On peut certes faire donner le grand-jeu ou le grand-choeur, mais le micro du curé ou de l'animateur en aura toujours raison...

Expérience d'hier : Messe de funérailles, la famille demande à la communion, la "Prière à Notre Dame" de L. Boëlmann, ce qui suppose une connaissance musicale sérieuse. L'orgue commence. A quatre mesures le curé interromp bruyamment : "on rapelle que la communion est donnée dans la main et qu'il faut retirer et remettre aussitot le masque". L'orgue recommence, à la deuxième page, deuxième interruption : le curé bafouille à nouveau quelque chose, l'orgue reprend. A la dernière ligne, cinq ou six mesures avant la fin, dont la délicatesse est extrême, il n'y tient plus : "Reprenons notre prière"...

Autre expérience, autre église, autre date : Messe de funéralles, je joue à la communion la 25e Variation Goldberg de JS Bach, un monument de délicatesse, d'intériorité, de tension, de souffrance, de prière...A la dernière note, un sol grave de pédale seul et prolongé concluant une déchirante descente mélodique, le curé se rue au micro : "Ecoutons les témoignages"... : et une jeune fille de citer en larmoyant les confitures à la pastèque dont la défunte avait le secret....
C'est un miracle qu'on ait encore quelques organistes ...

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