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Le droit de célébrer la messe ne se quémande pas. Il se prend.
par Anne Charlotte Lundi 2020-05-05 12:01:59
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Excellente "Tribune libre" de notre ami Thierry Bouclier dans Présent du 5 mai.

Le droit de célébrer la messe, Thierry Bouclier, avocat !
L’HISTOIRE retiendra de la période actuelle la docilité avec laquelle l’Eglise a accepté, sans la moindre résistance, d’être dépouillée de ses droits élémentaires. Non seulement elle n’a rien tenté pour s’affirmer mais, en plus, elle a anticipé les mesures vexatoires de l’Etat. Dès le 29 février, et alors que personne ne lui demandait rien, elle a, par la voix de la Conférence des évêques de France, demandé que la sainte communion ne soit plus distribuée sur la langue et que les bénitiers soient vidés. Puis elle a acquiescé, en silence, à l’interdiction de célébrer publiquement la messe, d’organiser des obsèques dignes et de marier les paroissiens. Apeurée face à un virus invisible et tétanisée par un pouvoir aux abois, elle s’est éclipsée.
Maintenant, ce pouvoir a compris : il lui suffit d’agiter le spectre de la peur pour museler toute voix dissonante. Celle de l’Eglise n’y fait pas exception. Jean-Paul II a parlé pour rien. Son célèbre « N’ayez pas peur » a cessé de résonner. L’Etat, chaque jour plus totalitaire, sait que l’Eglise ne représente plus un môle de résistance. Désertant leurs églises, de nombreux prêtres se sont abrités derrière leur écran pour diffuser la messe sur Internet. Louable initiative, mais maigre lot de consolation !
Il y avait pourtant tant à faire en ces temps de panique et d’angoisse. Une occasion historique pour le grand retour de l’Eglise visible. L’homme, par nature, se tourne vers Dieu lorsque la peur le saisit. Alors que toutes les activités mercantiles étaient à l’arrêt, l’Eglise pouvait multiplier les initiatives. L’ordonnance du 23 mars n’a pas prescrit la fermeture des églises. Elles restaient, avec les commerces de bouche, les seuls lieux ouverts. Les seuls dans lesquels les passants – il y en a toujours eu pendant le confinement – pouvaient entrer. Pousser la porte et rencontrer un prêtre. Parler et se confesser. Découvrir Dieu. La sortie du Saint-Sacrement n’a évidemment jamais été proscrite. Imagine-t-on l’impact de centaines de prêtres processionnant individuelle- ment, chaque jour, à travers les villes françaises, en le brandissant ? Les cloches ont toujours pu retentir. Le silence, qui s’était abattu sur les villes, n’était-il pas une occasion de les faire sonner plus souvent ? Des magasins fermés. Des rues presque désertes. Le bruit évanoui. Mais des églises ouvertes. Des prêtres dans les rues. Des cloches qui sonnent. L’Eglise, la seule qui aurait pu être pré- sente et visible ! Mais pour cela, encore aurait-il fallu des chefs à cette Eglise. Au lieu de cela, nous avons entendu Mgr Dubost se féliciter de l’appel public à la prière lancé par la mosquée de Lyon « en résonance fraternelle avec les sonneries de cloches de toutes les églises et cathédrales catholiques de France qui célébraient la fête de l’Annonciation ». Ou Mgr de Moulins-Beaufort pour lequel la fermeture des mosquées est pour les musulmans « extrêmement coûteuse, au moins autant que pour nous de renoncer au culte pendant la Semaine Sainte ». Voici l’Eglise réduite à être à la remorque de l’islam et à reprendre l’antienne journalistique selon laquelle la mosquée serait l’église des musulmans ou l’église la mosquée des catholiques !
Aujourd’hui, certains évêques se réveil- lent en agitant leurs petites mains et en tapant du pied. Après avoir accepté d’être méprisés, ils refusent d’être piétinés. Mais il est trop tard. L’Eglise apparaît pour ce qu’elle est désormais : une quantité négligeable. La tiédeur de nos évêques n’est guère surprenante. Celle de certaines communautés traditionalistes nous fait davantage nous interroger. Dans l’océan de la peur et de la démission, elles n’ont guère brillé. Le traditionalisme de combat, celui qui a su dire « non » à l’inacceptable dans les années 1970, semble s’être évanoui.
La ligne de fracture entre « traditionalistes » et, pour parler simplement, « conciliaires » s’est brisée. Car si les dignitaires ont déserté, de nombreux prêtres, diocésains ou traditionalistes, ont tenu bon. Il y a ceux qui sont venus dans les familles pour confesser et distribuer la communion, voire célébrer la messe ; ceux qui sont restés dans leur église ouverte pour accueillir et confesser ; ceux qui, comme ces deux prêtres de la communauté paroissiale de Langon-Podensac en Gironde, ont, dès le dimanche des Rameaux, fait la tournée des clochers pour bénir les rameaux porte à porte. Quarante-quatre communes visitées en deux jours. Des initiatives individuelles admirables, et qui réconfortent, mais qui ne masquent pas la démission collective des autorités religieuses. Depuis quelques jours, des pétitions circulent et des vidéos sont mises en ligne pour implorer le Premier ministre d’autoriser à nouveau la célébration publique des messes. Des initiatives auxquelles le locataire de Matignon a répondu par un silence méprisant. L’Eglise redécouvre une réalité remontant à ses origines.
Le droit de célébrer la messe ne se quémande pas. Il se prend.

     

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