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Mgr Viganò: Les modernistes veulent abroger Summorum pontificum
par Chicoutimi 2021-04-04 06:49:15
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Traduction d'une nouvelle lettre de Mgr Viganò, concernant le décret interdisant les messes privées à la Basilique Saint-Pierre, publiée sur le blog de Marco Tosatti:

Mgr Viganò: Abus à Saint-Pierre, et silence complice des prélats

le 31 mars 2021

''Le 12 mars, par une ordonnance émise sans signature, ni numéro de protocole ni destinataire, la première section du Secrétaire d’État a interdit la célébration de messes privées dans la Basilique Saint-Pierre au Vatican, à partir du premier dimanche de la Passion. Dans les jours suivants, les cardinaux Raymond L.Burke, Gerhard L.Müller, Walter Brandmüller, Robert Sarah et Joseph Zen ont exprimé leur perplexité justifiée face à cette décision qui, en raison de la forme irrégulière dans laquelle elle a été rédigée, laisse à conclure qu'elle est un ordre explicite de Jorge Mario Bergoglio.

La doctrine catholique nous enseigne la valeur de la Sainte Messe, la gloire qu'elle offre à la Très Sainte Trinité et la puissance du Saint Sacrifice pour les vivants et pour les morts. Nous savons aussi que la valeur et l'efficacité de la Sainte Messe ne dépendent pas du nombre de fidèles qui y assistent ni de la dignité du célébrant, mais plutôt de la réitération non-sanglante du même Sacrifice de la Croix à travers l'œuvre du prêtre-célébrant, qui agit in persona Christi et au nom de toute la Sainte Église: suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis, ad laudem et gloriam nominis sui; ad utilitatem quoque nostram totiusque Ecclesiae suae sanctae.

La décision scandaleuse d'un fonctionnaire anonyme de la Secrétairerie d'État, facilement identifié comme l'innommable Archevêque Edgar Peña Parra, rend malheureusement simplement explicite ce qui est déjà la pratique dans les diocèses du monde entier: depuis soixante ans les déviations doctrinales introduites par Vatican II ont insinué que la messe offerte sans le peuple n'a aucune valeur, ou qu'elle a moins de valeur qu'une concélébration ou une messe à laquelle assistent les fidèles. Les normes liturgiques post-conciliaires interdisent l'érection de plusieurs autels dans la même église et prescrivent que lors de la célébration d'une messe à l'autel principal, d'autres messes ne doivent pas être célébrées aux autels latéraux. Le Missale Romanum montinien fournit même un rite spécifique pour la Missa sine populo, dans lequel les salutations sont omises - par exemple, le Dominus vobiscum ou l'Orate, fratres - comme si, en plus de ceux présents, la Cour céleste et les âmes du purgatoire n’assistaient pas également au sacrifice eucharistique. Lorsqu'un prêtre se présente dans une sacristie du monde pour demander à pouvoir célébrer la messe - je ne dis pas dans le rite tridentin, mais aussi dans le rite réformé - il entend invariablement la réponse qu'il peut se joindre à la concélébration précédemment programmée, et en tout cas il est regardé avec suspicion s'il demande à pouvoir célébrer sans avoir quelques fidèles présents. Il est inutile d'objecter que la célébration d'une messe privée est le droit de tout prêtre: les hommes conciliaires savent aller bien au-delà de la lettre de la loi pour appliquer l'esprit de Vatican II avec une cohérence tétragonale, manifestant sa vraie nature.

D'autre part, la messe réformée a été modifiée afin d'atténuer, de faire taire ou de nier explicitement les dogmes catholiques qui constituent un obstacle au dialogue œcuménique: parler des quatre buts de la messe est considéré comme scandaleux, car cette doctrine dérange ceux qui nient la valeur latreutique, propitiatoire, d'action de grâce et impétratoire du Saint Sacrifice, telle que définie par le Concile de Trente.

Pour les modernistes, rien n'est plus détestable que la célébration simultanée de plusieurs messes, tout comme la célébration coram Sanctissimo (c'est-à-dire devant le tabernacle placé au-dessus de l'autel) qui leur est intolérable. La Sainte Messe, pour eux, est un souper, une fête conviviale, et non un sacrifice: pour cette raison l'autel est remplacé par une table, et le tabernacle n'est plus présent au-dessus de l'autel mais déplacé vers «un endroit plus approprié pour la prière et le souvenir; » pour cette raison, le célébrant fait face au peuple et non à Dieu.

L'ordonnance de la Secrétairerie d'État, au-delà du manque de respect envers les chanoines de la Basilique et du tour de passe-passe hypocrite de l'absence de signature ou de numéro de protocole, ne représente que la dernière confirmation d'un fait qui ne veut évidemment pas être ni admis ni contredit par ceux qui, bien que de bonnes intentions, insistent pour considérer les actions individuelles sans vouloir les encadrer dans le contexte plus large du soi-disant «post-concile», à la lumière duquel même les changements les plus insignifiants acquièrent une cohérence troublante et démontrent la valeur subversive de Vatican II. S'il est vrai que, sur papier, Vatican II réaffirme la valeur de la messe privée - comme le rappelle Son Éminence le cardinal Burke dans sa récente déclaration - en réalité, il a fait de la messe privée la prérogative des «nostalgiques» voués à l'extinction ou à des groupes excentriques de fidèles. L'air condescendant avec lequel les liturgistes pontifient sur ces thèmes est le signe d'une intolérance pour tout ce qui a survécu de catholique dans le corps ecclésial torturé. En cohérence avec cette position, Bergoglio peut refuser les titres de Médiatrice et de Co-Rédemptrice à Marie Très Sainte en toute impunité, dans le seul but de plaire aux luthériens, qui disent que les «papistes» idolâtrent une femme et nient que Jésus-Christ est l'unique médiateur.

Interdire aujourd'hui les messes privées à Saint-Pierre légitimise les abus dans les autres basiliques et églises du monde, où cette interdiction est déjà en vigueur depuis des décennies même si elle n’a jamais été formulée explicitement. Et il est encore plus significatif que cet abus soit imposé au moyen d'un acte apparemment officiel, dans lequel l'autorité de la Secrétairerie d'État est censée faire taire avec une crainte révérencieuse ceux qui souhaitent rester catholiques malgré les efforts de la Hiérarchie actuelle. Mais dans le passé, avant Benoît XVI, quiconque voulait célébrer la Sainte Messe à Saint-Pierre n'avait pas une vie facile et était expulsé du temple comme un vitandus excommunié s'il osait simplement célébrer le Novus Ordo en latin, pour ne rien dire du rite tridentin.

Bien sûr, pour les néo-modernistes, les messes privées peuvent être interdites, et ils chercheront également à abroger le Motu Proprio Summorum Pontificum, car l'un des sycophants les plus zélés de Santa Marta a récemment admis que la liturgie tridentine présuppose une doctrine intrinsèquement opposée à la «théologie conciliaire». Mais si l'on en arrive au scandale de l'interdiction des messes privées à Saint-Pierre, on le doit aussi au modus operandi des Innovateurs, qui procèdent pas à pas dans les domaines liturgique, doctrinal et moral, en appliquant les principes de la «fenêtre Overton». Reconnaissons-le: ces clins d'œil indécis aux hérétiques et aux schismatiques s'inscrivent dans une stratégie visant les sectes non catholiques et qui trouve son véritable aboutissement dans la stratégie plus large visant les religions non-chrétiennes et les idéologies néo-païennes dominantes d'aujourd'hui. C'est la seule manière de comprendre cette volonté délibérée de se livrer aux ennemis du Christ pour plaire au monde et à son prince.

C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre la projection d'animaux sur la façade de la basilique vaticane; l'entrée de l'idole de pachamama portée sur les épaules des évêques et du clergé; l'offrande dédiée à la Terre Mère placée sur l'autel de la Confession lors d'une messe présidée par Bergoglio; la désertion de l'autel papal par celui qui refuse le titre de Vicaire du Christ; la suppression des célébrations liturgiques sous prétexte de pandémie et leur remplacement par des cérémonies qui rappellent le culte de la personnalité des régimes communistes; la place Saint-Pierre complètement plongée dans l’obscurité pour s’aligner sur les nouveaux rites de l’écologisme mondialiste. Ce veau d'or moderne attend le retour d'un Moïse qui descend du Sinaï et restaure les catholiques dans la vraie foi après avoir chassé les nouveaux idolâtres, les adeptes du Aaron de Santa Marta. Et que personne n'ose parler de miséricorde ou d'amour: rien n'est plus éloigné de la Charité que l'attitude de celui qui, représentant l'autorité de Dieu sur terre, en abuse pour confirmer dans l'erreur les âmes que le Christ lui a confiées avec l'ordre de les nourrir. Le pasteur qui laisse la bergerie ouverte et encourage les brebis à en sortir, les envoyant dans les mâchoires de loups voraces, est un mercenaire et un allié du Malin, et devra rendre compte au Pasteur Suprême.

Face à ce énième scandale, on peut constater avec consternation le silence timide et complice des prélats: où sont les autres cardinaux, où est l'archiprêtre émérite de la basilique, où est le cardinal Rê qui, pendant des années, comme moi, a célébré sa messe privée chaque matin à Saint-Pierre? Pourquoi sont-ils maintenant silencieux face à tant d'abus?

Comme cela arrive aussi dans la sphère civile à l'occasion de la pandémie et de la violation des droits naturels par l'autorité temporelle, de même dans la sphère ecclésiastique la dictature a besoin de sujets sans colonne vertébrale ni idéaux pour s'imposer. En d'autres temps, la basilique du Vatican aurait été assiégée par des prêtres, les premières victimes de cette tyrannie haineuse qui a l'audace de se faire passer pour démocratique et synodale. Dieu nous préserve que l'enfer sur terre qui s'établit au nom du globalisme ne soit que la conséquence de l'indolence et de la timidité, ou plutôt de la trahison, de beaucoup trop de clergés et de laïcs.

L'Église, Corps mystique du Christ, se rapproche de sa passion, pour achever en ses propres membres les souffrances de sa tête. Que ces jours qui nous séparent de la Résurrection de Notre Rédempteur nous incitent à la prière, à la pénitence et au sacrifice, afin que nous puissions nous unir à la Sainte Passion de Notre-Seigneur dans un esprit d'expiation et de réparation, selon la doctrine de la Communion des Saints qui nous permet, dans le lien de la vraie Charité, de faire du bien à nos ennemis et de supplier Dieu pour la conversion des pécheurs: même ceux que la Providence nous a infligés en tant que Supérieurs temporels et ecclésiastiques.''

Carlo Maria Viganò, archevêque

Source

     

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 Cardinal Sarah: Les normes du décret manquent de justice et d'amour par Chicoutimi  (2021-04-04 05:45:36)
      Cardinal Zen: la Secrétairerie d’État est un ""repaire de brigands [...] par Chicoutimi  (2021-04-04 05:53:14)
          pour moi, le plus délicieux, c'est par jejomau  (2021-04-04 20:59:57)
              En réalité par Rémi  (2021-04-05 12:38:26)
                  Merci ! par Ptitlu  (2021-04-05 13:17:06)
                  Oui, évidemment par Luc de Montalte  (2021-04-05 14:28:17)
      Mgr Viganò: Les modernistes veulent abroger Summorum pontificum par Chicoutimi  (2021-04-04 06:49:15)
          Merci... par Pol  (2021-04-04 11:52:04)
      Le Cardinal Ratzinger et les messes privées à Fontgombault par Chicoutimi  (2021-04-04 08:20:12)
      Une interprétation par Roger  (2021-04-04 12:02:35)
          le coup du timbre par Rothomagus  (2021-04-04 22:30:27)
      Plusieurs remarques par Vox clamantis  (2021-04-04 13:06:25)


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