Je signale d’abord à toutes fins utiles que je n'ai aucune sympathie particulière pour ce Wilton Daniel Gregory d'Atlanta, bientôt de Washington, que je ne connais d’ailleurs pas.
Mais considérons froidement les faits.
Titulaire de fait du diocèse d'Atlanta il a apparemment fait construire une villa (à en juger les photos sur le net, un "palais" est bien autre chose), dans le style Tudor (quand ils font du rococo, les Américains font pire, ici c'est assez réussi ; le néogothique de la résidence du cardinal de New York sur Madison Avenue qui date de 1882, me va nettement moins), dans un bon quartier d'Atlanta, sur un terrain laissé en héritage au diocèse, avec de l'argent laissé en héritage au diocèse aussi. Une résidence, pas propriété personnelle (où vous avez lu ça ?), mais qui devait servir à lui et après lui aux futurs Ordinaires du diocèse, notamment aussi comme centre de conférences.
Soit !
Maintenant, je ne connais pas la situation financière et les besoins financiers de ce diocèse, et donc si un tel investissement certes conséquent se justifiait. Apparemment pas, puisque l'intéressé a reconnu avoir fait une faute de jugement et on a revendu l'édifice pour réinvestir l'argent dans autre chose.
Dommage pour le patrimoine immobilier du diocèse.
Pas dommage, peut-être, pour cette autre fin à laquelle l'argent sera désormais destiné.
Fort bien !
Mais ! Même si cela vous déplaît, il n'est pas en soi immoral, ni peccamineux de construire des palais !
Si on n'a pas fait un voeu de pauvreté, et si on ne construit pas avec de l'argent volé, mais avec de l'argent de sa fortune personnelle, ou de l'argent librement reçu en héritage, ou de l'argent librement reçu en don, ou de l'argent perçu par une taxe légitimement levée en tant qu'autorité en place, le cas échéant, alors un telle démarche est en principe parfaitement légitime et parfaitement morale. On a ainsi construit des palais, des villas et des maisons depuis belle lurette. Des évêques aussi ont construit des palais pendant des siècles, et s'ils ont survécu aux affres des guerres et des spoliations des envieux, ont les admire encore aujourd'hui.
Au XIXe siècle, nous apprend votre lien, les catholiques américains se considéraient suffisamment émanicipés dans leur pays d'accueil et pour le montrer ils ont construit ces résidences magnifiques pour leurs évêques.
Maintenant nous sommes au XXIe s. et si quelqu'un, qui est peut-être un descendant d'esclave de planteur sudiste, se considère suffisamment émancipé pour les imiter, vous le jugeriez ?
Madison Avenue, New York :
Atlanta, Buckhead :
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