est évident dans cet extrait. Je crois que sa réflexion est placée ici sous ce regard.
Ce que les USA ne peuvent jamais saisir, et je ne blâme pas Donald Trump à la façon des media libéraux simplistes et partisans mais toute l'élite américaine sans distinction, est de ne pas voir qu'ils sont aussi partie prenante du "mal" qu'ils disent ou croient combattre.
Une carte des bases militaires américaines qui cernent entièrement l'Iran suffit à montrer l'ambiguïté de la situation présente où le "mal" est des deux côtés, sans oublier les "alliés" qui soufflent sur les braises (Israël ouvertement, l'Arabie Séoudite discrètement).
Qui par ailleurs a fait de l'Irak un pays détruit et devenu une poudrière si ce ne sont les USA avec G.W. Bush jr parti en guerre pour des armes de destruction massive imaginaires et une prétendue complicité avec Ben Laden qui faisait sourire un étudiant de 1ère année à Sciences Po. Un Ben Laden lui-même créé par l'intervention américaine aux côtés des militants islamistes radicaux contre l'Afghanistan pro-soviétique, un Ben Laden qui frappe son protecteur en 2001.
J'ajoute que ce masque de la lutte contre le "mal" cache souvent très mal cette autre face des USA : très protestante pour le coup, le sens des intérêts sonnants et trébuchants. In gold we trust, comme dit plaisamment Me Parfu, c'est un fil rouge dans leur histoire.
Un point que Maritain a un peu sous-estimé je pense mais il est mort quand l'affrontement Est-Ouest restait premier.
Hergé dans son Tintin avait bien vu cela.
Au final, les habillages moraux des politiques américaines restent des papiers d'emballage liés à ce qu'énonce Maritain. Un autre aspect est celui de la "Terre Promise" : celle des protestants fondateurs, celle de la super-puissance hégémonique visible dès la guerre de 1914-1918, celle des "libéraux transgender, Thunbergés, Green Deal, PC ..." d'aujourd'hui. Un trait commun, l'idée d'une supériorité de l'Amérique et une ignorance souvent crasse du reste du monde tenu pour quantité négligeable.
Jusqu'à ce que ce dernier se rappelle à eux. J'aime bien les Américains par ailleurs mais quand on apprécie on peut aussi être lucide.
ps. Trump a été élu sur un programme plutôt isolationniste, au moins de désengagement des conflits dans lesquels ses prédécesseurs ont embourbé le pays et qui n'ont causé que des dégâts humains et matériels. Le Congrès (républicain et démocrate), l'appareil d'État a constamment entravé ce dessein depuis 2016 : la pseudo collusion avec Poutine, les jérémiades syriennes, l'Afghanistan et maintenant comme par hasard des incidents en cascade en Irak avec une tension ravivée avec l'Iran. Il a été empêché de faire la grande réconciliation escomptée avec la Russie en 2016-2017 qui était pourtant logique. Derrière le mot "Amérique", y compris au gouvernement, il y a bien des groupes qui se déchirent en sous-main.