les lecteurs de Green ne pouvaient s'attendre qu'à cela. Quand on a un fils adoptif et qu'on écrit Léviathan, quand on sait lire entre les lignes, on sait bien qu'on n'est pas de bois. Et Green s'est converti une fois pour toute au catholicisme, ce qui n'est pas si mal en raison du milieu duquel il venait.
Je ne lirai pas ce journal-ci, mais je vous conseille le journal de 1933 de Léautaud, moins grave qu'on ne le dit, ou ceux de Matzneff, qui a vécu avec une jeune femme brillante et qui allait à St-Nicolas (si si, et elle a vraiment existé), tout en désirant entrer dans un carmel de stricte obédience. Allez comprendre.
Ai-je le droit de lire le P. Bruckberger qui couchait avec une femme, avait quitté son couvent (et une grande partie de ses voeux), mais qui a aussi écrit de belles choses ?
Si on m'offre Green, je le lirai, mais mon budget n'est pas infini, ni mon temps de lecture. Lisez d'abord tous les journaux édités jusqu'à l'an dernier, puis une vingtaine de romans...
Vous voudriez que ceux qui s'étalent dans leur journal racontent qu'ils ont prié sur du verre pilé, un cierge à la main.
Et puis un journal est un journal. On n'y met que ce que l'on veut. Ce n'est pas un bouquin qui me fait détester quelqu'un.
Je pense qu'il n'est pas du tout malin de laisser une pareille trace avec les élans sexuels au jour le jour. Ce n'est pas du tout glorieux ou c'est naïf. Cela peut aussi servir de repoussoir et de mortification. Mais à sa mort, son fils (sic) aurait dû détruire la chose.
D'Ormesson a fait croire à toutes les mamies du Figaro Magazine et aux profs de gauche qu'il était un grand amoureux des femmes. Il mangeait surtout à tous les râteliers.
Mauriac, le saint de vitrail, faisait rire Roger Peyrefitte à bon droit. Mauriac n'a-t-il pas dit : si je l'avais été, j'aurais adoré.
On a le droit d'être tourmenté aussi. C'est assez banal dans l'histoire spirituelle des moines les plus innocents et dans la littérature.
Laissez-moi aimer Morand et Léautaud, sans avoir besoin du catéchisme périmé de je ne sais quel diocèse perdu des années 30. On ne lit pas de la littérature ou de l'Histoire avec le code de droit canon du XIXe s. dans une main, et le syllabus de l'autre.
Sr Emmanuelle a jugé bon de raconter des choses sur sa vie sexuelle. Elle aurait mieux fait de se taire et de garder cela pour son confesseur, ou pour ses plus jeunes Soeurs...
Les journaux de pseudo-saints de vitrail cachent nécessairement des choses et doivent être bien ennuyeux.
Le catholique honnête sait que le corps est un combat de tous les jours et sur beaucoup d'années.
J'aime beaucoup quand des célibataires endurcis ou supposés tels font la leçon à des personnes mariées ou à des adolescents.
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