Comme le disait le chanoine Sevrin, on voit bien ce que l'Église a perdu depuis la fin du Concordat, on voit moins ce qu'elle a gagné.
La table rase de 1802, la destruction de l'ancienne Église gallicane, l'acte de toute-puissance de Pie VII, le raz-de-marée ultramontain du milieu du XIXe siècle ne sont pas des choses qui me réjouissent : c'est plutôt tout le contraire. Je comprends assez bien les raisons fort sérieuses des évêques anticoncordatistes de 1802 (tout en notant que la plupart de ceux qui ont survécu après 1814 ont fini par accepter le Concordat).
Mais il faut prendre en compte le complet délabrement de l'Église de France à la fin des années 1790 : dix ans d'interruption du culte public, un grand nombre d'enfants restés sans instruction religieuse et parfois sans baptême, des discordes infinies non seulement entre le clergé fidèle et le clergé constitutionnel, mais aussi à l'intérieur même du clergé réfractaire. Le Concordat a, c'est à mon sens un fait, permis une réorganisation efficace du culte catholique. Il a limité les effets du désastre révolutionnaire. Si insuffisant qu'il ait pu être, sur le point du statut public de la religion catholique notamment, il est probable qu'il n'aurait pas été possible d'avoir beaucoup mieux : Bonaparte lui-même a eu quelque peine à le faire accepter aux Chambres du Consulat.
Ce qui est en revanche très regrettable, c'est que le renvoi par Louis XVIII de la Chambre introuvable ait causé l'échec du bien meilleur Concordat de 1817.
Peregrinus
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