le Gallicanisme est un phénomène apparu au XVe siècle (la Pragmatique-sanction) et qui s'est développé surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles. On distingue le gallicanisme ecclésiastique (Bossuet et les Articles), le gallicanisme parlementaire des magistrats (les Arrêts "comme d'abus"), le gallicanisme politique qui a culminé avec Bonaparte.
Une survivance des gallicanismes a traversé le XIXe siècle. Elle est représentée par les évêques bien connus comme Mgr d'Astros, Mgr Dupanloup, M. Darboy etc... Le gallicanisme survivant au XIXe était surtout méfiant à l'égard de l'ultamontanisme excessif de plus en plus développé, qui rapportait tout à Rome en négligeant le prestige voire même l'existence des Eglises ou diocèses français.
Il a rencontré un courant nommé "libéral" né au début du XIXe siècle (Lammenais, Mgr Maret...) duquel il s'est rapproché.
La définition du dogme de l'Infaillibilité pontificale en 1870, suivie de la démission des évêques les plus engagés dans l'opposition à cette définition, ont sonné la fin du gallicanisme.
Il ne faut voir dans cette doctrine, pas plus que dans celle des "libéraux" du XIXe siècle la moindre trace de relativisme à l'égard de la foi ou des moeurs.
Si quelques prélats de la fin du XVIIIe s. sont célèbres par leur dévergondage ou même leur apostasie (parfois passagère et opportuniste comme celles de Talleyrand...) l'immense majorité des prélats et des clercs gallicans ont subi le martyre ou les souffrances de l'exil en témoignage de leur foi et de leur fidélité.
Aucune comparaison ne peut être faite entre le gallicanisme et l'état actuel de l'Eglise en France ou ailleurs.
On a aussi beaucoup accusé les prélats gallicans d'avoir réformé les livres liturgiques, essentiellement le bréviaire à partir de la fin du XVIIe siècle. Les nouveaux bréviaires avaient pour but de redonner vie aux liturgies diocésaines médiévales, et affirmer un particularisme français face à la "tridentinisation" forcée après Pie V. L'esprit "humanistique" s'y était introduit. Les créations textuelles, surtout un corpus d'hymnes manquaient de racines mais pas de grandeur.
Dans ces réformes on chercherait en vain une comparaison avec les néo-liturgies rattachées -à tort ou à raison- au Concile Vatican II.
S'il fallait rechercher un précédent à l'esprit actuel on le trouverait plutôt en Italie. Il s'est exprimé dans le fameux Synode de Pistoie, (1797) fomenté et dirigé par l'évêque Scipione de Ricci.
Laissons donc les gallicans à leur passé glorieux et fidèle.
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