... c'est que si il est vrai que dans ces Eglises, il y a des prêtres mariés, la mentalité générale, l'état d'esprit y sont radicalement différents.
La pratique des prêtres mariés en Orient y est très ancienne et est donc considérée comme traditionnelle;
Les pays concernés sont beaucoup moins sécularisés qu'en Occident, la mentalité y est bien plus traditionnelle dans la société en général et dans l'Eglise en particulier;
Cette mentalité traditionnelle est maintenue vivante par la liturgie qui est bien plus proche dans l'esprit de la liturgie romaine traditionnelle que du ritus modernus luthérano-calviniste tel qu'il est célébré dans la plupart des paroisses en Occident;
L'épouse du prêtre y a un statut très précis, très contraignant, ce sont souvent des femmes très pieuses; une sorte de "système matrimonial" est en place dans les séminaires: des écoles d'iconographie ou de chant liturgique, fréquentées par des jeunes femmes très pieuses, sont souvent accolées aux séminaires. Les futurs prêtres y choisissent souvent leurs épouses dans ce cadre très restreint (ils n'épousent donc pas la première jeune fille croisée dans la rue ou en boîte de nuit après un éphémère coup de foudre...).
C'est ce contexte culturel et religieux très précis qui permet au système d'un clergé marié de fonctionner en Orient.
Or il faut bien comprendre qu'aucune de ces conditions n'existe à l'heure actuelle en Occident. Et donc ça change tout!
Sans compter le fait qu'il est déjà difficile aujourd'hui en Occident pour les laïcs de trouver "l'âme soeur" et que 30% à 50% des mariages se terminent par un divorce (sachant que même les milieux catholiques les plus fervents ne sont pas épargnés, hélas...).
La famille catholique et le mariage qui en est le fondement subit une crise au moins aussi grave que celle que subit le sacerdoce, si ce n'est pire encore. Je ne vois donc pas ce qu'apporterait un tel changement de discipline dans les sociétés occidentales. Ce qui me paraît plutôt hautement probable, c'est qu'un tel changement ne ferait qu'accélérer la sécularisation du clergé et de l'Eglise en général, en la faisant de plus en plus ressembler à cette immense coquille vide qu'est devenue l'"Eglise" anglicane. Cela ne réglerait pas le problème de fond qui est un problème de foi et non de discipline sur tel ou tel point.
Il est en tout cas certain que le feu vert donné à un clergé marié n'aurait strictement aucun effet sur les vocations sacerdotales, puisque même les "Eglises" protestantes (anglicane, luthérienne) dont les pasteurs peuvent être mariés, être des femmes, etc. n'attirent plus personne et peinent à recruter leur personnel clérical. Il n'y a qu'à voir l'état de déshérence de l'Eglise luthérienne de Suède par exemple ("clergé" marié, femmes "prêtres" et même "évêques", etc), qui subit une déroute pastorale au moins aussi importante que l'Eglise catholique, si ce n'est pire encore.
Donc on sait déjà, grâce à ces nombreux exemples sous les yeux, que non seulement le libéralisme que suppose un clergé marié ne résoudra rien, mais encore qu'il aggravera considérablement la situation déjà catastrophique de l'Eglise en Occident. L'évolution voulue par les inconscients qui dirigent actuellement l'Eglise n'aura donc d'autre effet que de nous conduire droit dans le mur.
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