qui a composé aussi de la musique sacrée, et qui ne plairait pas aux tradis modernistes de 2020, alors que les vilains Français d'avant 1789 entendaient ses oeuvres dans les églises...

Où cela en Haute-Patate ? Vous reprenez des circonscriptions de 1790...

Je suis né tout près de là, j'ai de la famille et bien des amis, à V'soul, aux environs, à Luxeuil, mes habitudes dans la vallée de Saône et celle du Salon, autour de ruines cisterciennes à Montigny-les-Cherlier, à Molay, à Dampierre...
Soit le diocèse de B'sançon n'est-ce pas ?

Si encore nous avions de braves Français façonnés sauce hussards noirs, cela tiendrait encore la route. Mais là, c'est une pétaudière et une auberge espagnole. Devant le monument aux morts, on ne peut chanter la Madelon... Vous pouvez vivre retirer du monde, c'est confortable. J'ai de chers amis royalistes qui refusent de voter. Outre qu'il est un devoir de voter pour un catholique, c'est très facile de s'extraire, mais de continuer de percevoir la sécu, l'énergie nucléaire et d'avoir un permis avec les étoiles européennes, de se faire payer en euro... Nous avons nos contradictions et le purisme se heurte aux realia.

En 1989, au collège public, je faisais partie du club Révolution avec un prof d'histoire. Comme je lisais bien le Français, on m'a demandé de m'habiller en sans-culotte pour lire un poème à la liberté devant l'inspecteur d'académie lors de la plantation d'un arbre de ladite liberté. J'ai obéi, pas peu fier. A Carnaval, j'étais entouré dans un grand drapeau tricolore de cinq mètres, bonnet phrygien en tête.
Mais quand j'ai demandé au prof pourquoi Louis XVI n'avait pas demandé de tirer sur le peuple, pourquoi ils ont coupé la tête du roi qui était en prison, pourquoi la religion était interdite ensuite après déjà bien des persécutions, pourquoi le fils du roi est mort maltraité, etc. J'ai eu des réponses gênées ou insuffisantes. A 13 ans, et sans bibliothèque à la maison, il n'est guère possible de comprendre quoi que ce soit. Mais j'ai perçu la propagande, certes légitime du pouvoir et du pays, mais je savais aussi que mon pays n'était pas né en 1789, comme on le dit encore, notamment dans les préfectures pour donner un vernis aux étrangers qui deviennent Français.

Je crois aussi qu'il faut lire, lire et lire. Les Girondins n'étaient pas tous marteaux. La noblesse porte un poids considérable dans la Révolution et surtout l'abandon du roi, qui se retrouvait désarmé à tous les sens du terme. Le rôle opportuniste du comte de Provence qui savonnait la planche, surtout au moment de Varennes et après, pas peu content de la disparition de Louis XVII. L'historiographie de la Révolution n'est pas achevée, loin de là. Les manuels de première sont même étrangement honnêtes au sujet de cette période. On continue de caricaturer à outrance l'Ancien Régime absolutiste et la société d'ordres... Les parlements provinciaux et la tolérance échappent aux auteurs de manuels. Dans tous les cas, enseigner à des jeunes qui ne comprennent pas les textes et qui sont des pages blanches, cela ne sert à rien. Il y a quelques exceptions, comme les poissons volants. Les profs aussi sont indigents, et vivent sur leurs a priori, leurs lointains souvenirs. L'Eglise était riche, les curés, gras, le roi, méchant et impuissant...

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