ici,
là,
ou encore ici.
Mais, soyez rassuré, je ne voudrais pas contester l'importance éminemment supérieure de la cité de Saint-Maurice. Pour moi, comme pour beaucoup de Valaisans de ma génération, «Saint-Moss» reste lié à l'école de recrues à Savatan ou, plus haut, à Dailly où j'étais: la journée à crapahuter dans les becquets, le soir à vivre «Au bonheur su claustrophobe» une vie de taupe dans les galeries et les boyaux creusés profondément dans le roc. L'avant-dernier jour, juste avant le licenciement, nous étions à Vérolliez pour des tirs qui permettent de décrocher la médaille de bon tireur – plus tard, ça fait bien sur la veste. La veille, j'avais si joyeusement fêté ma prochaine libération que j'arrivais même pas à aligner hausse et guidon… Adieu toutes mes ambitions! Dire qu'à cet âge, je ne pensais même pas aux martyrs qui, tout près, avaient sacrifié leur vie par fidélité au Christ: j'essaie de me racheter chaque fois que, de l'autoroute, j'aperçois ces champs augustes.
Vos études exigent sans doute un peu de détente et si vous êtes toujours dans la région cet été, je vous conseille comme à tout autre liseur qui visiterait la région – et, bien sûr, si vous ne les avez déjà faites–, la Haute Cime des Dents du Midi (3257m), tout à fait accessible au premier citadin venu, et la Dent de Morcles, Dent de Morcles (2969) où l'armée suisse a taillé un chemin quasi piétonnier. Attention: casque conseillé! Il y a bien des années, longeant la paroi avec mes enfants, tout soudain, la chute d'une pierre de la grosseur de deux gros poings, juste à côté de nous! Et puisque nous voilà dans les chutes de pierre, un souvenir que me racontait mon père qui, entre 15 et 19 ans, était interne chez les bons chanoines: accoudé à la fenêtre qui donne sur la paroi où se cache la chapelle de Notre-Dame-du Scex, il discute tranquillement avec un condisciple quand un grondement interrompt tout à coup leur conversation: un roc –mais là, un énorme – qui dévale de la paroi et va s'écraser contre le clocher: même pas eu le temps de formuler le vœu qu'il éventre le collège (le lycée en français de France) et leur offre ainsi quelques vacances impromptues, ajoutait-il en riant. Voir ici.
La région enfin a été le théâtre d'un événement géologique d'importance au VIe siècle (563). Tous les détails ici, un livre (très détaillé) a d'ailleurs été écrit à ce sujet.
Mais, je pense, les braves chanoines vous auront déjà mis au courant de tous ces faits.
Et, pour finir, une bonne repartie d'un de ces chanoines au futur conseiller fédéral Pascal Couchepin (un radical ‘pur sucre’) qui venait de lui demander, à propos de la doctrine de la création continuée chez Descartes: «Dieu doit-il vraiment sauvegarder le monde à chaque instant? » «Bien sûr, lui aurait répondu son maître, sinon, l'univers retournerait immédiatement au néant radical…»
Cordialement.
Pacem tuam da nobis, Domine