CHAPITRE III
Article VI
LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
Les principales vertus de Marie
Cette justice en elle fut toujours unie à la miséricorde, avec son Fils, elle pardonna toutes les injures qui lui étaient faites, et montra la plus grande commisération pour les pécheurs et pour les affligés. Aussi l'Eglise l'appelle-t-elle : Mère de Miséricorde, Notre Dame du perpétuel secours, titre que redisent des milliers de sanctuaires dans les divers pays du monde ; par elle se réalise cette parole du psalmiste : « Misericordia Dei plena est terra. »
La force ou la fermeté de l'âme qui ne se laisse pas abattre par les plus grands dangers, les plus durs travaux et les plus pénibles, afflictions, apparut en Marie à un degré non moins éminent, surtout pendant la Passion du Sauveur, lorsqu'elle resta debout au pied de la croix, sans défaillir, selon le témoignage de saint Jean (XIX, 25).
On sait que Cajetan a écrit un opuscule De spasmo Virginis contre l'opinion d'après laquelle Marie se serait évanouie sur le chemin du Calvaire. Médina, Tolet, Suarez et l'ensemble des théologiens, ont également rejeté cette opinion.
La Sainte Vierge fut soutenue par les inspirations du don de force au point qu'elle a mérité par le martyre du cœur d'être appelée Reine des martyrs, du fait qu'elle a intérieurement participé aux douleurs de son Fils plus profondément et plus généreusement que tous les martyrs dans leurs tourments extérieurs. C'est ce que l'Eglise rappelle en la fête de la Compassion de la Sainte Vierge, et en celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs, particulièrement dans le Stabat, où il est dit :
Fac ut portem Christi mortem, Faites que je porte la mort du Christ,
Passionis fac consortem Faites-moi partager sa passion
Et plagas recolere. et vénérer ses saintes plaies.
Fac me plagis vulnerari, Faites que, blessé de ses blessures
Fac me cruce inebriari, Je sois enivré de la croix
Et cruore Filii. et du sang de votre Fils.
C'est le plus haut degré de la force, de la patience et de la magnanimité ou grandeur d'âme dans la plus extrême affliction.
La tempérance sous ses différentes formes, en particulier la virginité parfaite, apparut dans son angélique pureté, qui assurait en tout la prédominance de l'âme sur le corps, celle des facultés supérieures sur la sensibilité, de telle sorte que Marie était de plus en plus spiritualisée; l'image de Dieu resplendissait en elle comme en un très pur miroir sans trace aucune d'imperfection.
L'humilité n'eut jamais en elle à réprimer le moindre premier mouvement d'orgueil ou de vanité, mais elle, la portait à l'acte propre de cette vertu, à reconnaître pratiquement que par elle-même elle n'était rien et ne pouvait rien, sans la grâce, dans l'ordre du salut, aussi s'inclinait-elle devant l'infinie majesté de Dieu et devant ce qu'il y avait de lui en tout être créé. Plus qu'aucune autre créature elle a mis sa grandeur en Dieu, en elle se réalise éminemment cette parole du Missel - Deus humilium celsitudo.
Le jour de l'Annonciation elle dit : « Je suis la servante du Seigneur » et dans le Magnificat elle rend grâces au Très-Haut d'avoir daigné regarder son infime condition. Au jour de la purification, elle se soumet à une loi qui n'a pas été portée pour elle.
Toute sa vie son humilité se manifeste par tout son extérieur, sa parfaite modestie, sa pauvreté volontaire, les travaux manuels très simples qu'elle accomplit, alors qu'elle a reçu les plus grandes grâces qu'aucune autre créature ne recevra jamais.
Sa douceur correspondait à son humilité selon cette parole de la liturgie : Virgo singularis inter omnes mitis ; même à l'égard de ceux qui crucifiaient son Fils elle n'a proféré aucune parole d'indignation, mais avec lui elle leur a pardonné en priant pour eux; c'est la plus grande perfection de la douceur, unie à celle de la force.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde