Pratiquement le ministère pontifical est conçu comme à vie.

Les exemples historiques montrent des conflits ou la crainte de conflit dans le cas de la mort "naturelle" de saint Célestin V emprisonné par son successeur qui s'échappe et meurt ensuite "naturellement" dans sa seconde prison bien opportunément.

Célestin V n'avait rien fait de répréhensible à l'égard de Boniface mais ce dernier redoutait tout acte de son pieux prédécesseur.

L'atroce Benoît IX a fait trois passages sur le trône pontifical.

J'ai toujours dit, à l'exact opposé des néo-catholiques et des néo-modernistes enthousiastes en 2013 qui célébraient le geste de Benoît XVI comme "prophétique", "moderne" blablabla - les mêmes qui le vilipendent aujourd'hui pour avoir simplement écrit un chapitre etc parfaitement orthodoxe c'est bien là le "problème" -, j'ai toujours pensé que cette renonciation était l'une des nombreuses fautes du Pape émérite qui n'avait pas le sens du gouvernement.

Le chemin de Croix que subit l'Église depuis va plutôt à l'appui de ma réaction de 2013.

Pour être honnête, la solution Jean Paul II d'un pape incapable physiquement qui délègue tout à Dziwisz et Sodano s'est révélée désastreuse. L'ascension finale de McCarrick est intervenue ainsi, les sombres magouilles de la Papal Foundation, la protection de Marcial Maciel, des nominations carrément douteuses ...

Entre la renonciation et la gestion déléguée opaque, le droit canonique est dans un vacuum.
Le débat avait été relancé avec Paul VI qui un temps avait songé à suivre Célestin V, sous Jean Paul II - déjà la maladie grave de Pie XII en 1953-1954 avait posé des questions - mais pas tranché.

Les Préposés généraux jésuites démissionnent tous maintenant depuis Arrupe (lui c'était de mauvais gré forcé par la maladie et le pape).

L'idée d'un mandat papal a été énoncée par des néo-catholiques autrefois pour réduire la papauté à une primature honorifique dévaluée. Cela supposerait d'avoir poussé l'anglicanisation-balkanisation du catholicisme (rappelez-vous les projets de dévolution à des super conférences continentales ...), la désorganisation bien avancée de la Curie pour n'avoir plus qu'un pape-potiche calqué sur le Primat de la Désunion anglicane.

C'est le rêve des néo-catholiques depuis Vatican II mais auparavant ils utilisent la papauté impériale et la "romanité" frelatée pour éradiquer au maximum ce qui reste de sensus fidei. Mais le pape François ne se voit pas du tout en reine d'Angleterre. Peut-être in articulo mortis et pour son successeur enfoncera-t-il le clou sur le cercueil de la papauté impériale ?

ps. au total, le livre 1ère édition est pour les bibliophiles et son impact sera nul. Le concert des effarouché-es, une symphonie des hypocrites, actuellement n'est que l'écume des news. Ce sera oublié la semaine prochaine et la caravane amazoniste passera. En l'état le débat sur la coexistence Pape émérite et Pape régnant me paraît artificiel : Benoît XVI n'est pas prisonnier comme Célestin V mais sa marge de manoeuvre est très réduite au plan matériel, son secrétaire le sait bien. Quant à ses "troupes", elles sont aussi nombreuses que les admirateurs de Mgr Vigano : 1% ? Comme je l'ai écrit la Seconde Pornocratie est bien installée, c'est verrouillé. Il y faudra une intervention surnaturelle de l'Archange pour briser ce corset néo-catholique et amazoniste. Cela ne veut pas dire qu'il faille applaudir l'iniquité et s'en faire les complices actifs bien entendu. Juste ne pas attendre des merveilles d'un épiphénomène comme ce livre, goutte d'eau pure dans l'océan amazoniste pollué.

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