Bonjour et bon dimanche, ChristianeD.
Je suppose que vous faites allusion à ceci :
Ici.
C'est peut-être une question de tempérament, mais je ne suis pas en mesure de m'exprimer comme le fait Mgr Vigano, ce qui ne veut évidemment pas dire que je suis en désaccord avec l'ensemble de ses propos, même si je ne suis pas aussi "incriminateur" que lui, en ce qui concerne le pape François ou le pontificat de François, ne serait-ce que parce que le pape François n'est nullement le premier pape néo-catholique post-conciliaire qui a une part de responsabilité dans l'état de santé actuel de l'Eglise et de la foi catholiques, la part de responsabilité des papes qui ont contré, le moins possible, "l'arrupisme", entre la fin de 1978 et le début de 2013, n'étant probablement pas négligeable.
Depuis l'avant-Concile, je pense ici à l'avant-Concile des philosophes d'inspiration chrétienne et des théologiens catholiques qui ont eu de l'importance et de l'influence, au moment et au moyen du Concile Vatican II, trop d'ouverture nuit à la fidélité, en ce que, pour le dire ainsi, trop d'ouverture érudite et sympathisante ad extra nuit à la fidélité orthodoxe et traditionnelle ad intra.
Mais ce qui est en jeu ici n'est pas uniquement une question de "dosage", de plus et de moins, comme s'il y avait seulement un "excès" d'ouverture et un "manque" de fidélité, car ce qui est en jeu ici est également une question de "portance", d'interprétation, de motivation, d'orientation, de représentation, de signification et de valorisation relatives, en l'occurrence, à l'ouverture.
Au sein de la tendance, anti-tridentiniste, du christianisme catholique contemporain qui est aux commandes de l'Eglise catholique, depuis le début du Concile Vatican II, d'une part quelle interprétation, quelle motivation et quelle orientation donne-t-on à l'ouverture, d'autre part comment (se) représente-t-on l'ouverture, et enfin quelle signification et quelle valorisation donne-t-on à l'ouverture ?
Ainsi, depuis le début des années 1960 et du Concile Vatican II, il est plus particulièrement question de s'ouvrir sur l'homme et le monde contemporain, sur leurs concepts, leurs horizons, leurs idéaux, leurs valeurs, leurs aspirations, leur orientation, etc., et pourquoi pas, dans l'absolu, mais pour leur dire quoi, et surtout pour leur taire quoi, puisque cette ouverture se manifeste souvent par de l'autocensure doctrinalo-pastorale, sur les choses de Dieu et les choses de la foi, de la part des clercs ?
Voici une autre manière de dire à peu près la même chose : il fut un temps, on parlait souvent d'Eglise enseignante, en notre temps, on parle parfois d'Eglise écoutante, mais qui ne voit que, depuis le début des années 1960 et du Concile Vatican II, nous avons surtout affaire à une Eglise évitante, en ce que nous avons affaire à une Eglise qui est dirigée par des clercs qui évitent fréquemment de s'exposer au risque de déplaire ad extra, et qui préfèrent très souvent le consensus à la vérité, au point de mettre en place des "dispositifs" doctrinaux, liturgiques, pastoraux et spirituels plus propices au dialogue, à l'inclusion, au renouveau, en vue de l'unité, qu'à l'annonce, à la conversion, à la tradition, en vue du salut ?
A mon avis, nous devrions donc re-situer le "temps court" du pontificat actuel à l'intérieur du "temps long" qui a commencé à s'écouler dès le début des années 1930, pour ne pas passer à côté d'une interrogation fondamentale sur les origines, les composantes et les conséquences de l'ouverture, et pour ne pas passer à côté de la possibilité de remédier à ces conséquences en bonne connaissance de cause sur ces origines, cet avis n'ayant rien de très original...
Enfin, si jamais vous ne voyez pas à quoi je fais allusion, quand je parle de "l'arrupisme", je vous suggère de lire ce que Luc Perrin a écrit sur cette question, sur le Forum catholique. C'est assez éclairant sur les raisons pour lesquelles les jésuites sont devenus ce qu'ils sont devenus, au point de finir par compter, dans leurs rangs, un jésuite tel que le futur pape François.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser, car je n'ai pas vraiment répondu à votre question, ou parce que je l'ai fait à ma manière, mais aussi en raison du "schématisme" auquel il m'arrive de recourir, parce que je ne veux pas nuancer ou préciser au point d'être trop long, et je vous souhaite un bon dimanche.
Scrutator.