La Croix y va toujours de son petit article sympatoche pour présenter un diocèse quand ce dernier reçoit un nouvel évêque.
Il y a aussi l'envoyé spécial au procès de Mgr Fort, dont la mission est d'enfoncer cet évêque et d'exhausser d'autant son successeur, dont Libé avait dit la veille (!) qu'il était "la" fierté de l'épiscopat.
Le journaliste prend au doigt mouillé l'air du diocèse en feuilletant son fichier des abonnés, si possible en demandant un café au vicaire général ou une déléguée épiscopale… Pour Orléans, lors du procès de Mgr Fort, il fut dit qu'après une année "lourde", tout était apaisé. Si La Croix dit quelque chose, il faut le croire. On pouvait se moquer des journalistes de l'Humanité quand ils faisaient un reportage à Moscou ou en Afghanistan !
Le journaliste d'investigation ne s'est jamais demandé qui avait nommé en dernier les deux curés mis en prison, en connaissance de cause et d'un dossier qui devait exister à l'évêché… Mgr Fort paiera, il est vieux et retiré, et puis tellement émotif… On louera son esprit de sacrifice. Comme Mgr Fort veut reposer dans la cathédrale de Perpignan, son successeur n'aura pas à se forcer pour faire son éloge aux funérailles.
Pour ceux qui l'ignorent, Mgr Fort a joué un rôle dans les discussions du GREC et a libéralisé la messe de St-Pie V dans le diocèse, lui-même célébrant comme un poisson dans l'eau et volontiers dans cette forme. Des historiens auraient dû l'interroger sur ses années de supérieur du séminaire de Paray : il est encore temps ! Dans un livre, Mgr Gaidon, qui a exercé aussi cette fonction dans ce lieu de formation sérieux, dit avoir brûlé ses archives relatives à cette période pour ne pas remuer le coûteau dans la plaie. Mgr Fort a aussi nommé l'abbé Eychenne pour dernier vicaire général, mystère de la Sainte Eglise...
Dans ces articles de La Croix qui présentent un diocèse, il est souvent question de vivre-ensemble, de relations avec la future première religion, des chiffres qui explosent en matière de fréquentation de l'ACO et du MRJC, des laïcs et des diacres qui ont moult responsabilités… C'est aussi intéressant qu'une visite pastorale épiscopale dans une menuiserie et un centre de tri postal.
Les journalistes de cette tendance font aussi de la mauvaise sociologie, un peu de démographie (comme si tous les habitants étaient concernés par l'installation du nouvel archevêque…). On voudrait, si cela se trouve, des chiffres concernant la religion de paix, les séminaristes, l'âge moyen des prêtres, le nombre de clochers des campagnes par curés, l'évolution des prêtres incardinés... Que devient l'ancien séminaire ? Une présentation qui ressemble à celle, parfaite et décapante, de l'évêque de Châlons à Lourdes tout récemment.
Pour les initiés, dans l'article que je mets en lien, il y a une incise sur les tradis qui ne posent pas de problème (si jamais ils posaient des bombes, sait-on jamais, ou si leurs enfants étaient mal élevés avec l'archevêque quand il vient confirmer).
Voici venu le temps des rires et des chants, dans l'île aux enfants, c'est toujours le printemps [de l'Eglise au souffle de l'Esprit du concile etc] !
Le cardinal Ricard mérite tout mon respect et un évêque n'est pas responsable de tout ce qui irait mal dans son diocèse.
Je note - pour mon plaisir et j'espère le vôtre - dès le chapeau de l'article une erreur qui prouve que les journalistes de La Croix sont aussi crédibles que si je faisais un article dans l'Equipe. Ils doivent consulter le site diocésain et le parsemer de notices de wikipedia.
Il est donc dit que le diocèse de Bordeaux est le plus grand de France. Le nul de service y va aussi de son Eglise de Gironde, comme des évêques calquent leur titre sur les départements révolutionnaires de 1790 (m'étonne pas !). Sauf exceptions, l'évêque est l'évêque d'une cité (ou d'un castrum/oppidum) ou d'un peuple à évangéliser. "Evêque pour le Loiret", ben tiens ! Honte aux évêques qui troquent leur cathédrale pour un zenith ou une arène. Comment faisait-on autrefois ?! Entrent ceux qui peuvent, et basta. Que l'on réserve moins de places aux huiles au premier rang, et qu'on n'applique pas des conditions drastiques de sécurité pour se donner bonne conscience. On est moins sourcilleux pour d'autres lieux de culte, certaines rues de Paris le vendredi ou certains quais de métro en période de grève.
Il me semble donc que l'archevêque de Bourges, avec l'Indre et le Cher (soit près de 14 000 km carrés), bat son confrère de Bordeaux (10 000 km carrés). Mgr Beau parcourt d'ailleurs son diocèse en long et en large depuis son arrivée. Il faudrait voir où se situe aussi l'archevêque de Besançon…
La Croix
Dans certaines universités, des professeurs d'histoire contemporaine donnent des masters à des étudiants médiocres pour étudier la presse. Par exemple, les indépendantistes corses vus par l'Humanité de 1970 à nos jours, l'IVG dans l'Express de sa fondation à nos jours, la défense des pédophiles dans Libé depuis sa fondation...
Il sera très intéressant d'en faire autant avec La Croix pour voir le traitement honnête de l'information, le courrier des lecteurs savamment orienté, les reportages favorables à la Cté St-Martin et à la FSSP...
Une histoire de ce journal existe, mais donnée par un ancien de ses journalistes. Elle est instructive, mais à partir des années 60, l'auteur veut montrer que son journal s'est adapté à tous les "progrès". Du coup, il fournit une liste éloquente des glissements et des renoncements, pour s'en réjouir.