et pas seulement les bancs d'université et de séminaires.
Les mamans qui tombent enceintes sans le désirer ne sont pas des perverses ou des cinglées. Je ne connais pas une paysanne modeste ou pauvre née dans les années 20-30 qui n'auraient pas préféré avoir trois ou quatre enfants, plutôt que six ou sept. Et j'ai souvent discuté avec ces personnes, qui vont bientôt disparaître. Il est très facile d'avoir dix enfants, si on a deux domestiques pendant les vacances au ski et une femme de ménage.
Mes propres grands-parents paternels n'ont jamais eu de voiture !
Un grand ami curé mort à 97 ans, lui, venait de ce milieu et n'avait jamais investi dans un dentier. Il n'avait pas même de douche. Il était très mal chauffé et était gelé dans sa cuisine qui fumait. Lui pouvait parler droit dans les yeux aux pauvres de ses paroisses. Son évier (qui connaît l'évier de ses amis prêtres pour l'aider à faire la vaisselle qui traîne ?) n'avait qu'un bac et devait dater des années 50.
Quand on vit au Congo Kinshasa ou en Argentine, à Haïti ou en Syrie, entre quatre taules et qu'on ne sait pas ce que l'on donnera à manger à ses enfants le soir-même, qu'on a trois enfants qui ne vont pas à l'école et un quatrième sur les bras, sans aide sociale (sinon des Eglises, qui ne peuvent pas tout)...
Nos problèmes de rubrique et de rites leur passent au-dessus et je comprends.
Il y a des gens, y compris dans le clergé, qui n'ont jamais eu de problèmes de fin de mois chroniques. Ils connaissent cela par les livres et les documentaires... C'est un peu comme certains présidents qui envoient des jeunes se faire tuer, sans avoir fait leur service militaire.
Un père, quand il ne s'enfuit pas, n'élève pas les enfants, ce sont les mamans dans ces endroits très pauvres qui doivent faire face. Le nombre immense de filles-mères, y compris en France au bon temps de l'avant-concile ! Pour un homme, il est très facile de coucher avec une jeune femme. Et l'Eglise, dans sa raideur, ne permettait pas un mariage en blanc, ni même une photo ! En revanche, on arrangeait les mariages publics de grandes familles...
En France aussi, les pères, notamment dans l'émigration musulmane, sont repartis au bled ou ont été priés de dégager du foyer (vous n'imaginez pas les familles mono-parentales musulmanes en France, signe aussi que ces femmes prennent du champ par rapport au patriarcat, mais ce seront les enfants mâles qui mèneront le bal).
N'ont le droit ici de me contredire que ceux qui font le linge depuis un an sans discontinuer (pas en payant quelqu'un !), qui font les repas chaque jour et les courses chaque semaine, qui font le ménage. Pour commencer.
J'aime beaucoup ceux qui donnent des leçons en matière d'éducation et de bonnes manières familiales...
Des milliers de femmes catholiques avant le concile et après devaient le dimanche habiller les petits, préparer le repas, aller à la messe (le mari allait jouer aux cartes ou aux quilles dans les campagnes), faire le repas, donner à manger, débarrasser, faire la vaisselle, vérifier les devoirs, donner aux poules avant d'aller traire avec le mari. Voilà ce qu'était un dimanche ! Et j'ai connu un excellent curé très proche de la Tradition, paix à son âme, qui dans les années 70 avait humilié une amie de mon village en disant en chaire qu'il était honteux qu'Odile (elle s'en souvient) aille au jardin le jour du Seigneur ! Désolé, c'était son moment de calme et de repos du dimanche !!!
Monsieur le curé, lui, avait sa gouvernante et était invité dans les bonnes familles ou les familles pauvres qui savaient accueillir (où on se privait de jambon la semaine pour donner de la viande le dimanche).
Lisez Cesbron et vous verrez ce qu'étaient nos banlieues miséreuses des années 50. Les prêtres-ouvriers avaient leur noblesse. Le curé avait son premier et son deuxième vicaires, ses religieuses, loin des taudis. Je connais ensuite les déviances politiques, mais pas de tous.