Bonjour Jean-Paul PARFU,

D'une part, cette photographie n'a pas été prise à Assise, en octobre 1986, mais un an plus tard, à Phoenix, en septembre 1987.

Je vous renvoie à ceci :

Phoenix 1987

D'autre part, cette photographie nous rappelle que le premier pape, au pontificat intégralement post-conciliaire, qui a voulu que les catholiques se mettent à penser et à agir d'une manière avant tout postmoderne, et non avant tout catholique, dans au moins un domaine, celui des réflexions et des relations en direction des religions non chrétiennes, n'est pas le pape François, mais est bien Jean-Paul II.

Dans cet ordre d'idées, qu'est-ce qu'un positionnement postmoderne ? Eh bien, pour le dire en quelques mots, je dirai que c'est un positionnement

- qui ne distingue pas du tout, ou qui ne distingue presque plus entre la religion chrétienne, en tant que religion qui est avant tout au service de la vérité divine, et les religions non chrétiennes, en tant que religions qui sont notamment asservies à telles ou telles erreurs humaines,

- qui considère en substance que presque toutes les religions sont inspirées par, et orientées vers Dieu, ce qui, dans le cas de Jean-Paul II, ne veut d'ailleurs pas dire que toutes les religions sont également inspirées par, et orientées vers Lui.

En d'autres termes, nous sommes ici en présence d'un positionnement qui est certainement post-exclusiviste, et qui va probablement encore plus loin que celui de Daniélou et de de Lubac, dans le cadre de ce que l'on appelle la "théologie de l'accomplissement", d'autant plus que la conception wojtylienne de la religion en général, et des religions non chrétiennes, en particulier, est avant tout philosophique et postmoderne, et n'est pas avant tout patristique ni théologique.

Personnellement, je suis critique sur ce qu'il est possible d'appeler la part de concordisme axiologique interreligieux, ou la part d'équivaluation anthropocentrique interreligieuse, qui est présente dans la conception et la pratique wojtyliennes du "dialogue" interreligieux, non seulement à cause des fondements et du contenu de cette conception et de cette pratique (je pense ici à bien des expressions, et aussi à bien des omissions), mais aussi pour des raisons plus "stratégiques".

Je constate en effet, et je ne suis évidemment pas le seul à le faire, qu'à partir du moment où l'on commence à dire OUI à l'équivaluation interreligieuse, qui n'est certes pas d'inspiration biblique, ni d'inspiration chrétienne catholique, orthodoxe et réaliste, dans l'acception thomiste de chacun de ces deux termes, on finit par avoir de plus en plus de mal à dire NON à l'égalitarisme interreligieux, lequel est, depuis le début 2019, aboudabien et bergoglien.

Enfin, je précise ou rappelle que le même Jean-Paul II, qui a dit OUI à Dominus Iesus, au début du mois d'août 2000, a au moins dit NON à la signature, par le cardinal Arinze, de ce document, à la fin du même mois d'août 2000 :

Millennium World Peace Summit of Religious and Spiritual Leaders

Ici.

Ici..

Ici...

Bonne journée.

Scrutator.

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