je pèse mes mots.
L'évêque a la chance d'avoir "face à lui" des gens assez bien élevés, qui ne se plaignent pas à lui ni dans les médias, des prêtres qui ne le poussent pas dehors comme d'autres ont eu la peau de l'évêque de Quimper ou d'ailleurs.
En indiquant sur le site les choses liées à la pédophilie, il faut à tout prix faire savoir aux journalistes que Mgr est à la pointe du combat contre les pédophiles (comme si les autres évêques étaient en retrait ou complices...). J'avais déjà écrit ici que la veille du procès de Mgr Fort, dans la prévision que les journaleux consultent le site diocésain pour alimenter leurs papiers, le site affichait en Une tout un dossier (déjà ancien) sur l'inquisition locale. Minable et petit bras.
Un psy dirait que cela devient névrotique sinon pathologique.
Comme dit la déléguée épiscopale : tout diocèse a forcément 5 à 10 % de prêtres criminels, il n'y a qu'à les trouver ! Par principe de précaution, mieux vaut accuser large, pour ne manquer personne. On passe pendant ce temps par pertes et profits l'honneur et la vie de nos prêtres. Cette dame dont les médias se regorgent, a marabouté Mgr, elle prend même parfois des notes quand il prêche (dixit un prêtre). Quarante après des affaires qui concernant l'Eglise de Nancy, Madame règle ses comptes à Orléans, parle devant les évêques à Lourdes ex cathedra, étale sa tête de cinquantenaire (à prouver) sur TF1 et chez ses amis de Témoignagna Chr**, a ses relais à Libé et ailleurs.
J'ai été viré de l'aumônerie de mon collège public par une religieuse (en civil) qui m'a tiré les cheveux au-dessus de l'oreille, car je faisais le cirque (j'étais mal élevé et je ne prenais pas du tout au sérieux les dessins et les péchés à mettre dans des bouteilles en plastique...). Vais-je écrire un livre quarante ans après pour dire que je suis une victime et que les religieuses doivent se marier pour être moins méchantes et heureuses ? Cette dame reproche des choses plus graves à un prêtre, ami de sa famille. Soit. Je n'en sais rien. Elle a peut-être raison, en ce cas je respecte. Mais je n'en ferais pas un livre, à moins de lire déjà Christine Angot. Et je n'aurais pas supplié de devenir déléguée épiscopale et servir de gage moral à un évêque.
Le diocèse est obsédé par les marges. Le bulletin diocésain consultable en ligne faire encore une page sur nos frères musulmans et juifs, et tout y est du même tonneau. Il faudrait peut-être que je m'y abonne ! Il y a deux ans, le bulletin du doyenné donné gratuitement, sous la plume d'un prêtre, louait la vie de Jean Jaurès et comprenait qu'en 1905, la république ait demandé la séparation, car l'Eglise était alors intolérante. Heureusement, le bulletin a coulé ; je devais être le seul à le lire d'aussi près.
J'ai les deux pieds dans l'Eglise, et je ne suis aucunement concerné par ce synode qui, pourtant, sera vendu comme une réussite, un motif de renouveau (je dois avoir entendu cette antienne cent fois depuis que j'ai l'âge de comprendre). Mon vieux curé en civil (et en chasuble toujours à la messe, en chasuble gothique en semaine) ne m'a jamais embêté avec ce renouveau nié par les faits. Il était un curé de campagne, ne politisait rien, dispensait les sacrements, était respecté de tous, faisait le catéchisme, ne parlait jamais de l'évêque et de la fausse croix ou du CCFD, enterrait les gens avec messe, déjeunait chez les gens après sa messe de semaine dans les villages, s'arrêtait au bord du chemin pour parler à un paysan, disait trois messes le week end pour six villages jusqu'à 85 ans ! Paix à son âme.
Aucun cap clair n'est fixé à Orléans (ou du moins, le flou artistique sauce François Ier ; au temps de Benoît XVI, on ne répercutait rien). Le SUICIDE de l'abbé Fumery aurait dû pousser l'évêque à des changements radicaux, à commencer par le sien et celui de la déléguée épiscopale.
Disons que l'ambiance, de mon point de vue, est lourde et dans la dénégation. Le poids d'Orléans fait illusion pour ceux qui y habitent, mais la cathédrale est morte. Les cérémonies y sont sans relief. Je devrais au moins connaître le nom du curé (de mes amis m'ont dit qu'il était quelqu'un de très très bien), or je ne le connais pas ! Des paroisses tiennent la route en ville, mais la qualité des prêtres y est pour beaucoup (les jeunes familles suivent). En campagne, c'est l'hécatombe, les églises fermées, les messes parsemées (et toujours les mêmes ou presque qui monopolisent la messe, qui s'agitent devant l'autel avant, pendant et après la messe), les chemins de croix assis devant un écran posé dans le choeur...
Quelques curés se tient à la tache aussi, font encore les enterrements, baptisent sans regrouper quinze enfants... On dégomme aussi un brave curé en soutane, car il gêne la mafia locale (des catholiques). Les mêmes bons catholiques dénoncent leur curé (qui se suicide). Mais tout cela n'est pas grave ! Le synode, le souffle de l'Esprit...
Que Libé loue Mgr pour le distinguer de tous ses confrères, suffirait à inquiéter l'intéressé. L'évêque est l'honneur de l'épiscopat, comme une vulgaire appréciation de Golias...
Heureusement, on peut se rattacher à des messes sérieuses, avoir une ou deux écoles catholiques, envoyer ses enfants dans un scoutisme sérieux (suivez mon regard), prier dans son coin (hélas parfois), savoir que le carmel de Micy est en pleine forme, que la déléguée épiscopale préposée à la traque du clergé délinquant (et supposé tel presque d'office) a toujours son bureau et son logis (je crois) dans un presbytère, etc.
On dira, à juste titre, que mon point de vue n'a pas à prévaloir sur celui des autres, et qu'il faut faire confiance à Mgr etc.
Le traitement par l'indifférence fait à Mgr Fort quand il a été traîné en justice, me reste encore au travers de la gorge.
L'évêque n'a rien fait pour l'aider, au contraire.
L'homélie de l'évêque aux funérailles de l'abbé Fumery relevait d'un brouillon mal-digéré (il suffit de le relire sur le site diocésain, avec des petits 1, 2 et 3...).
Son absence lors de la mise en terre est aussi un autre motif de gloire ! Il n'y avait je crois que cinq prêtres à la tombée de la nuit pour entourer les parents du prêtre.
La formation dispensée depuis longtemps par le fameux CERC est d'un niveau affligeant. Le séminaire interdiocésain n'a que vingt-trois recrues, et je crois, aucune pour Orléans : tant mieux, tant pis. Un jeune qui connaît des prêtres dans le diocèse, n'a aucune envie de vivre leur vie.
Des volontaires bénévoles autrement plus compétents (et reconnus hors de l'Eglise...) existeraient pour aider l'évêque et relever le niveau du CERC, mais quand le gâteau est bon, on ne partage pas, et puis le lieu est très très orienté. Des personnes ont aussi besoin de se retrouver entre elles, et comme à la messe le dimanche, prendre le micro doit compenser des années de frustration. Je n'ai jamais lu de P.U. depuis quatorze ans dans le diocèse, et je m'en porte fort bien.
Mes excellents curés (même si la fonction n'existe plus) nous ont encore demandé de payer la dîme. Ils font bien leur devoir, j'en conviens. Mais pas question ! Je sais qu'on me donnera tort, mais il m'est impossible de dégager dix pour cent de mes revenus, pour qui que ce soit. Je sais que des pauvres ou des familles nombreuses l'ont fait autrefois. Si encore l'évêque m'inspirait admiration et enthousiasme... Chaque fin de mois, il nous reste environ... rien. L'une de nos deux voitures a vingt ans. Quand les prêtres auront des enfants à nourrir et des pensions alimentaires à verser, des enfants à garder, les diocèses vont devoir emprunter et offrir un minimum de conforts... (je ne chauffe pas la nuit ma maison, qui n'est pas bien isolée ; je ne me plains pas, mais je veux attirer l'attention sur le clergé qui, parfois, ne sait pas ce qu'est un budget familial en 2019, même sans beaucoup d'enfants...). Les diocèses sont aussi champions pour s'entourer de mauvais conseillers, quand ils n'embauchent pas carrément, parfois, des économes incapables (plusieurs cas de détournement ou de ventes de mobiliers sur le dos des générations précédentes, pour combler les trous).
Je ne finance pas des salariés laïcs qui font plus de mal que de bien (la plupart du temps), des diacres formés je ne sais comment (j'ai un voisin diacre en thèse à l'U. de Strasbourg sur saint Augustin et qui connaît Elisabeth de France, ce n'est donc pas lui qui est en cause...), des abonnements à des revues que je dois réprouver.
Dans le diocèse s'est retiré le P. Armogathe : à ma connaissance mais j'en suis presque certain, jamais il n'a été sollicité pour prêcher ou donner des conférences (Communio n'est pas du tout dans la ligne diocésaine). Ce prêtre aide son secteur, c'est tout (preuve en passant de sa modestie alors qu'il devrait être la gloire intellectuel du clergé français, si les catholiques ne cultivaient pas l'anti-intellectualisme depuis 60 ans). Il faudrait aussi que Mgr lise Communio ou pense devoir s'instruire au contact d'un pareil prêtre...
Les catholiques ne doivent pas donner yeux fermés, ils ont des comptes à exiger, à tous les sens du terme. Vatican II doit bien l'avoir dit quelque part. Nous sommes... adultes, baptisés, prêtres, rois, etc. Bientôt évêques (et pour moi in partibus infidelium...).
Je connais des diocèses où suivre l'évêque serait un honneur et un enthousiasme de tous les jours. Et puis ces évêques-là se montrent, parlent à tout le monde, pensent d'abord à leurs fidèles et aux catholiques dans les cimetières, en imposent par leur bonté et affichent la couleur.
On ne risque pas de se brûler ou de désaltérer avec de l'eau tiède.
Je désobéis à l'évêque et pousse mes amis prêtres à lui désobéir, quand je demande à mes enfants de continuer de les embrasser en public et dans l'église ! Mince alors. Et j'en fais autant si l'occasion se présente. Les prêtres sont non seulement portés sur les enfants, mais aussi sur les hommes, c'est bien connu.
L'abbé Fumery n'avait pas le droit de manifester, comme prêtre et curé, de tendresse à des enfants : cela a été dit lors de ses funérailles par ses amis au micro (bien plus crédibles que l'évêque, dans la douleur atroce et la révolte contenue qu'ils exprimaient). Le curé d'Ars aurait été dénoncé par ses paroissiens et la déléguée épiscopale s'il avait vécu aujourd'hui dans le diocèse.