Pourquoi bénir un arbre, et pas tous ?
Que fait-on d'une écorce bénie ? Doit-on la brûler ou l'enterrer ? Que dit le catéchisme ?
Et on criera à la mainmise catholique sur la charpente... Du moins d'une certaine tendance...

On pourrait bénir aussi les touristes quand ils arrivent à l'ancienne frontière, les feuilles de messe NOM et les missels VOM, ... On pourrait exorciser les ministres avec de l'eau salée quand ils sortent de leur dacia.

La première pierre comme vous le dites, l'anniversaire de la dédicace, le baptême de la cloche, bénir la fosse pour les derniers curés qui le font sont des choses bien plus importantes.

Comme je suis très admiratif des St-Martin et que j'y compte bien des amis, je ne me suis pas senti obligé non plus d'être béat devant cette initiative (et la pose pour la photo sans doute).

Pour ce qui est des bénédictions et des lieux consacrés, chacun a lu "La Maison-Dieu" de D. Iogna-Prat et l'histoire du cimetière de M. Lauwers. On y apprend, pour ceux qui en douterait, que le cimetière n'a pas toujours été un lieu consacré, n'a pas toujours été autour des églises (même au XIe s.) selon les lieux et les époques, et que la dédicace des églises a aussi évidemment une Histoire, sujette à de multiples adaptations et objet de diverses adaptations (liturgiques, ecclésiologiques).

Un prêtre carolingien vous aurait regardé avec de gros yeux en lui disant que le cimetière est un lieu consacré. Par de formulaire pour cela à cette époque et aucun circuit autour de l'église par l'évêque pour la dédicace.

Fortiche sera celui qui saura dire ce que les catholiques d'Islande, d'Irlande ou des marches polonaises faisaient et concevaient de leurs cimetières et de leurs églises, de leurs bénédictions en général.
Pas de corpus bétonné à l'échelle de la chrétienté, pas de catéchisme non plus, évidemment.

J'avais signalé ici l'an dernier un (ami) curé de cathédrale bénissant sa cité avec le St-Sacrement. Cela, j'avais beaucoup apprécié. On l'avait filmé. (je me mettais aussi à la place du futur maire de gauche pro-LGBT, des profs et de la religion de paix : "on ne veut pas être bénis !" Et de fait, je serais furieux qu'un imam du haut de son minaret se mette à appeler les faveurs de son dieu sur la ville et ses habitants. En soi, sa prière à la gomme n'a aucune valeur, mais je n'ai pas envie qu'on me bénisse de cette façon quand je passe en voiture quelque part ou quand je dors... Les derniers curés qui bénissent les cimetières en novembre bénissent en vérité des tombes ponctuelles, pas tout le cimetière (je les comprends, mais le sens de l'abandon depuis 1905 est profond). Les nouveaux cimetières n'ont en principe plus de calvaire à l'intérieur de leur enceinte. On est toujours battu en régime laïc de réciprocité et de ""convivialité""). Ce curé de cathédrale, épatant et solide, l'a fait.

Pour se faire les dents, on peut lire des comptes rendus voire feuilleter les quatre volumes de Dom Moeller et son Corpus benedictionum pontificalium. Il se trouve aussi d'autres indexations de bénédictionnaires à l'échelle de la chrétienté. Les lecteurs de sacramentaires savent qu'ils étudient des manuscrits qui ne pourraient être appliqués aujourd'hui. Eux savent que le mot Tradition est souvent mal invoqué. Ne faites pas de moi un moderniste ou un frivole. Il n'y a pas plus réactionnaire que moi, à tous les sens du terme (dans l'école communale de mes enfants, les abrutis d'enseignants vont faire le carnaval vendredi prochain : il n'y a de repères nulle part, pas plus dans l'Eglise jusqu'au pape que dans les chargés de propagande. Ils ont aussi fait la chasse aux yeux un Vendredi Saint il y a deux ou trois ans)

Je cherche la bénédiction de la tondeuse et du tas de copies indigentes écrites en sabir.

Dans le NOM, l'inflation de bénédictions solennelles passe par-dessus la tête des gens. Moi-même, je ne me mets pas à genoux. Les gens ne courbent pas la tête (ils inclinent ordinairement de 5° pendant l'Elévation). Très souvent, le prêtre est obligé de dire amen pour que la nef finisse par comprendre au troisième.
Il ne serait pas compliqué de faire des rappels pédagogiques dans les feuilles de messe ou au prêche. Certains n'ont jamais appris et beaucoup ont oublié (et comme tout peut se faire l'avenant...).
Combien de fois n'ai-je pas vu un évêque bénir la main à plat, doits alignés, face à des gens qui lui répondaient par un cou-cou de la main ! Véridique. Je n'ai pu qu'en rigoler.

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