réalité : il faut penser, voire vivre, comme son temps, c'est-à-dire presque de la même manière et sur les mêmes matières que son temps. Tout un programme, qui a débouché sur un beau résultat...

Or, comment voulez-vous que le pape de la déclaration d'Abou Dhabi, du synode sur l'Amazonie, du Conseil pour un capitalisme inclusif et du Pacte mondial pour l'éducation puisse accepter que des catholiques puissent, sachent et veuillent penser, célébrer, contempler, prêcher, prier, etc., à contre-courant, d'une manière contre-offensive, donc rétrograde, ou immanquablement identifiée comme telle, par les "institutions partenaires", non catholiques, situées à l'extérieur de l'Eglise du Concile ?

Au demeurant, certaines de ces "institutions partenaires" non catholiques accepteraient-elles volontiers l'apparition d'une perspective de néo-tridentinisme ?

Et dans cet ordre d'idées, si les catholiques conciliaires conservateurs devenaient de moins en moins conciliaires et de plus en plus conservateurs, ne deviendraient-ils pas les prochaines cibles, sur la liste de proscription des catholiques dont certaines références culturelles, notamment en matière liturgique, sont plus proches de la fin du XVI° siècle que du début du XXI° siècle ?

D'où cette question : du point de vue du pape François, parmi les jeunes croyants chrétiens, seuls de jeunes chrétiens orthodoxes auraient-ils le droit d'avoir une vision théorique du christianisme et un rapport pratique au christianisme à caractère globalement TRADITIONNEL ?

Bonne journée.

Scrutator.

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !