Reflétant le niveau moyen des Catholiques qui ont les manettes et qui n'ont aucune culture musicale en dehors d'André Rieux et Jo Akepsimas, La Croix, le 10.XII.2019 écrivait, comme à son habitude :

"Laurent Voulzy enchante églises et cathédrales

Portrait La pop empreinte de spiritualité du mélodiste français résonne avec les lieux sacrés où il se produit. Un disque live enregistré au Mont-Saint-Michel témoigne de cette aventure, qui rencontre un large public à l’écoute recueillie. (...)

Un chant « empreint de spiritualité »
Les lieux sacrés, chargés d’histoire, l’inspirent, « par passion pour le Moyen Âge et pour des raisons d’ordre spirituel. Me retrouver dans ces abbayes, ces cathédrales, ces abbatiales, ces basiliques, c’est exaltant pour moi ! » "

C'est du new age de daube pour dames agnostiques de soixante ans et catholiques retraités dont les enfants ne pratiquent plus depuis longtemps.
La cathédrale donne une plus-value à un spectacle et fera de jolies photos dans son "book". Les médias feront de jolis articles complaisants, qui iront dans le sens du niveau culturel des journalistes.

Le malheur est que les mêmes Catholiques qui vont à ces machins refuseront un chant latin à un fidèle qui l'aurait demandé à ses obsèques (le curé ou les laïcs qui président le machin des obsèques le refuseront par ailleurs).

Et je ne supporte pas davantage le gospel et les concerts d'adultes qui prennent les églises pour des salles communales (ce qu'elles sont de plus en plus en campagne en raison de la disparition à l'année des messes et des obsèques catholiques, des baptêmes). Le curé, qui a des dizaines d'églises, est parfois coincé et subira articles de presse et mails, la rancoeur du maire...

Si la musique sacrée se tenait mieux chez nous, comme dans les cathédrales anglicanes britanniques, on trouverait des gens éloignés de l'Eglise qui viendraient aux offices et aux messes catholiques.

Il y a des cathédrales où les seuls moments agréables à l'oreille s'entendent le dimanche après-midi pour des auditions d'orgues avec les gens qui tournent le dos à l'autel...

Combien d'églises jouent-elles encore les textes sacrés ou liturgiques de Widor, de Gounod, de Feltz, de l'abbé Couturier ? Il y a dix ans, une jeune femme proche de la Tradition dont j'ai hélas oublié le nom, et qui était très malade (qu'est-elle devenue ?), dirigeait une chorale qui chantait ses oeuvres ? C'était très beau.

Il y a aussi des chapelles traditionnelles où la musique sacrée et le choeur font fuir par leur côté esthète, gnan-gnan ou domaine réservé. Je remercie parfois l'organiste quand il remplace la chorale, si orgues il y a...

On me dira que ma remarque est subjective, mais je pense profondément que la plupart des chants que j'entends dans des messes NOM ne relève pas du chant sacré. Ce sont même des atteintes à la sacralité du lieu et de la messe. Je peux chanter Tirelipimpon accompagné par l'orgue, cela ne fera pas de ces paroles, de la musique sacrée.

Petit sondage ici : à quand remonte votre dernière audition de trois cantates de Bach (un protestant !), du final de la 2e symphonie de Mahler (un juif !), du final de Faust de Gounod et d'In exitu Israel de Mondonville ? Il n'y a pas que le grégorien du XXe siècle adapté aux paroisses.
Ceux qui n'auraient jamais chanté, en allemand, le final de Mahler ne savent pas ce qu'est la musique sacrée.

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