le rite, dont le sens profond n’est plus compris à la lumière de la théologie mystique, n’apparaît plus que comme un ritualisme purement formel, mécanique, et qui donc n’est plus vécu [faute corrigée] que comme une pénible contrainte
On comprend le propos : le sens profond du rite risque de se perdre par l'effet de l'habitude, du conformisme, de l'ignorance.
Personne de sensé ne contesterait le fait, qu'à bien des époques, le sens des rites s'est émoussé et a pu parfois passer derrière le paravent d'une pratique d'habitude et -allons-y- de conformisme.
Mais le
fond du discours, quel est-t-il ?
Si l'on suit ce qui est exposé dans l'extrait, où il est fait mention du "
XIXe et du début du XXe siècle", on voit tout de même qu'il est fait l'impasse sur le premier mouvement liturgique, celui d'un Dom Guéranger, dont l'objet fut précisément de restituer, de restaurer, de dépoussiérer la liturgie pour lui rendre, dans son intelligibilité pour les fidèles, la prime saveur de la théologie qu'elle exprime. Avec un certain succès, je le crois.
Dans bien des paroisses (je me concentre ici sur le cas de la France, le reste m'étant mal connu) et y compris dans les campagnes, la pratique et la maîtrise correcte du chant grégorien par les fidèles, portée par la diffusion des livres liturgiques via le dynamisme formidable des grands éditeurs catholiques (Mame, Desclée, Vitte, Oudin etc...), se diffuse de façon substantielle et il me paraît parfaitement excessif de parler d'un "
contexte rituel appauvri et spirituellement anémié".
Que le mouvement liturgique, dans sa première expression, ne soit pas parvenu à réinsuffler et à généraliser dans les masses un authentique sens théologique et mystique, c'est tout à fait probable, mais encore une fois, quel est le
fond du discours ?
Le fond, le voilà, je le crains. Il n'est d'ailleurs pas très difficile à deviner, car il ne sera évidemment pas question pour le site duquel le texte est issu de faire la promotion de la messe traditionnelle.
Non, ce qui est finalement dit, plus loin que l'extrait cité par Signo, c'est cela :
Dès lors, il apparaît qu’il ne reste plus à l’Eglise que deux alternatives : laisser la Liturgie dépérir en poursuivant son démantèlement, allant dans le sens d’un appauvrissement toujours plus grand des rites et donc de la spiritualité qu’ils portent, ce qui ne pourra que rendre l’Eglise toujours plus anémiée et infidèle à sa nature profonde; ou bien, restaurer de manière intégrale toute la riche signification théologique et mystique des rites sacrés légués par la Tradition, condition indispensable à une « revivification » spirituelle de l’Eglise de l’intérieur, revivification sans laquelle aucun renouveau réel du christianisme ne sera possible, tant en Europe occidentale que dans le reste de l’univers catholique.
Cette restauration, c'est la la lune des NOMistes, passe évidemment par la nouvelle messe, qui, quoique cela soit dit de manière quelque peu implicite, est, d'une part parfaitement traditionnelle (
) et, d'autre part, n'a jamais été célébrée correctement, comme le Concile l'aurait souhaité.
Au final, donc, toujours la même rengaine : ralliez-vous au NOM et à son panache blanc de fidélité et d'orthodoxie.
Non merci.